COLLOQUE EUROPÉEN
"Religion et
politique:
l'enjeu de la paix chez Spinoza"
La montée du fondamentalisme religieux dans le monde contemporain, y compris dans certains cercles des sociétés occidentales, repose de façon aigüe –et souvent violente- la question des relations du religieux et du politique. Elle redonne une actualité à la pensée de Spinoza, qui établit magistralement dans le Traité théologico-politique la séparation de ces deux ordres au nom de l’impératif de la paix civile, ouvrant par là la voie à toute la réflexion poilitique de la modernité.
Avec Hobbes et Bodin Spinoza a en effet créé la notion du "souverain". S’il est contradictoire de penser un Dieu-législateur, la seule source d’obligations est la volonté du souverain. Il en découle toute une série de conséquences et d’implications:
- comme il n’y a pas de volonté divine, le souverain ne peut, par définition, obéir à aucune loi supérieure;
- la base juridique de sa position est son pouvoir, le meilleur moyen de le conserver étant d’en comprendre les limites;
- le rôle premier du souverain est de garantir la paix civile, ce qu’il ne peut faire qu’en punissant tous les actes qui menacent celle-ci;
- comme il ne peut sauver la paix en s’identifiant avec un groupe particulier de la population, il ne doit pas favoriser (à plus forte raison imposer) une religion particulière; du reste, dans une république ouverte et avec une population qui pense pour elle-même cela est impossible. D’où ce qu’on appelle ordinairement, mais faussement, "tolérance". (Christophe de Voogd, Theo Verbeek)
Dit Europese symposium, gewijd aan een Nederlandse filosoof van groot belang voor de Europese cultuur, is het eerste evenement dat de hervatting aankondigt van een nauwe samenwerking tussen de Europese instituten die gevestigd zijn in Nederland (Duitsland, Nederlandstalig België, Spanje, Frankrijk, Groot-Brittanië en Italië). Deze samenwerking zal binnenkort bekrachtigd worden door de oprichting van een gezamenlijke stichting. In dit kader worden in de loop van het jaar 2000 andere manifestaties georganiseerd.
Ce colloque européen, consacré à un penseur néerlandais capital pour la culture européenne, est le premier événement qui marque la reprise d’une coopération étroite entre les instituts européens établis aux Pays-Bas (Allemagne, Belgique Flamande, Espagne, France, Grande-Bretagne et Italie). Cette coopération sera prochainement consacrée par la création d’une Fondation commune. D’ autres manifestations vous seront proposées dans ce cadre au cours de l’année 2000.
In samenwerking met / en collaboration avec: Istituto Italiano di Cultura, Goethe Institut, British Council, Vlaams Cultureel Centrum en Instituto Cervantes, et avec le soutien de l’association Spinozahuis
vendredi 19 novembre (13h – 18 h) et
samedi 20 novembre (10 h – 17 h)
A l’occasion de la parution en France de la nouvelle édition critique du
Traité Théologico-politique de Spinoza
Voertaal / langue de travail: français
Direction scientifique: Prof. Dr Theo Verbeek (Utrecht)
Met / avec la participation des spécialistes suivants:
Fokke Akkerman (Groningue)
Gabriel Albiac (Madrid)
Wolfgang Bartuschat (Hanovre)
Paolo Cristofolini (Pise)
Herman de Dijn (Louvain)
Jacqueline Lagrée (Rennes)
Pierre-François Moreau (Paris)
Charles Ramond (Bordeaux)
Theo Verbeek (Utrecht)
Inscriptions fl 30 (étudiants, amis de la Spinozahuis): fl 15
Maison Descartes, entrée Prinsengracht 644 A.
Tél. 020-6224936
Fokke Akkerman
Traduire et éditer Spinoza: expériences et perspectives.
Depuis les années 70 il s’est occupé de Spinoza, avec un intérêt spécial pour sa latinité, pour les traductions contemporaines et la transmission de ses textes. Il dressera le bilan de ses recherches, faisant une estimation du progrès fait dans l'établissement et l'explication des textes.'
