Nicolas Sarkozy président :
plus près de toi Seigneur.








Marianne, 25 avril 2009


Elu le 6 mai 2007 président de la République par 18 983 138 français, c'est-à-dire 30 % des personnes résidant sur le sol français, Nicolas Sarkozy multiplie les génuflexions envers les sectes monothéistes depuis sa prise en main du goupillon présidentiel.

14 janvier 2007 : A Versailles, Nicolas Sarkozy inscrit la France dans une filiation chrétienne.

    Lors de son discours d'investiture à Versailles, qui fait de lui le candidat de l'UMP aux élections présidentielles, Nicolas Sarkozy déclare : "Nous sommes les héritiers de deux mille ans de chrétienté et d'un patrimoine de valeurs spirituelles que la morale laïque a incorporé."


15 janvier 2007 : Nicolas Sarkozy effectue au Mont-Saint-Michel sa première sortie de candidat à l'élection présidentielle.

    Au Mont-Saint-Michel, l'aspirant monarque a devisé sur "ceux qui croient ou ne croient [sic] mais sont heureux de contempler le génie de l'homme inspiré par Dieu" (Libération 16 janvier 2007), il a célébré "la spiritualité et le travail des hommes", entouré de deux religieux de la Fraternité de Jérusalem (Le Monde 19 avril 2007), et s'est attardé sur les "mystères de la foi" (Le Figaro 16 janvier 2007).


18 mars 2007 : Au Zénith, Sarkozy se fait disciple de Jean-Paul II.

    Lors d'un rassemblement au Zénith de Paris, Nicolas Sarkozy reprend les propos de Jean Paul II : "N'ayez pas peur" (Le Monde 19 avril 2007).


10 mai 2007 : un cardinal du Vatican se réjouit de l'élection de Nicolas Sarkozy.

    On frétille au Vatican : le 10 mai, Jean-Louis Tauran s'est réjouit de "la position extraordinairement ouverte" du nouveau président (AFP, 20 juin 2007). L'entretien est paru dans le journal des évêques italiens Avvenire et le cardinal français y rappelle les vœux très pieux de Sarkozy exprimés dans son missel "La République, les religions, l’espérance" (Editions du Cerf, 2004), comme la réforme de la loi de 1905 et un financement facilité des religions par l'Etat et les collectivités publiques.


18 mai 2007 : nomination de Christine Boutin comme ministre du Logement et de la Ville.

    Opposée à l'IVG, autant qu'à la pilule du lendemain, Christine Boutin a déposé, en janvier 2005, une "Proposition de loi tendant à favoriser l'aide aux femmes enceintes en difficulté", qui consiste en une "prévention de l'IVG" par un financement public de la propagande anti-IVG. Auparavant, elle s'était opposée au PACS en montrant la Bible à l'Assemblée Nationale en 1998 (dans son "explication", elle prétend que ce geste "n'affectait aucunement la laïcité républicaine, bien au contraire"). La députée des Yvelines est "consulteur" auprès du Conseil Pontifical pour la Famille depuis 1995 et, en juillet 2006, elle participe au Congrès théologique et pastoral international de Valence en Espagne sur le thème de la transmission de la foi dans la famille. Elle avait d'ailleurs fondé en 1993 l'Alliance pour les droits de la vie (Le Monde 21 juin 2007), dont l'objectif est identique, la lutte contre l'IVG. Christine Boutin est aussi présentée comme une sympathisante de l'Opus Dei (Opus Dei, les chemins de la gloire, Peter Hertel, Editions Golias, 2002). Concernant l'islam, elle est favorable au port du torchon islamique à l'école et elle a participé amicalement au congrès 2006 de l'UOIF. En novembre 2006, interrogée par Karl Zéro sur Canal +, elle estime que Georges Bush pourrait être à l'origine des attentats du 11 septembre 2001 aux Etats Unis d'Amérique (vidéo sur Liberation.fr, 5 juillet 2007).
    La composition de son cabinet est à l'image de ses convictions catholiques. Elle en a nommé directeur le préfet Jean-Paul Bolufer, opposé à l'avortement et à l'homosexualité (Prochoix 1er juin 2007). Y officie aussi en tant que conseillère technique Christine Dechefdebien, condamnée en 1992 à quatre mois de prison avec sursis et 5000 francs d'amende pour sa participation à un commando anti-IVG dans un hôpital public de Pau (Le Monde, 5 juillet 2007). Enfin, on y trouve un curé, Jean-Marie Petitclerc (polytechnicien et salésien), nommé fin juin 2007 comme chargé de mission pour les relations avec les acteurs locaux (Liberation.fr 5 juillet 2007).


