Lourdes et l'illusion

Docteurs Thérèse et Guy Valot

Librairie Maloine, 1958




Quand deux médecins rationalistes examinent les guérisons revendiquées à Lourdes, la réalité des dits "miracles" est réduite à néant. L'ouvrage, paru en 1958, correspond à la thèse de Thérèse Valot et détruit pierre sur pierre l'édifice alors centenaire des apparitions de Lourdes. C'est d'abord le prodige du jaillissement de la source miraculeuse découverte par Bernadette Soubirous qui est démystifié : le terrain étant déjà très humide, situé à proximité d'une rivière, l'apparition d'une source n'a rien d'extraordinaire... Bernadette aura, après sa mort, l'immense privilège de voir son corps demeurer intact pendant des années. Cependant, quoiqu'en disent ses hagiographes, un procédé de conservation avait été appliqué juste après son décès ce qui réduit là encore le miracle à une supercherie.

Sur l'aspect plus médical, on constate d'abord une remarquable diminution, pour ne pas dire une extinction, du nombre de guérisons revendiquées par les pèlerins depuis 1858. Si, en 1858, on prétendait observer une guérison pour 200 pèlerins, ce nombre avait chuté d'un facteur 10 en 1900. En 1930, il n'était plus que d'une guérison pour 5000 pèlerins et l'effondrement s'est poursuivi pour descendre catastrophiquement à une guérison pour un million de pèlerins en 1949 ! C'est une illustration éloquente des avancées de la médecine. Comme le dit Thérèse Valot, les guérisons miraculeuses diminuent à mesure que la médecine progresse : "L'étude des cas de tuberculose nous a montré que depuis l'utilisation systématique de la radiographie et le contrôle bactériologique, les tuberculoses pulmonaires ne guérissent plus à Lourdes."

Les nombreuses erreurs ou tromperies qui ont, depuis l'ouverture du sanctuaire, accrédité la fable des guérisons miraculeuses peuvent être réparties dans les catégories suivantes :
- diagnostics erronés qui font passer pour une maladie grave ce qui ne l'est pas ;
- méconnaissance de l'évolution de certaines maladies encore mal connues ;
- guérisons qui ne font que correspondre à l'évolution normale d'une maladie bien connue ;
- facteurs psychologiques ;
- guérisons consécutives à un traitement médical normal ;
- utilisation frauduleuse de fausses radiographies pour faire accroire à l'existence d'une affection antérieure ou d'une guérison suite au passage à Lourdes ;
- partialité des médecins catholiques du Bureau Médical des Constatations chargé d'attester de la réalité des guérisons.




6 août 2004


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