Gabriel Albiac
Sur Lacan lecteur de Spinoza: désir et sacrifice.
Wolfgang Bartuschat
Pietas et libertas philosophandi dans le Traité théologico-politique
Il fera l'analyse de l'affirmation, faite par Spinoza dans le titre du
TTP, que la 'libertas philosophandi' n'est pas seulement compatible avec la 'pietas', mais au surplus qu'elle en est la condition même. Ceci sera illustré au moyen de la théorie spinoziste de l'interprétation de l'Écriture Sainte, laquelle en fait fournit une explication excellente du sens de 'pietas'. Enfin, il montrera pour quelle raison il faudrait traduire 'pietas' pas 'moralité', celle-ci ayant une signification communicative et pacificatrice.
Paolo Cristofolini
La paix comme vertu de l’homme libre
La paix n’est pas la privation de la guerre, mais une vertu qui naît de la fortitudo animi, dit Spinoza dans le Traité politique. Cette même force de l’âme qui fait la définition de la liberté est indiqué comme la source de la paix. Il s’agit d’une vertu active, qui fait le propre de l’homme rationnel et libre, et qui n’est pas compatible avec l’imperium violentum : l’image de la paix d’un troupeau de brebis lui fait répéter avec Tacite que rien ne serait plus misérable que la paix, nihil pace miserius.
Jacqueline Lagrée
Spinoza et la norme du bien
Il semble admis que Spinoza se range parmi les critiques du caractère absolu et inconditionnel des normes. En comparant le traitement respectif des normes épistémologiques (le vrai) religieuses (le sacré) et éthiques (le bien) et en s’appuyant sur le modèle de l’interprétation de l’Ecriture sainte dans le Traité théologico-politique, on montrera comment il est possible de restituer aux normes éthiques non pas l’inconditionnalité mais l’universalité.
Pierre-François Moreau
De l’édition du Traité theologico-politique à la lecture de Spinoza
Editer le Traité théologico-politique et le traduire permet un regard neuf sur le texte non seulement dans ses aspects philologiques mais aussi dans sa structure et ses enjeux. En effet, le choix que nous avons fait (nous abstenir de commentaires philosophiques) n’exclut nullement le repérage de l’architectonique du texte et de la pensée qui s’y développe. L’éclairage de l’horizon biblique, du contexte politique, de l’insertion dans une tradition interprétative rationnelle ouvrent sur une nouvelle compréhension du livre et, à travers lui, de l’ensemble de la philosophie spinoziste, s’il est vrai que science et politique constituent authentiquement l’histoire externe de la métaphysique (et il n’y en a pas d’autre).
Charles Ramond
Peut-il y avoir plusieurs genres de paix ?
Dans le prolongement d’une étude récente sur la place et le statut de l’extériorité dans la philosophie de Spinoza, il s’agira de se demander si on peut y distinguer, au niveau politique, entre une paix superficielle et extérieure et une paix profonde et intérieure, à la manière dont Alexandre Matheron voyait partout dans le spinozisme un progrès de « l"unification interne » des choses singulières : en un mot, de se demander si la politique doit toujours être considérée chez Spinoza comme un substitut de la rationalité, et la paix extérieure comme un substitut de la communauté rationnelle.
Notre hypothèse sera que la dimension fondamentalement comportementaliste de la philosophie de Spinoza altère la possibilité même de définir l’extériorité en simple opposition à l’intériorité (et donc la définition de « l’ennemi » comme « extérieur » ), et par conséquent la possibilité de distinguer paix politique et union rationnelle.
Theo Verbeek
Le christianisme et la paix : un problème chez Spinoza et Hobbes
D'après Spinoza 'Dieu,' c'est-à-dire, l'être absolument parfait ne peutavoir une volonté législative; par conséquent, toute autorité est d'origine humaine, ou, autrement dit, la seule source d'obligations est le souverain.