20 juin 2007 : Le Vatican félicite Sarkozy pour son "ouverture".

    Un grand espoir agite les soutanes vaticanes : l'élection de Sarkozy laisserait entrevoir la possibilité d'inscrire la mention d'une imaginaire identité chrétienne dans la Constitution européenne. C'est le cardinal Tarcisio Bertone, le secrétaire d’Etat du Vatican, qui voit dans son accession au trône un "changement d’orientation" relativement à cette question : "C’est une bonne chose, parce qu’une saine laïcité peut être parfaitement compatible avec la reconnaissance de ses racines, de ses origines chrétiennes et de son identité chrétienne" (AFP, 20 juin 2007).


Juin 2007 : Nicolas Sarkozy a écrit à Benoît XVI.

    Non content de multiplier les attentions envers toutes les sectes monothéistes, Nicolas Sarkozy y ajoute la déférence en écrivant au pape Benoît XVI en réponse à ses bons vœux. Au menu de la missive du valet : les chrétiens persécutés dans le monde et la situation des personnes prises en otage par divers groupes armés, aux Philippines comme en Colombie avec Ingrid Betancourt (La Croix, 21 juin 2007).


4 juillet 2007 : Michèle Alliot-Marie inaugure la Maison de la Conférence des Evêques de France.

    La ministre de l'Intérieur, de l'Outre-mer et des Collectivités territoriales, a inauguré, le 4 juillet, la nouvelle maison de la Conférence des Evêques de France, au 58, avenue de Breteuil à Paris (voir photo). Dans son discours, prononcé en présence du Nonce apostolique et du Président de la Conférence des Evêques de France, la ministre a commencé par noter que le quartier des ministères, dans lequel se trouve le bâtiment, est aussi "celui de nombreux lieux de foi et de réflexion". Le hasard, bien sûr, a placé les émissaires du Vatican à côté du pouvoir politique. L'intervention de la ministre s'est inscrite dans le partenariat déjà existant avec l'organisation catholique : "Je m'associerai avec plaisir et intérêt aux manifestations et rencontres qui nous permettront ensemble de faire avancer les grandes questions qui nous sont posées." Et, sans rire, Michèle Alliot-Marie évoque une bien curieuse "évolution vers la modernité" de la Conférence des Evêques de France. Enfin, elle sacre l'Eglise comme un guide qui nous sortira de l'incertitude : "Dans un monde qui a vu s'effondrer la plupart des repères idéologiques et moraux, les religions ont plus que jamais vocation à éclairer la société, qu'elle soit civile ou politique. Je remercie l'Eglise catholique de la contribution déterminante qu'elle apporte à ce débat."


Juillet 2007 : Michèle Alliot-Marie veut organiser la formation des imams.

    Fidèle écho de la voix de son nouveau maître, Michèle Alliot-Marie prend en charge le dossier de la formation des imams. L'objectif, comme toujours, est la constitution d'un islam gallican qui devienne un partenaire de l'Etat : "Aujourd'hui, les contenus existent, les musulmans sont au pied du mur et l'Etat a la volonté de construire et de maîtriser un islam français", indique-t-on à son cabinet (Le Monde, 7 juillet 2007).


14 juillet 2007 : les Petits Chanteurs à la Croix de Bois participent au défilé des armées.

    Le 14 juillet, la chorale catholique des Petits Chanteurs à la Croix de Bois a chanté, avec le Chœur des armées françaises, la Marseillaise, le Chant des Partisans et l'Hymne à la joie de Beethoven, qui est l'hymne européen (Reuters, 14 juillet 2007).


30 juillet 2007 : Lettre de mission de Nicolas Sarkozy à Michèle Alliot-Marie.

