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La presse laïque en parle :
Une autre visite des églises de Paris
L'Église catholique contre les révolutions françaises et la laïcité
1789-1905
par Jocelyn Bézecourt
Présentation du livre
Les Cahiers rationalistes, Union rationaliste, n° 573, novembre-décembre 2004
Jocelyn Bézecourt est bien connu des mécréants internautes, puisqu'il anime le site internet atheisme.org, site à juste titre très visité, et adresse gratuitement à tous ceux qui le désirent sa précieuse lettre électronique qui fait régulièrement le point de l'actualité sur les méfaits des religions et les luttes menées contre elles. Il a visité 135 églises parisiennes à la recherche des "indices méconnus du combat de l'Eglise contre le progrès humain", et il a découvert que "plus du quart s'inscrivent dans une stratégie fondée sur la réécriture de l'histoire". Ce sont ces églises qu'il nous présente dans son livre. Ses "découvertes" portent sur quatre périodes de notre histoire, la Grande Révolution de 1789, les Journées de 1848, la Commune de 1871 et la séparation de l'Eglise et de l'Etat en 1905. Un appendice passe en revue les plaques que la mairie de Paris a fait apposer en divers endroits de la capitale à l'occasion du bicentenaire de la Révolution pour constater et pour déplorer qu'elles semblent surtout célébrer la mémoire des adversaires de la Révolution. Il a fallu beaucoup de patience et d'attention à Jocelyn Bézecourt pour relever tous ces indices souvent difficiles à apercevoir et beaucoup d'esprit critique pour noter les inexactitudes, les omissions volontaires et les présentations tendancieuses des faits qu'on peut y déceler. Ce petit livre écrit d'une plume claire et alerte intéressera vivement tous les mécréants, même s'ils ne sont pas parisiens.
René Pommier
Europe et laïcité, n° 176, juillet-août-septembre 2004
Jocelyn Bézecourt, membre du Conseil d'administration de notre association, est l'animateur infatigable du site http://athee.free.fr. Il publie un livre de 113 pages et 13 photographies qui retrace une visite des églises de Paris et des souvenirs contre révolutionnaires qu'elles contiennent, à propos de 1789, de 1848 et de la Commune de 1871.
D'ailleurs le sous titre de son livre est révélateur : "Une autre visite des églises de Paris, l'Eglise catholique contre les révolutions françaises et la laïcité, 1789-1905".
La lutte anticléricale n'est pas précisément l'objet de notre publication, mais cette étude du XIXe siècle permet de mieux comprendre le combat laïque qui a amené à la loi de décembre 1905.
L'ouvrage consiste, nous dit Jocelyn Bézecourt, en un décryptage du langage de l'Eglise dans chaque lieu de culte concerné. Dans un chapitre introductif est expliqué, en se référant aux sources dites sacrées, pourquoi l'Eglise catholique est fondamentalement opposée à l'idée d'un peuple qui décide seul de son sort.
Yves Pras
Les idées en mouvement, Ligue de l'enseignement, n° 124, décembre 2004
On connaissait le tourisme social, mais pas encore le tourisme anticlérical. En voici un exemple remarquable. On commence par feuilleter l'ouvrage un peu amusé. Mais l'intérêt grandit vite devant la multiplicité des descriptions et surtout leur inscription dans l'histoire. Car l'histoire du cléricalisme fait aussi partie de l'histoire des religions. Tout le monde connaît la basilique du Sacré-Cœur et son sens politique, mais qui a visité la Chapelle expiatoire, lieu de rendez-vous des nostalgiques de la monarchie ? Qui connaît les hauts lieux des "réfractaires" à la Constitution civile du clergé, ou ceux de la Fraternité Saint Pie X ? Où trouve-t-on (illustrations à l'appui) les représentations picturales de la signature du Concordat ou de la France des croisades ? Comment localiser les églises dans lesquelles se sont inscrites les révolutions de 1848 et de la Commune ? Avec une bibliographie de 50 titres.
La Tribune des athées, L'Union des athées, n° 120, septembre 2004
Fort bien documenté et très agréable à lire, l'ouvrage ne manque pas d'insister sur la collusion toujours actuelle entre l'Etat et le Vatican. On y trouve notamment cette phrase délicieuse du Président Chirac lors de sa Visite au "Saint-Siège" en 1996 : "Ma présence se veut aussi, Eminence, le gage de relations fécondes, de relations à poursuivre et nourrir entre la France et le Saint-Siège en même temps qu'entre l'Eglise et l'Etat" (p.94). "L'église" étant ici catholique, bien évidemment. Importante bibliographie. Guide original à mettre entre les mains de tous les touristes qui voudraient "revisiter" Paris d'une manière originale.
