Le congrès de l'UOIF de 2005
Pâques est la grande foire des monothéismes. Pendant que Jean Paul II exhibait au Vatican son incapacité à gouverner et avant que les juifs célèbrent Pessah, les musulmans ont convergé par dizaines de milliers au raout annuel de l'Union des Organisations Islamiques de France au Bourget, près de Paris, fin mars 2005. Contrairement aux 21 éditions précédentes, l'accès au hall de conférences s'est fait par une entrée commune pour les deux sexes et pas de façon séparée comme c'était l'usage auparavant. Plus de deux décennies pour en arriver là, on est prié d'applaudir...
Le point fort de ce rassemblement a été une autre surprise concoctée par l'UOIF : entre les organisations musulmanes l'heure ne serait plus aux querelles de minarets mais à l'union fraternelle ! Quand on connaît les animosités et les coups de gueule avec menaces de démission et de sabordage qui rythment les réunions du Conseil Français du Culte Musulman, cette annonce ne peut manquer de faire sourire les mécréants qui ont en mémoire les châtiments que le Coran réserve aux hypocrites... L'assistance s'est trouvée réjouie de cette illusion d'unité d'autant plus qu'elle s'est accompagnée d'un appel à collaborer avec les autres religions. Opposer un front commun à la laïcité et au blasphème est la nouvelle croisade des monothéismes, du Vatican à l'UOIF.
Mais le congrès ne s'est pas résumé à une litanie de conférences systématiquement introduites par une formule rituelle de soumission à la notion de dieu. C'est aussi un grand bazar où le visiteur peut acquérir tout ce qui fera de lui un bon croyant : une littérature niaise, obscurantiste voire infecte, une nourriture halal bénie des dieux et le panel vestimentaire obligé (sandales, tuniques et voiles qui vont du bandana jeune et branché à la couverture intégrale qui masque même les yeux). Ou comment la mode et la consommation s'accommodent fort bien de la régression humaine, compagne fidèle des religions. De façon plus large, ceci s'insère en fait dans un plan marketing qui consiste à faire dire au Coran le contraire de ce qui y est écrit. Le grand écart pratiqué entre la lettre, qui est figée par définition, et le sens du texte, que certains manipulateurs voudraient considérer comme "dynamique", ne peut berner que des dupes consentants.
22 avril 2005
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