    Dans sa lettre de mission adressée à la ministre des cultes, Nicolas Sarkozy reprend la terminologie abondamment utilisée dans son libre La République, les religions, l'espérance en estimant que les religions seraient porteuses d'une "espérance" : "L'espérance n'est pas une menace pour la République." Nicolas Sarkozy confie aussi à Michèle Alliot-Marie le soin de garantir à l'islam les facilités nécessaires à son développement en France : "Nous voulons que tous les croyants de notre pays puissent pratiquer et transmettre leur religion dans des conditions dignes. Vous veillerez à cet effet à ce que les dispositions déjà en vigueur qui permettent la construction de lieux de culte soient appliquées. Vous nous proposerez des solutions concrètes s'agissant des cimetières confessionnels. Vous accompagnerez des projets de formation d'imams en France."


7 août 2007 : Pluie d'éloges suite au décès du cardinal Lustiger.

    Suite au décès du cardinal Lustiger le 5 août, Nicolas Sarkozy, François Fillon (Premier ministre), Michèle Alliot-Marie et Christine Albanel (ministre de la Culture) n'ont pas été avares d'éloges à propos de cet ennemi résolu du siècle des Lumières (AFP, 7 août 2007).


10 août 2007 : Nicolas Sarkozy traverse l'Atlantique pour assister, et communier, aux obsèques du cardinal Lustiger.

    En vacances aux USA, Sarkozy est revenu spécialement à Paris afin d'assister, à la cathédrale Notre-Dame, aux obsèques du cardinal Lustiger. Pour lui, l'ancien archevêque de Paris était "une grande figure de la vie spirituelle, morale, intellectuelle et naturellement religieuse de notre pays" (Libération, 7 août 2007). Plusieurs ministres et secrétaires d'Etat ont assisté aux funérailles : François Fillon, Jean-Louis Borloo, Michèle Alliot-Marie, Brice Hortefeux, Luc Chatel, Nathalie Kosciusko-Morizet et André Santini (AFP, 10 août 2007).


22 août 2007 : Sarkozy en colère contre Panafieu pour ne pas avoir assisté aux obsèques de Lustiger.

    Selon Le Canard Enchaîné du 22 août, Nicolas Sarkozy a gratifié de sa colère habituelle Françoise de Panafieu pour ne pas avoir assisté aux funérailles de Lustiger parti vérifier les hallucinations catholiques sur l'au-delà. Alors que le pèlerin Sarkozy a fait un aller-retour spécial depuis sa villa luxueuse aux USA, la candidate à la Mairie de Paris n'est pas venue se prosterner à Notre-Dame en souvenir de l'entêté contre-révolutionnaire.


4 septembre 2007 : La Lettre aux éducateurs


Septembre 2007 : Sarkozy plaide pour les religions à l'ONU.

    En pèlerinage à l'ONU fin septembre, Sarkozy a prêché que, tout simplement, la paix dans le monde passe par le respect des religions et des croyances : "Je veux dire au nom de la France, qu’il n’y aura pas de paix dans le monde sans le respect de la diversité, sans le respect des identités nationales, sans le respect - j’ose le mot - des religions et des croyances ; sans le respect des cultures ; l’attachement à sa foi ; à son identité ; à sa langue ; à sa Culture. A une façon de vivre, de penser, de croire."


1er octobre 2007 : Nouvelle rupture pour Nicolas Sarkozy, celle du jeûne du Ramadan.



17 novembre 2007 : Sarkozy ou la laïcité, il faut choisir, article paru dans Le Sarkophage n° 3 .



3 et 4 décembre 2007 : Dalil Boubakeur accompagne Nicolas Sarkozy en Algérie.

