Sarkozy devant l'imam d'Al Azhar au Caire
Le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy, que sa haine de la laïcité propulse dans les bras des fondamentalistes musulmans, poursuit ses visites de mosquées. Devenu un véritable Guide du Routard de l'islam, il a foulé de ses chaussettes plusieurs des mosquées situées dans le territoire sous sa juridiction et il vient de franchir un pas supplémentaire, plus précisément une grande enjambée au-dessus de la Méditerranée, pour aller discuter chiffons avec le Cheikh Mohammad Sayed Tantaoui, l'imam de la mosquée Al Azhar au Caire. Chiffons islamiques bien entendu. Mais Sarkozy n'a pas innové, il n'a fait que marcher sur les traces de son prédécesseur Chevènement qui, en avril 1998, était allé quérir auprès du même gourou une aide dans son organisation de l'islam en France. Chevènement avait bien vite déchanté puisque le docile imam ne l'était pas autant qu'il l'avait espéré : Tantaoui avait changé d'avis peu après.
C'est satisfait de sa propre personne, et fort de ses compromissions habituelles avec les dignitaires religieux, que Sarkozy a obtenu ce qu'il souhaitait le 30 décembre 2003 : l'imam a déclaré que les musulmanes vivant en France doivent se conformer à la loi française et, donc, accepter d'enlever le voile à l'école comme le leur demandera la loi en cours d'élaboration. Pour ce faire, le religieux a procédé à diverses contorsions dont les obscurantistes sont familiers pour faire dire aux textes dits "sacrés" le contraire de ce qu'ils imposent. Mais l'immobilisme de l'islam étant ce qu'il est, des réactions nombreuses sont venues contester les déclarations de Mohammad Sayed Tantaoui : chacun sait mieux que son voisin ce que veut Allah et gare à celui qui perdra la partie, la corde est prête.
12 janvier 2004
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