Une fatwa de l'UOIF contre les violences urbaines se réfère à des versets coraniques prônant le djihad et fustigeant les juifs
Prise de court par la visite de Dalil Boubakeur à Clichy puis sa réception par De Villepin le 5 novembre, l'UOIF a rattrapé son retard dans l'exploitation des émeutes. Le 6 novembre l'UOIF a émis une fatwa à destination des délinquants pour les appeler au calme comme, paraît-il, l'ordonnerait l'islam. Les références coraniques indiquées dans la déclaration ont pour objectif de garantir l'intangibilité de ses décisions. Pourtant, un examen attentif de ces versets, que ne feront pas les benêts compassionnels pour qui l'islam est le bienvenu comme assistant social, révèle une idéologie aux antipodes du message pacificateur : les versets fustigent les juifs et appellent à la guerre sainte ! Si les non musulmans n'en ont pas conscience, et ne chercheront pas à en savoir plus, les fanatiques et les connaisseurs de la prose coranique en saisiront bien l'essence. C'est la traduction du Coran par Mohammed Hamidullah qui sera utilisée ici pour extraire tout le sens de la fatwa de l'UOIF.
La fatwa fait une première référence au verset 64 de la sourate 5 : "Dans plusieurs versets du Saint Coran, Dieu blâme la destruction et le désordre et rejette ceux qui les accomplissent. Il dit au verset 64 de la Sourate 5 « Allah n’aime pas les semeurs de désordre » ". Or les « les semeurs de désordre » maudits par le texte de la fatwa sont en fait les juifs comme indiqué dans le Coran : "64. Et les Juifs disent : «La main d'Allah est fermée ! » Que leurs propres mains soient fermées, et maudits soient-ils pour l'avoir dit. Au contraire, Ses deux mains sont largement ouvertes : Il distribue Ses dons comme Il veut. Et certes, ce qui a été descendu vers toi de la part de ton Seigneur va faire beaucoup croître parmi eux la rébellion et la mécréance. Nous avons jeté parmi eux l'inimitié et la haine jusqu'au Jour de la Résurrection. Toutes les fois qu'ils allument un feu pour la guerre, Allah l'éteint. Et ils s'efforcent de semer le désordre sur la terre, alors qu'Allah n'aime pas les semeurs de désordre." (Coran, sourate 5, verset 64).
Le texte de l'UOIF insiste dans sa référence suivante sur le même thème des fauteurs de désordre. Le verset cité est le verset 60 de la sourate 2 qui, là encore, fustige les juifs : "60. Et [rappelez-vous], quand Moïse demanda de l'eau pour désaltérer son peuple, c'est alors que Nous dîmes : «Frappe le rocher avec ton bâton.» Et tout d'un coup, douze sources en jaillirent, et certes, chaque tribu sut où s'abreuver ! - «Mangez et buvez de ce qu'Allah vous accorde; et ne semez pas de troubles sur la terre comme des fauteurs de désordre»." (Coran, sourate 2, verset 60).
Sur le même thème, la fatwa indique aussi le verset 77 de la sourate 28. On y apprend qu'"Allah n'aime point les corrupteurs" et c'est un juif qui, pour cela, est sermonné comme l'indique le verset 76 de la même sourate.
La fatwa interdit ensuite la transgression et l'injustice en s'appuyant sur le verset 190 de la sourate 2 qui n'est, ni plus ni moins, qu'un appel au djihad ! Le texte de ce verset est, ici encore, sans aucune ambiguïté : "190. Combattez dans le sentier d'Allah ceux qui vous combattent, et ne transgressez pas. Certes. Allah n'aime pas les transgresseurs !" (Coran, sourate 2, verset 190).
Enfin, les recommandations ultimes de la fatwa s'inscrivent dans la droite ligne de la référence précédente. En interdisant à tout musulman de "participer à quelque action qui frappe de façon aveugle des biens privés ou publics", le texte permet implicitement la participation à une action qui ne frapperait pas de façon "aveugle" mais choisirait scrupuleusement ses cibles. L'astuce a été maintes fois observée chez les fanatiques dans leur condamnation des attentats "aveugles" ou des assassinats de civils "innocents", sachant que le moindre avis divergent sur l'islam suffit à transformer l'innocent en coupable.
La fatwa de l'UOIF est donc un modèle de takia, le double langage pratiqué dans l'islam pour mieux combattre les infidèles ainsi bernés. Il n'est pas exagéré de s'alarmer de l'extrême gravité des soubassements de cette déclaration. Il y a urgence à désigner l'UOIF pour ce qu'elle est et à lever le voile sur son idéologie. Et c'est avec la même urgence que doit être dissout le Conseil Français du Culte Musulman, tribune des fondamentalistes dont l'UOIF est un pilier intransigeant.
10 novembre 2005
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