Johannès Robyn
Lettre électronique Respublica n°286, 27 août 2004
Les lecteurs de Respublica connaissent la plume acérée de Jocelyn
Bézecourt, collaborateur de notre rédaction depuis 2003. Jocelyn
anime depuis 1996 le site www.atheisme.org, qui est devenu une
référence pour tous les laïques, libres-penseurs, anarchistes,
libertaires et autres, qui ont toujours du plaisir à y lire les
méfaits et crimes historiques, accompagnés des textes fondateurs
réactionnaires de toutes les religions, sans aucune exception.
Jocelyn fait partie de ces laïques qui, tout en reconnaissant le
droit aux religions d'exister - en ce sens, il se différencie de la
conception stalinienne d'éradication brutale du fait religieux - se
donne le devoir d'en démontrer le caractère nocif et réactionnaire,
notamment par l'utilisation généreuse du droit au blasphème.
Jocelyn a donc visité cent trente cinq églises parisiennes (comme il
a dû souffrir !) avant de publier cet ouvrage de 113 pages,
historiquement fort intéressant, agréable à lire, illustré de
quelques photographies à regarder attentivement. Jocelyn nous
entraîne au cœur de quatre périodes fondamentales de l'Histoire de
France : la Révolution de 1789, les journées de 1848, la Commune de
Paris de 1871, et l'année 1905. En 1789, il nous montre l'utilisation
victimiste qu'a faite, depuis, l'Eglise, de ces prêtres qui
refusaient de prêter serment, chiffrant à 350 le nombre qui passèrent
de vie à trépas de septembre 1792 à juillet 1794. Un nombre bien
insignifiant si l'on compare, outre le contexte, les ravages de
l'Inquisition, des guerres de religion et des croisades, mais que
l'Eglise saura utiliser pour discréditer les idéaux de justice,
d'humanisme, de progrès scientifiques portés par la Révolution
française.
En 1848, l'Eglise utilisera le décès de Mgr Affre pour discréditer,
là encore, la bataille des plus démunis pour davantage de justice
sociale, les faisant passer pour des assassins de prêtres innocents.
Il n'est pas inutile de rappeler que Mgr Affre fut bien tué en
marchant vers une barricade pour demander aux mutins de cesser les
combats, mais la balle qui atteignit l'ecclésiastique fut tirée par
un soldat, ce qu'aucune plaque commémorative ne signale. En 1871, ce
ne sont pas les 20.000 communards tués ou exécutés sommairement, les
milliers de déportés qui émeuvent l'Eglise, mais l'exécution, au
cœur des massacres versaillais, d'une vingtaine de prêtres et de
l'archevêque Darboy, réponse à l'exécution de prisonniers par les
Versaillais. Enfin, la loi de 1905 sur la séparation des Eglise et de
l'Etat sera l'occasion, dans de nombreux édifices religieux, de gémir
contre la spoliation dont s'estimèrent victimes de nombreuses
congrégations religieuses.
On trouve dans cet ouvrage une plaque fort intéressante, à la
chapelle Picpus, appelant la Vierge au secours de Franco, de 1936 à
1939. Bref, à travers ces quatre époques, il s'agit de colporter ce
mythe de martyrs religieux défendant la liberté, victimes de
révolutionnaires sans foi, ni loi, et surtout sans Dieu !
L'ouvrage se termine sur un retour au bicentenaire de la Révolution
française. Jocelyn y signale le nombre d'appositions de plaques
rendant hommage à tous les contre-révolutionnaires : prêtres,
royalistes, notables, voulant minimiser ainsi les avancées de la
Révolution en victimisant ses ennemis. Rien d'étonnant de la part de
Chirac, qui vient de se prosterner, à Lourdes, au mépris de la
laïcité française, devant le dernier dictateur d'Europe de l'Ouest,
et qui, à Rome, avait osé dire que la France était la fille aînée de
l'Eglise. Un livre à acheter, à lire et à faire lire. Il est bon que
les nouvelles générations sachent que tout progrès social, tout
progrès scientifique, toute bataille pour plus de liberté, pour la
laïcité, pour le droit à ne pas croire en Dieu tout en respectant
celui qui y croit, a toujours trouvé en face d'elle, en 1789, en
1848, en 1871, en 1905, et avant, et après (les femmes en savent
quelque chose), la hiérarchie catholique. Il est bon de se rappeler
que si aujourd'hui, officiellement, les évêques n'attaquent plus
frontalement la laïcité, ce n'est pas parce qu'ils sont tolérants,
c'est parce que la société et sa volonté émancipatrice leur a imposé
ce recul, au fil du temps, de leurs positions dominantes. Ce n'est
pas le moindre intérêt du livre de Jocelyn Bézecourt que d'effectuer,
en permanence, ces rappels historiques indispensables.
Pierre Cassen
et indiqué aussi dans la lettre électronique ResLaïca n° 19 du Comité Laïcité République (15 octobre 2004).
30 décembre 2004
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