Les directives secrètes du Vatican pour protéger les prêtres pédophiles
Scandale après scandale, l'Eglise catholique s'enfonce à chaque fois un peu plus dans le mensonge et l'ignominie. Les affaires de pédophilie ont révélé depuis quelques années l'immense perversité d'une institution qui impose le célibat et la chasteté à ses membres. Début août 2003, la chaîne de télévision états-unienne CBS a annoncé l'existence d'un rapport daté de 1962 destiné à protéger les prêtres pédophiles. Rédigé par le cardinal Alfredo Ottaviani, le document promettait l'excommunication aux personnes qui dévoileraient ces affaires. La responsabilité de ce rapport remonte jusque dans les plus hautes sphères du Vatican comme il y a été conservé dans les archives et qu'il fut probablement approuvé par Jean XXIII.
La pédophilie des prêtres est qualifiée de "pire des crimes" et on mesure mieux le sordide de leur existence quand sont spécifiés avec précision les actes à dissimuler : "l'agression sexuelle commise par un prêtre" ainsi que "la tentative d'agression à l'encontre de jeunes des deux sexes ou avec des animaux". L'Eglise est à ce point perverse que ses représentants en sont réduits à de telles monstruosités.
Le secret est imposé aussi bien au coupable comme à la victime, l'un comme l'autre devant "promettre solennellement d'observer sans faute le secret sous peine d'excommunication", le silence étant tenu au nom du Saint Office. Ordre est intimé aux évêques de mener leur enquête "avec le plus grand secret" et "dans un silence perpétuel".
Devant cette obstruction à la justice, l'avocate Carmen Durso souhaite que le rapport puisse être utilisé pour poursuivre la hiérarchie de l'Eglise : "Si vous faites face à une conspiration continue et qu'elle se poursuit actuellement, et nous affirmons que c'est le cas, alors tous ceux qui ont pris part à la conspiration peuvent être poursuivis et le statut des limitations n'est pas un obstacle à la marche de la justice." L'avocate poursuit : "Quiconque comprend normalement parviendra à la conclusion que c'est un document qui dit que quand vous avez connaissance du viol d'une personne alors il s'agit d'un secret, vous cachez les documents et dans certains cas vous détruisez les documents."
Le rapport fut utilisé jusqu'en 2002, date à laquelle d'autres directives ont été données par une Eglise catholique apparaissant de plus en plus comme une mafia qui protège l'ignoble au détriment des centaines de victimes et de la justice.
Une affaire en entraînant d'autres, il s'est avéré quelques jours après que ces mêmes directives de 1962 avaient aussi été transmises aux prélats anglais ! C'est donc les curés, et les victimes, de la planète entière qui furent sommés de se taire. Il n'est pas douteux qu'une traduction française de ce document secret puisse être exhumée d'un des multiples évêchés de l'hexagone...
16 août 2003, mis à jour le 25 août 2003
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