Néanmoins, la religion révélée peut jouer un rôle important dans la mesure où elle permet aux gens de vivre en paix sans connaître la réalité. En revanche, la religion ne peut jouer ce rôle que sous des conditions assez particulières, dont les principales sont 1) qu'elle ne soit pas théologique; 2) qu'elle se subordonne rigoureusement souverain. Dans ma
communication je montre que, selon Spinoza, ces conditions ne peuvent être remplies par le christianisme, notamment parce qu'il est et théologique et universel. C'est également la raison pour laquelle Spinoza rejette la solution proposée par Hobbes (et adoptée par des amis comme Van Berckel et
Koerbagh), qui est de placer le souverain à la tête d'une église nationale. À ses yeux en effet, ce problème ne peut être résolu par des moyens politiques, la seule solution étant de transformer le christianisme en une morale qui, se réduisant à l'injonction d'aimer ses prochains, est
politiquement neutre.
Programme prévisionnel
Vendredi 19 novembre 13 h – 17 h
Ouverture du colloque par M. Bernard de Montferrand, Ambassadeur de France aux Pays-Bas
* Gabriel ALBIAC (Université de Madrid)
Sur Lacan lecteur de Spinoza: désir et sacrifice.
* Fokke AKKERMAN (Université de Groningue)
Traduire et éditer Spinoza: expériences et perspectives
* Pierre-François MOREAU (Université de Paris)
De l’édition du Traité theologico-politique à la lecture de Spinoza
Président de séance : Theo VERBEEK
Samedi 20 novembre 10 h 13 h
* Wolfgang BARTUSCHAT (Université de Hanovre)
Pietas et libertas philosophandi dans le Traité theologico-politique
* Theo VERBEEK (Université d’Utrecht)
Le christianisme et la paix : un problème chez Spinoza et Hobbes
* Jacqueline LAGRÉE (Université de Rennes)
Spinoza et la norme du bien
Président de séance : Herman DE DIJN (Université de Louvain)
Samedi 20 novembre 14 h 17 h :
* Paolo CRISTOFOLINI (Université de Pise)
La paix comme vertu de l’homme libre
* Charles RAMOND (Université de Bordeaux)
Peut-il y avoir plusieurs genres de paix ?
* discussion
Président de séance : Pierre-François MOREAU
Bulletin d’inscription au colloque européen :
"Religion et politique:
l’enjeu de la paix chez Spinoza"
vendredi 19 novembre, 13 h – 17h et
samedi 20 novembre 1999-10 h – 17 h
Maison Descartes, entrée Prinsengracht 644A, Amsterdam
Nom………………………………………………………….prénom :…………
Adresse :…………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………
téléphone :……………………...e mail :…………………………………………
à retourner à :
Institut Français des Pays-Bas – Maison Descartes
Vijzelgracht 2A,
1017 HR Amsterdam
N.B. : les billets d’entrée sont vendus exclusivement à l’entrée de la salle.
Tarif : 30 florins, étudiants et amis de la Spinozahuis: 15 florins
déjeuner du samedi 20 compris
Bulletin d’inscription au colloque européen :
"Religion et politique:
l’enjeu de la paix chez Spinoza"
vendredi 19 novembre, 13 h – 17 h et
samedi 20 novembre 1999-10 h – 17 h
Maison Descartes, entrée Prinsengracht 644A, Amsterdam
Nom………………………………………………………….prénom :…………
Adresse :…………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………….…
téléphone :……………………………………email :…………………………
à retourner à :
Institut Français des Pays-Bas – Maison Descartes
Vijzelgracht 2A,
1017 HR Amsterdam
N.B. : les billets d’entrée sont vendus exclusivement à l’entrée de la salle.
Tarif : 30 florins, étudiants et amis de la Spinozahuis: 15 florins
déjeuner du samedi 20 compris
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