Le Soudan




La guerre au Soudan entre les chrétiens et animistes du sud et le gouvernement islamiste

Le Soudan est en proie depuis 1983 à une guerre civile entre les chrétiens et animistes du sud et le gouvernement islamiste. L'autonomie de la partie du sud du pays est réclamée par l'Armée Populaire de Libération du Soudan face à une junte islamiste arrivée au pouvoir en 1989. Ce conflit religieux dévaste le pays par la création d'une famine aux conséquences catastrophiques. Ce sont en effet un million de personnes qui sont décédées en 15 ans.
L'action humanitaire mise en place par l'ONU, Lifeline Sudan, se trouve confrontée à une situation désespérée: on estime entre 50000 et 100000 le nombre de morts pour les six premiers mois de l'année 1998 et à 2.5 millions le nombre de soudanais touchés par la famine aussi bien dans le sud que dans le nord. Cette situation est créée et entretenue aussi bien par la guérilla chrétienne que par le pouvoir islamiste: détournement de l'aide humanitaire au profit des soldats (entre 30% et 50% de l'aide globale?), destruction des cultures. L'absence de précipitations n'a fait qu'augmenter le drame mais ne constitue en aucun cas la source du problème. La question est donc entièrement politique et religieuse. Ainsi, le gouvernement opère des réquisitions d'esclaves du sud, réprime la liberté de culte et prône la guerre sainte en doublant l'armée de milices comme, par exemple, la Force de Défense Populaire. Ces milices arabes sont spécialisées dans les razzias, la destruction des villages et des champs. Dans l'autre camp, les chefs de guerre chrétiens n'hésitent pas à changer de camp selon les circonstances du moment ou pillent les villes et les campagnes. Ce fut le cas à Wau en janvier 1998, ce qui fit fuir 80000 personnes. Les attaques des rebelles ne se limitant pas à Wau, le flot de déplacés ne fait qu'augmenter. La capitale Karthoum n'échappe pas à la catastrophe, elle est entourée d'une ceinture d'un million de réfugiés. Le gouvernement a même interdit toute aide humanitaire dans la partie sud du pays en février et mars 1998.
Le cessez le feu annoncé mi juillet 1998 laisse peu d'espoir sur une amélioration de la situation. L'instabilité est grande, causée par les multiples chefs de guerre avides de contrôler chacun son territoire.




Une jeune soudanaise condamnée à la lapidation pour adultère

Agée de 18 ans, Abok Alfa Akok a été condamnée le 8 décembre 2001 à la lapidation par jet de pierre pour adultère en application de la loi islamique sans avoir pu bénéficier d'un avocat. La jeune femme est enceinte mais l'homme responsable n'a pas été inquiété bien qu'accusé du viol. Le procès s'est déroulé en arabe, une langue que ne comprend pas la jeune femme. De plus, Abok Alfa Akok est chrétienne et la législation islamique n'aurait pas dû s'appliquer à son cas comme l'avait promis le dirigeant du pays, le général Omar Hassan El Bechir. Justice et islam n'ont jamais été compatibles et ne le seront jamais. L'application de la peine est repoussée provisoirement tant que la jeune femme est enceinte.
L'application de la charia n'est rien qu'une justice inhumaine qui fait éclater aux yeux du monde entier la barbarie des préceptes musulmans. Dans le même temps, l'horreur s'est poursuivie en décembre 2001 par l'amputation de membres à six hommes coupables de vols.

Plus d'informations sur le site, en anglais, de Human Rights Watch.



21 février 2002

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