    Dans un discours aux chefs d'entreprises français et algériens, Nicolas Sarkozy a, par un détournement intellectuel dont il est coutumier, assimilé l'islamophobie (qui est simplement le rejet total de l'islam en tant que religion raciste et criminelle comme toutes les religions) au racisme et à l'antisémitisme. Ne pas distinguer le rejet d'une religion, c'est-à-dire une conception frauduleuse du monde basée sur l'imposture de la notion de dieu, du rejet des personnes est une ignominie à laquelle le colporteur Sarkozy s'est abandonné pour signer des contrats :
    "En France comme en Algérie, nous devons combattre avec une détermination sans faille toute expression de racisme, toute forme d'islamophobie, toute forme d'antisémitisme. Quand on menace un Arabe, un Musulman ou un Juif en France, on menace la République. Le racisme, l'antisémitisme, l'islamophobie ne s'expliquent pas, ils se combattent."
    Contester l'islam, avec la plus grande irrévérence, n'est pas attaquer les musulmans. Incapable d'afficher une pensée claire, Nicolas Sarkozy pratique l'insulte.
    Le discours et la vidéo


13 décembre 2007 : Nicolas Sarkozy participe à une réception, à l'Archevêché de Paris, en l'honneur de Mgr Vingt-Trois.

    L'archevêque de Paris André Vingt-Trois a été fait cardinal à Rome fin novembre en présence de Michèle Alliot-Marie, dévouée ministre des Cultes et Sarkozy était de la fête le 13 décembre à Paris.


20 décembre 2007 : Au Vatican, Nicolas Sarkozy est sacré chanoine de Latran par Benoît XVI.


Marianne, 25 avril 2009


14 et 15 janvier 2008 : Nicolas Sarkozy en Arabie Saoudite.

    "Sur la condition des femmes, sur la liberté d’expression, l’Arabie saoudite elle aussi s’est mise en mouvement", Nicolas Sarkozy à Ryad devant le Conseil consultatif d'Arabie Saoudite, 14 janvier 2008.


17 janvier 2008 : Nicolas Sarkozy adresse ses vœux aux pseudo représentants des religions et confirme ses sermons de Rome et Ryad.

    Les charlatans reçus à l'Elysée le 17 janvier 2008 (Libération 18 janvier 2008) :
    - Claude Baty, président de la Fédération protestante de France,
    - Dalil Boubakeur, pseudo chef du Conseil français du culte musulman et recteur de la Mosquée de Paris,
    - André Vingt-Trois, président de la Conférence des évêques de France et archevêque de Paris,
    - Joseph Sitruk, grand rabbin de France,
    - Mgr Emmanuel, cureton orthodoxe,
    - Olivier Reigen Wang-Genh, maître zen des communautés d’Alsace et du sud de l’Allemagne.


17 janvier 2008 : Nicolas Sarkozy souhaite faire entrer les pseudo représentants des religions au Conseil économique et social.

    D'après son article premier, le Conseil économique et social "examine et suggère les adaptations économiques ou sociales rendues nécessaires notamment par les techniques nouvelles." Les religions seront donc conviées à faire des propositions au Gouvernement dans le domaine économique et social. Le CES siège au Palais d'Iéna à Paris.


13 février 2008 : Nicolas Sarkozy s'invite au dîner du Conseil Représentatif des Institutions Juives de France et plaide pour l'initiation des enfants à la religion.

    Extraits du discours de Nicolas Sarkozy :
    "Je maintiens, parce que je le crois profondément, que nos enfants ont aussi le droit de rencontrer, à un moment de leur formation intellectuelle et humaine, des religieux engagés qui les ouvrent à la question spirituelle et à la dimension de Dieu."
    "Je pense que si nos jeunes peuvent à un moment de leur vie être initiés à ces questions, c’est mieux que s’ils ne le peuvent pas."

    Avec un mensonge éhonté sur son discours du 20 décembre au Palais du Latran : "jamais je n’ai dit que l’instituteur était inférieur au curé, au rabbin ou à l’imam pour transmettre des valeurs".
    Le discours et la vidéo


20 février 2008 : Emmanuelle Mignon, collaboratrice de Sarkozy, déclare dans VSD qu' "en France, les sectes sont un non-problème."

    A rapprocher de la rencontre entre Nicolas Sarkozy et le scientologue Tom Cruise en 2004, sachant qu'Emmanuelle Mignon est aussi l'auteure des discours de Saint-Jean-de-Latran, de Riyad et du Conseil représentatif des institutions juives de France (Le Monde 23 février 2008)...


