Les critiques du Département d'Etat Américain sur la liberté religieuse en France
Le rapport du Département d'Etat Américain
Chaque année, à l'automne, les Etats Unis d'Amérique décernent les bons et mauvais points en matière de liberté religieuse dans le monde. Inutile de chercher les USA dans ce palmarès, ils n'y figurent pas. En ce qui concerne la France, le leitmotiv des Etats Unis d'Amérique est que, bien que la loi de 1905 garantisse qu'il n'y ait pas de discrimination sur des bases religieuses, la loi antisectes de 2001 reste condamnable.
Défenseur de toutes les superstitions, il est assez amusant, et très juste, que le Département d'Etat Américain inclut dans les groupes religieux des organisations comme l'Eglise de Jésus Christ des Saints des Derniers Jours (c'est-à-dire les Mormons, ces jeunes gens qui marchent par deux, présents dans toutes les grandes villes, bien habillés, bien coiffés, toujours polis et prêts à discuter de JC à un arrêt de bus, au marché ou devant le bureau de poste), les Témoins de Jéhovah, l'Eglise de Scientologie, les Raeliens, l'Ordre du Temple Solaire, l'Association de Vajra Triomphant... Par contre le rapport verse dans la désinformation flagrante quand il estime que seulement 6 % de la population n'est affiliée à aucune religion : ce chiffre est en réalité de l'ordre de 20 à 25 % !
Minimiser la proportion d'indifférents et d'athées relève d'une stratégie religieuse coutumière pour minimiser la contestation.
L'essentiel du rapport se concentre sur les lois antisectes : on y insiste que le terme "sectes" n'est pas défini clairement en opposition à celui de "religion" et que les règles fiscales sont désavantageuses pour les religions minoritaires. Ces remarques sont effectivement fondées et le trouble des autorités des USA pourrait être aisément dissipé en supprimant du vocabulaire français le terme de secte ainsi que le favoritisme dans les aides financières accordées aux religions majoritaires. Une société où tous les groupes mystiques recevraient le nom de religion sans disposer d'un centime de l'Etat est la société laïque par excellence. Le texte insiste aussi sur les facilités désormais données par la loi pour condamner les activités de manipulation mentale.
Enfin, le document conclut sur le refus par la France, en avril 2001, de renouveler un contrat avec la société d'informatique Panda International car elle diffusait un logiciel créé par un membre de l'Eglise de Scientologie. En avril 2002, le National Trade Estimate on Foreign Trade Barriers a assigné la France en justice au motif qu'"une société d'informatique des USA affirme que le gouvernement français a refusé de renouveler ses contrats avec la firme à cause de ses relations avec la Scientologie."
1er février 2003
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