Nouvelle vidéo :

un Français de l'État Islamique à Raqqa,
Abu Salman Al-Faransi,
appelle à suivre l'exemple de Merah, Coulibaly et des frères Kouachi





Abu Salman Al-Faransi

Abu Salman Al-Faransi lisant le Coran à l'aide de sa kalachnikov

Une nouvelle vidéo de propagande a été diffusée par l'État Islamique le 7 juin 2015. On y voit un Français, sous le pseudonyme d'Abu Salman Al-Faransi, appeler à suivre l'exemple de Mohammed Merah, d'Ahmedy Coulibaly et des frères Kouachi. L'encouragement à tuer des "mécréants" est exprimé avec calme et simplicité comme s'il s'agissait d'une activité banale et habituelle.

Si ce genre d'invocation sanguinaire est désormais classique et fait partie du mode de recrutement de l'État Islamique par la fascination qu'elle inspire, cette nouvelle vidéo, d'une durée de 13 min. 35 sec., adopte une stratégie inédite en permettant au djihadiste de détailler son parcours jusqu'à Raqqa, en Syrie, d'où il s'exprime. Son processus a donc vocation à servir d'exemple pour d'autres abrutis tentés par une aventure sans retour.

Né dans une famille présentée comme chrétienne, baptisé, il est athée durant son adolescence jusqu'à un grave accident de scooter à l'âge de dix-sept ans, il y a cinq ans. Comme il en réchappe, "Dieu" existe. Déduction crétine mais toujours efficace pour accroître le nombre de croyants (le type ne se demande pas un instant pourquoi "Dieu" ne sauve pas toutes les autres victimes d'accidents de la route). Abandonner l'incroyance est une chose, se convertir à l'islam en est une autre. Le pas vers la secte de Mahomet est franchi à cause d'une de ces innombrables vidéos d'un obscurantisme infini où le Coran passe pour un livre de science : toutes les connaissances scientifiques actuelles y seraient déjà contenues. Ici encore, le converti n'est pas troublé par le fait qu'il ait quand même fallu attendre quatorze siècles pour s'en rendre compte. La thèse du contenu miraculeux du Coran est celle de Harun Yahya, Maurice Bucaille, Kamel Ben Salem et tant d'autres : son seul atout est de ne nécessiter aucune connaissance scientifique pour être gobée. Chaque ignare abîmé dans le rabâchage de sa sourate préférée peut ainsi se sentir investi d'une aura scientifique.

Six mois après sa conversion, Abu Salman Al-Faransi se rend dans la péninsule arabique, y achète des livres et, de retour en France, les lit. Lire est toujours une activité bénéfique, y compris quand il s'agit de littérature islamique. A une condition : exercer une pensée critique sur le charabia parcouru, une vigilance que le nouveau musulman d'abstient de manifester.

L'étape suivante constitue le grand saut : il y a un an, il se rend sur les terres de l'État Islamique. Le premier mois est consacré à l'apprentissage de l'islam (deux semaines) et l'entrainement militaire (deux autres semaines). On le voit ainsi lire le Coran avec une kalachnikov à ses côtés au début de la vidéo, dans un environnement bucolique, lumineux et paisible. Il nous assure que la vie est très tranquille à Raqqa, que la sécurité y est totale, et il fait donc venir sa femme. L'État Islamique lui octroie une maison et un salaire, ce qui fera saliver quantité d'apprentis djihadistes devant l'écran de leur iPhone.

Après cette rapide biographie, le gars passe aux aspects plus prospectifs, sur un fond musical exaltant la vengance et l'émigration : la guerre contre les "mécréants". Alors qu'il assène quelques vérités très islamiques ("Mes frères de France [...] je vous invite à quitter ces terres de mécréance", "rejoignez-nous dans l'État Islamique", "il est interdit pour un musulman de résider dans une terre de mécréance"), une image du dessinateur Luz (extraite d'un reportage de Vice) est insérée dans la vidéo pour rappeler vers qui et quoi doit être dirigée la haine du combattant musulman. Les menaces se font plus précises quand il rappelle les avancées des fanatiques en bordure de la Méditerranée : "sachez que les lions du Califat sont à quelques kilomètres de vos frontières".

Le crescendo pratiqué depuis le début se poursuit avec des propos encore plus agressifs et plus proches géographiquement :

"Attendez-vous à ce que chaque semaine, chaque jour, il se passe des attaques dans vos pays, sachez que les lions du Califat sont maintenant dans vos villes, ils sont à Paris, ils sont en France, ils sont dans toutes les capitales européennes, ils attendent un seul ordre pour faire ce qu'ils ont à faire.

Il atteint enfin son sommet par l'appel à l'imitation des assassins :

"Rappelez-vous Mohammed Merah,
rappelez-vous du frère Coulibaly,
rappelez-vous des frères kouachi".

Tout cela est énoncé calmement, simplement, mais avec détermination : on tue un mécréant comme on éteint une lumière en appuyant sur un interrupteur. La barbarie a un visage, celui de la bêtise, de l'endoctrinement par une propagande obscurantiste très diffusée aussi bien sur internet que dans les librairies musulmanes françaises qui, toutes, proposent ces ouvrages sur les prétendus "miracles scientifiques du Coran".



7 juin 2015


Note du 9 juin 2015 à 0h55min : la vidéo n'est plus visible sur http://sendvid.com.

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