23 février 2008 : Le chanoine Sarkozy adresse un message de félicitations pour l'ordination de quatre curés traditionalistes au Vatican.

    Les quatre ensoutanés appartiennent à l'Institut du Bon Pasteur dont le gourou est Philippe Laguérie, ancien curé de Saint-Nicolas du Chardonnet réintégré par Benoît XVI.


25 février 2008 : Dalil Boubakeur, serviteur docile de tout pouvoir, est décoré Commandeur de l'Ordre national du mérite par Nicolas Sarkozy.


17 mars 2008 : Lors de l'hommage au dernier poilu de 14-18, Nicolas Sarkozy, Président des Croyants, se signe à plusieurs reprises.

    Décédé le 12 mars à l'âge de 110 ans, Lazare Ponticelli a reçu des funérailles nationales le 17 mars aux Invalides à Paris. Exécrant la guerre depuis sa participation à la boucherie mondiale de 14-18, l'ancien légionnaire n'avait accepté le principe d'un hommage national que deux mois auparavant. Durant toute sa vie il a refusé que son exemple devienne un motif de gloriole pour quelques charognards amnésiques et manipulateurs de l'opinion. Lors de la cérémonie, méprisant la neutralité qui incombe au Président d'une république laïque, Nicolas Sarkozy a plusieurs fois fait le signe de la croix (Le Monde 19 mars 2008), cet instrument de torture sur la vénération duquel s'est construit le christianisme.


mars 2008 : cuisine casher à L'Elysée.

    D'après Paris Match, à l'occasion de la venue de Shimon Perez en France, un repas casher a été servi à l'Elysée, sous le contrôle d'un rabbin (fairelejour.org, 28 mars 2009).


24 avril 2008 : Nicolas Sarkozy assimile l'islamophobie au racisme.

    Le 90e anniversaire de l'armistice de la première guerre mondiale a été célébré le 24 avril au cimetière militaire de Notre-Dame-de-Lorette (Pas-de-Calais) par un discours de Jean-Marie Bockel, secrétaire d'Etat à la défense et aux anciens combattants, qui s'exprimait au nom de Nicolas Sarkozy. 148 stèles musulmanes du cimetière avaient été vandalisées le 6 avril et Nicolas Sarkozy a, une fois de plus, assimilé l'islamophobie, c'est-à-dire le rejet total d'une idéologie dangereuse (les textes et l'histoire de l'islam l'ont montré jusqu'au dégoût), avec l'antisémitisme et le racisme, qui sont des atteintes aux personnes : "Les actes commis ici ont un nom : c'est l'islamophobie que nous devons combattre avec la plus grande sévérité, au même titre que nous combattons fermement le racisme et l'antisémitisme." (Le Monde 25 avril 2008). La profanation de tombes est un acte raciste et l'assimiler à une simple contestation d'une religion est une manipulation intellectuelle.


12 juin 2008 : trois professionnels de la religion reçoivent la Légion d'Honneur.

    Malek Chebel, qui pratique le détournement de l'islam pour assurer sa médiatisation, et deux curés, Patrick Desbois et Alain Maillard de la Morandais, ont reçu la Légion d'Honneur des mains de Nicolas Sarkozy le 12 juin 2008. Présentés comme des hommes "libres et courageux", Chebel et Desbois ont été adoubés comme chevaliers et Maillard de la Morandais est devenu officier (AFP 12 juin 2008).


25 juin 2008 : Patrick Buisson, le conseiller occulte de Sarkozy.

    Comme l'explique Le Canard Enchaîné le 25/06/2008, Patrick Buisson est un conseiller discret de Nicolas Sarkozy. Patron de la chaîne Histoire (groupe TF1) et catholique traditionaliste, Patrick Buisson est un politologue issu de l'extrême droite. Après Pasqua, De Villiers, Minute et Valeurs Actuelles, il est maintenant aux côtés de Nicolas Sarkozy, qu'il avait pieusement accompagné au Vatican pour son intronisation comme chanoine de Latran.


21 août 2008 : Nicolas Sarkozy fait le signe de la croix aux Invalides.

