Rassemblement contre les violences commises par les salafistes en Tunisie

C'est avec un courage historique que les révolutionnaires tunisiens ont chassé Ben Ali. Mais la victoire des islamistes d'Ennahda aux élections législatives a confisqué les espoirs de changement, de liberté, de progrès social et démocratique. Pire, on assiste de plus en plus à un activisme violent des salafistes qui montrent le vrai visage du fascisme par la multiplication des agressions : imposition de la fermeture de débits de boissons alcoolisées, attaques de locaux de la police, saccage d'une exposition d'art contemporain accusée, comme toujours, d'insulte à l'islam, suivi de graves violences dans plusieurs villes. Pour la vermine fasciste, c'est l'unique voie pour imposer le retour à la société féodale dont rêvent leurs crânes lobotomisés.
Vendredi 15 juin, à proximité de l'Ambassade de Tunisie à Paris, les Tunisiens de France ont tenu à afficher leur solidarité et leur exigence de paix, de justice et de démocratie en Tunisie dans un rassemblement "Pour l'arrêt des exactions des salafistes et des nervis. Contre les menaces sur les libertés en Tunisie", à l'appel d'associations et organisations politiques démocratiques tunisiennes. Sur la place André-Tardieu (7ème arrondissement), devant environ 200 personnes, ont pris la parole, parmi de nombreux orateurs, le syndicaliste Jean-Claude Mailly (Force Ouvrière), un responsable du Parti Communiste Français, la cinéaste Nadia El Fani, tandis que le journaliste Serge Moati était présent dans l'assistance. Nadia El Fani est l'auteure de l'excellent documentaire "Laïcité Inch'Allah" dans lequel elle attaque le fanatisme religieux en même temps qu'elle expose l'hypocrisie de la société tunisienne sur la pratique, ou pas, du Ramadan. Ne cachant pas son athéisme, elle y revendique sa non pratique du jeûne musulman annuel.
Pendant les allocutions et les slogans repris en chœur, d'autres personnes avaient choisi un mode de protestation immobile et silencieux. En réponse à la haine des artistes vomie par les musulmans fanatiques, deux personnes, yeux masqués et bouche close, brandissaient une pancarte idoine contre l'obscurantisme.

16 juin 2012
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