Dans les rues de Paris, Gaza aurait mérité mieux pour son secours





La prière, place Johann Strauss
Le samedi 3 janvier, plus de 20 000 personnes ont défilé à Paris contre le bombardement de Gaza par l'armée israélienne. Le massacre s'élevait, à cette date, à plus de 300 morts dont beaucoup de civils, et il n'a cessé de croître depuis. Cependant, une partie importante du cortège manifestait moins pour la paix et l'arrêt de la guerre que contre l'Etat d'Israël, les sionistes, les juifs, avec d'insupportables parallèles avec le nazisme.

Sur le parcours qui allait de la place de la République à l'Ambassade d'Israël, abreuvés par une parole coranique haineuse envers tout ce qui n'est pas musulman, trente à quarante fascistes agitaient leur bras droit, l'index tendu vers l'avant, en scandant "Allah est grand, il n'y a pas d'autre dieu qu'Allah". On est loin du paisible "Il n'y a probablement pas de dieu. Cessez de vous inquiéter et profitez de la vie" qui est actuellement visible sur des bus à Londres et Barcelone. Des jeunes surexcités étaient, eux aussi, venus pour en découdre et, devant l'auteur de ces lignes, un cameraman de France 3 leur a servi de cible. Après que sa caméra a été touchée, l'homme a été frappé dans le dos par un coup de pied asséné par un facho surgissant par derrière. La brute ne s'est pas attardée et a poursuivi son chemin, son djihad, pendant qu'un attroupement se constituait autour du journaliste pour assurer sa protection.


Emblème du Hamas

Drapeaux du Hamas

Drapeau du Hezbollah
Le désir de paix et de concorde entre palestiniens et israéliens n'apparaissait pas mieux dans les drapeaux du Hamas et du Hezbollah qui ont flotté sur les grands boulevards. Celui du Hezbollah montre le mot Allah surmonté d'un fusil de guerre, version musulmane du sabre et du goupillon. Outre la présence de l'Union des Organisations Islamiques de France, le caractère très religieux de la manifestation avait pu être observé dès le début : un petit groupe de croyants n'avait pas manqué de faire sa prière vers 15h40, devant le Fongecif, place Johann Strauss.

Avec de tels soutiens, le drame vécu par les Palestiniens de Gaza n'est pas près de trouver une issue salvatrice : le vrai vainqueur de la journée a été le Hamas, dont la lutte armée reçoit aussi le soutien inconditionnel des Indigènes de la République. Il est donc consternant que les organisations de gauche (PC, LCR, Les Verts, Parti de Gauche, POI ex-PT, LDH, MRAP) acceptent de défiler derrière des structures militaro-religieuses et des fascistes. En 2006, le MRAP avait annulé sa participation à la manifestation du 26 février à la mémoire d'Ilan Halimi, torturé par des sauvages, en protestation à la présence de De Villiers dans le cortège qui, d'ailleurs, en avait été chassé. Ce 3 janvier, le MRAP n'a pas jugé que ces organisations et individus gêneraient sa présence.


18 janvier 2009


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