    Dix soldats français sont morts en Afghanistan en août 2008, tués par des Talibans. Le 21 août, lors de la cérémonie aux Invalides à Paris, le chanoine Sarkozy n'a pas manqué de se signer devant les caméras, outrepassant les limites de sa fonction de chef de l'Etat, tenu à la neutralité en ces circonstances. Comme le 17 mars 2008 lors de l'hommage au dernier poilu de 14-18.


12-15 septembre 2008 : le chef de la plus ancienne dictature d'Europe accueilli en grande pompe (pas funèbre) par l'Etat.


Marianne, 25 avril 2009

    Vendredi 12 septembre : Nicolas Sarkozy, multi-divorcé, et son épouse Carla Bruni, divorcée elle-aussi, ont accueilli Benoît XVI à son arrivée à l'aéroport d'Orly. Un entretien a ensuite eu lieu à l'Élysée, suivi d'une réception dans la salle des fêtes. Au cours de son discours apologétique devant Monsieur Tout-Blanc aux chaussures rouges, Sarkozy évoque à nouveau la "laïcité positive", comme il l'avait fait au Vatican, et s'extasie devant les efforts de Sa Saleté pour "soutenir la compatibilité entre la foi et la raison" ! De plus, en artisan très déterminé de l'intrusion du charlatanisme monothéiste à tous les niveaux de la société, Sarkozy a décidé que les gourous seront présents aux Etats généraux de la bioéthique de 2009 :
    "les progrès rapides et importants de la science dans les domaines de la génétique et de la procréation posent à nos sociétés de délicates questions de bioéthique. Elles engagent notre conception de l’homme et de la vie, et peuvent conduire à des mutations de société. C’est pourquoi elles ne peuvent pas rester l’affaire des seuls experts.
    La responsabilité du politique est d’organiser le cadre propre à cette réflexion. C’est ce que la France fera avec les Etats généraux de la bioéthique qui se dérouleront l’an prochain. Naturellement, les traditions philosophiques et les traditions religieuses seront présentes à ce débat."

    Quelques lignes plus bas, il invoque le concept fantaisiste de "dieu" : "Dieu sait que nos sociétés ont besoin de dialogue , de respect, de tolérance , de calme. "
    Le discours de Sarkozy a su retenir tous les mots clés sur lesquels la propagande vaticane mène une campagne active : "la quête de sens", le "relativisme", les "respect des croyances", les "racines chrétiennes", l' "espérance",
    Samedi 13 septembre : le Premier ministre François Fillon a assisté à la messe célébrée par le pape sur l'esplanade des Invalides.
    Lundi 15 septembre : François Fillon a accueilli Benoît XVI à l'aéroport de Tarbes pour la cérémonie du départ de France.


6 décembre 2008 : Nicolas Sarkozy rencontre le Dalai Lama.

    La rencontre entre le chanoine de Latran et celui qui est encore persuadé d'être la réincarnation d'un gourou antique a eu lieu à Gdansk en Pologne. Le Dalai Lama, nouveau pote de Sarkozy, a posé sur les épaules de celui-ci le kata, l'écharpe blanche tibétaine (lepoint.fr, 7 et 12 décembre 2008).


14 janvier 2009 : Nicolas Sarkozy assimile l'islamophobie au racisme.

    Suite à des violences commises en France en relation avec le bombardement de Gaza par l'armée israélienne, Nicolas Sarkozy a, comme à son habitude, intentionnellement confondu la critique d'une religion, c'est-à-dire une idéologie totalitaire, avec le racisme envers des individus : "L'antisémitisme et l'islamophobie seront condamnés avec la même sévérité" et "il n'y a pas de place dans la République pour des antisémites ou des islamophobes", a-t-il déclaré à Orléans (Le Parisien, 14 janvier 2009).


2 mars 2009 : Nicolas Sarkozy assimile l'islamophobie au racisme lors du dîner du CRIF.

    Rebelote lors du dîner du CRIF où Sarkozy a répété que "Les antisémites, les islamophobes, les racistes n'ont rien à voir, rien à faire sur le territoire de la République française" (AFP, 2 mars 2009). Assimiler la contestation et le rejet d'une religion (islamo-phobie) à une forme de racisme (caractérisation d'individus) est une manipulation intellectuelle. Mais Nicolas Sarkozy n'est pas connu pour sa grande familiarité avec le monde des idées et des concepts.


