La stratégie militante de Xavier Ternisien :
terminer ses articles par des citations antilaïques et favorables à l'islam





Xavier Ternisien, le responsable de la rubrique religions au Monde, est un militant habile qui sait distiller dans ses articles sa préférence pour un islam communautariste : Tariq Ramadan ne serait pas le cheval de Troie de l'islamisme mais un intellectuel moderniste et le voile musulman serait moins le symbole de la relégation de la femme au statut d'objet sexuel que l'expression d'une liberté qui fait rêver tant de jeunes filles pensant réparer ainsi une panne spirituelle.

Mais Ternisien est un journaliste sérieux et il sait mieux que personne que, parvenu à la fin d'un article, le lecteur a généralement tendance à ne retenir que les dernières lignes lues et à oublier le début du texte. L'auteur de La France des mosquées a donc recours au stratagème adroit de la citation terminale pour donner congé au lecteur par un ultime sermon et mieux le convaincre de l'innocuité de l'islam.

Les "ayatollahs de la laïcité"

Xavier Ternisien, connaissant par cœur le code de déontologie du journalisme, ne se permettra jamais d'affubler les défenseurs de la laïcité du titre d'"ayatollah de la laïcité". Non, résolument non, Ternisien est trop honnête pour cela. Par contre, il laissera à Laurent Levy, avocat du MRAP et père des deux jeunes filles voilées exclues d'un lycée d'Aubervilliers en 2003, le soin de pratiquer ce genre de bassesse. C'est effectivement par ces mots que Xavier Ternisien termine son article du 25 septembre 2003 en citant Laurent Levy : "«A travers cette affaire, je découvre surtout la folie hystérique de certains ayatollahs de la laïcité, qui ont perdu le sens commun !»"

Le "cauchemar" de Tariq Ramadan

Fin août 2004, le monde musulman apprend avec stupéfaction que Tariq Ramadan, l'idole des jeunes filles en foulard, n'a pu obtenir de visa pour les Etats-Unis d'Amérique. Ternisien, secrétaire ponctuel du communautarisme islamique, relate l'affaire dans le Monde le 26 août et, après s'être appliqué à faire du frère de Hani un apôtre de la paix (il avait été "engagé par la prestigieuse université Notre-Dame, près de Chicago, à la date du 1er août, pour occuper la chaire "Religion, conflit et promotion de la paix" de l'Institut Kroc") et avoir soupçonné le complot juif, il conclut son article en conviant le lecteur à compatir au martyre du gourou suisse : "«Pour moi, c'est un scénario de cauchemar...», résume-t-il."

La nouvelle respectabilité de la FNMF

A la suite de l'enlèvement des deux journalistes français et de leur chauffeur syrien par des musulmans en Irak, Xavier Ternisien n'a pas été le dernier à se féliciter du rôle de premier plan occupé par les pseudo-responsables de l'islam français que sont l'UOIF et la FNMF. Le journaliste conclut son papier du 31 août en citant un appel de la FNMF gage, implicitement, de sa respectabilité et de son attachement aux valeurs républicaines. En outre Ternisien ne manque pas, adroitement, d'y glisser que le texte de cet appel a été publié sur le site oumma.com, dont les pages sont ouvertes autant à Tariq Ramadan qu'à lui-même (oumma.com est aussi connu pour son forum où les pires propos peuvent être lus) : "«Nous tenons, en nos noms propres comme au nom de l'ensemble des Arabes et des musulmans de France, à exprimer avec force notre condamnation sans réserve de cette ignominie et des menaces d'exécution proférées par les ravisseurs, dit cet appel, mis en ligne sur le site oumma.com. Aussi, assurons-nous les deux journalistes et leurs familles de notre solidarité totale et de notre soutien indéfectible.»"

Hélas pour Ternisien, Mohammed Bechari, le président de la FNMF, rappellera aux naïfs et aux serviles que la FNMF n'est pas cette arlésienne de l'islam laïque et républicain que certains espèrent frénétiquement : son baiser au fondateur du FIS Abbassi Madani au Qatar le 16 septembre est l'illustration la plus éclatante, et sanglante, de la nocivité du discours communautariste du journaliste du Monde.

La rencontre entre le CRIF et l'UOIF

La rencontre entre le CRIF et l'UOIF organisée le 9 septembre 2004 à Paris a constitué l'occasion rêvée pour enfin permettre au journaliste militant d'inscrire l'UOIF dans la liste des organisations respectables et la sortir du marécage des mouvements religieux fanatiques. Quoi de mieux que conclure l'article paru le 11 septembre en donnant la parole à un responsable juif pour délivrer un certificat de bonne conduite aux fondamentalistes de l'UOIF ? C'est Yves Kamami, l'ancien président du B'nai B'rith, qui sert alors de porte parole à Xavier Ternisien et lui dicte la fin de son papier : "«Le but était d'éviter de parler de ce conflit [le conflit israélo-palestinien]. Il fallait discuter de ce qui nous rapproche et pas de ce qui nous divise.»" L'union de Yahvé et d'Allah, ou la conception de la laïcité selon XT.

Thomas Milcent et la loi contre les signes religieux à l'école

Fin juin 2004, Ternisien s'était fait un plaisir de diffuser l'appel de Milcent à la grève des cours. Dans son article du 12 septembre, coécrit avec Martine Laronche, Ternisien redonne la parole au médecin strasbourgeois converti à l'islam afghan au début des années 80. La rentrée n'ayant pas été la catastrophe annoncée, XT persiste à alarmer le lecteur en concluant son article par le pronostic de "Docteur Abdallah" : "«On va arriver à plus d'une centaine d'exclusions.»" Ici encore, citer l'ami d'Hekmatyar évite au journaliste de s'abandonner à afficher trop ouvertement son exécration de la laïcité.


5 octobre 2004

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