22 juin 2009 : la burka ne serait pas un problème religieux pour le chanoine de Latran.

    Pour Nicolas Sarkozy, la religion ne peut engendrer le mal. La violence, l'oppression, le machisme, l'intolérance, se sont greffés sur elle malgré ses préceptes faits d'amour et d'eau fraîche, d'où l'explication, comme excroissances qui la dénaturent, des concepts d'extrémisme, d'islamisme, de fanatisme, etc. Dans l'imaginaire présidentiel, la mystification remplace l'Histoire et l'analyse critique des textes dits "sacrés" succombe à la contextualisation du propos et à la piraterie du sens par la parabole. C'est ainsi que dans son discours aux parlementaires réunis à Versailles (ce qui revient à installer les pieds de Marianne dans les chaussons de Louis XIV), le Père de la Patrie a affirmé que "le problème de la burka n’est pas un problème religieux". Ignorant à dessein les motivations des fanatiques, il poursuit : "La burka, ce n’est pas un signe religieux". Certes, il admet qu'il s'agit d'"un problème de liberté de la femme, c’est un problème de dignité de la femme", "c’est un signe d’asservissement, c’est un signe d’abaissement", mais la religion est débarrassée de cet encombrant accessoire et les apparences sont sauves. Le chef peut alors continuer à décerner les bons et mauvais points en déclarant que la burka "ne sera pas la bienvenue sur le territoire de la République française. Nous ne pouvons pas accepter dans notre pays des femmes prisonnières derrière un grillage, coupées de toute vie sociale, privées de toute identité. Ce n’est pas l’idée que la République française se fait de la dignité de la femme." Certes, mais, en contrepoint, si la burka est à proscrire, la religion, elle, peut (doit) continuer son œuvre de manipulation de l'individu et d'acoquinement avec l'État quand le premier représentant de ce dernier l'y encourage en lui enlevant toute responsabilité dans le voilement des femmes. Tout charlatan sait la force de l'argument hypocrite qui oppose la croyance prétendument détournée par des escrocs, à celle qui n'aurait pas été privée de sa pureté originelle et dont le charlatan fait commerce. Ce discours ne convainc que ceux et celles prêts à accepter placidement que ce brouillard de la pensée les berce d'un confort anesthésiant.


2 juillet 2009 : Sarkozy à la Mosquée de Paris pour la cérémonie d'hommage aux victimes de l'Airbus de Yemenia, tous considérés comme musulmans.

    Après le terrible accident de l'Airbus de la compagnie Yemenia au large des Comores (153 morts), Nicolas Sarkozy s'est rendu à la Mosquée de Paris le 2 juillet 2009 pour un hommage aux victimes, toutes considérées comme musulmanes. La cérémonie, présentée comme inter-religieuse avec la présence de représentants catholique, protestant et juif, a aussi été suivie par plusieurs membres du gouvernement : Brice Hortefeux (Intérieur), Jean-Louis Borloo (Ecologie), Dominique Bussereau (Transports) et Alain Joyandet (Coopération). L'assistance s'est dirigée dans la direction de la Mecque "pour entendre la prière de l'absent lue par l'imam dans laquelle il est notamment dit "Et fais bonne annonce aux endurants qui disent, quand un malheur les atteint : +Certes nous sommes à Allah et c'est à Lui que nous retournerons+" (versets 155 et 156 Sourate 2 du Coran)" (Le Point et AFP, 2 juillet 2009). Tous ceux qui sont si prompts à dénoncer des amalgames souvent imaginaires, sont restés muets sur la classification de tous les passagers comme musulmans, incluant, peut-être, des athées, des agnostiques et des adeptes d'autres religions.


11 janvier 2010 : la République s'agenouille à la messe d'enterrement de Philippe Séguin.

    La messe d'enterrement de Philippe Séguin a réuni une cohorte de ministres en l'église Saint-Louis-des-Invalides à Paris, à la suite du petit caporal de l'Élysée qui fut accueilli par l'archevêque de Paris André Vingt-Trois. Tout monarque sait que la bonne entente avec les curetons est une garantie de stabilité pour la classe des dirigeants. Avec la présence des anciens présidents Valéry Giscard d'Estaing et Jacques Chirac, de Bernard Accoyer (président de l'Assemblée nationale) et Gérard Larcher (président du Sénat), ainsi que des ministres François Fillon, Brice Hortefeux, Xavier Darcos, Fadela Amara, Michèle Alliot-Marie, Jean-Louis Borloo, Roselyne Bachelot, Valérie Pécresse, Christine Lagarde, c'est bien la République qui a sagement écouté le gourou catholique. C'est aussi dans ce temple de la superstition et du fanatisme que Nicolas Sarkozy a prononcé l'éloge funèbre de l'ancien président de la Cour des Comptes qui fut aussi ministre des Affaires sociales et de l'Emploi et président de l'Assemblée nationale.


26 janvier 2010 : Sarkozy renvoie dos à dos les guerres de religions et l' "anticléricalisme d'Etat"

    Au cimetière militaire national Notre-Dame-de-Lorette à Ablain-Saint-Nazaire (Pas-de-Calais), Nicolas Sarkozy a renvoyé dos à dos les guerres de religions et l' "anticléricalisme d'Etat" dans une cérémonie d'hommage aux soldats français musulmans tués lors de la première boucherie mondiale, essentiellement au cours de la bataille d'Artois en 1915 : "Et notre pays, pour avoir connu non seulement les guerres de religions, mais aussi les luttes fratricides d’un anticléricalisme d’Etat, ne peut pas laisser stigmatiser les citoyens français musulmans." Et comme le caporal de l'Elysée n'en est pas à une récupération près (Maurice Thorez et sa main tendue aux croyants au congrés de l'UOIF de 2003, "héritier de Jaurès" pendant la campagne de l'élection présidentielle de 2007, lecture de la lettre de Guy Môquet dans les écoles en 2007), c'est Aragon (La rose et le réséda) qui lui a tenu la plume : "Tous sous le même drapeau, ceux qui croyaient au ciel comme ceux qui n’y croyaient pas."


27 mai 2010 : à la faculté protestante de Paris, Sarkozy vante la théologie contre le charlatanisme

    Tous les prétextes sont bons pour courtiser les mystiques et c'est pour inaugurer le fonds Paul Ricœur que Nicolas Sarkozy s'est rendu à la faculté protestante de Paris. Comme à chacun de ses déplacements en terrain superstitieux, Sarkozy ne s'est pas contenté de propos vagues à la politesse de circonstance mais a assuré complaisamment les pasteurs de son estime jusqu'à parer le protestantisme et les autres sectes de vertus imaginaires (cf son discours sur le site de l'Élysée) :
    - "ce n'est pas faire injure au principe de laïcité que de reconnaître dans le protestantisme une pensée de la liberté et de la responsabilité humaines" ;
    - les religions "sont dépositaires ensemble d'une partie essentielle de la sagesse humaine" ;
    - "le protestantisme fait partie de notre histoire, de notre culture, et oserai-je le dire, il est partie intégrante de notre identité nationale" ;
    - "la théologie telle qu'on l'enseigne ici nous préserve du charlatanisme".
    Sans oublier de promettre aux protestants ce que les catholiques ont déjà obtenu, c'est-à-dire la reconnaissance par l'État des diplômes délivrés par leurs universités : "C'est vous dire combien je trouve légitime votre demande de voir reconnaître les diplômes délivrés par l'enseignement supérieur protestant et fixer la liste de leurs équivalences comme cela a été fait pour l'enseignement supérieur catholique. Je souhaite qu'un groupe de travail soit rapidement constitué pour faire des propositions en ce sens au Gouvernement."


21 juin 2010 : Sarkozy assiste à une messe pour les sinistrés du Var.

    Des inondations d'une ampleur catastrophique ont causé la mort de vingt-cinq personnes dans le Var le 15 juin 2010. Six jours plus tard, Nicolas Sarkozy a assisté à une messe présentée comme œcuménique à Draguignan et célébrée par l'évêque du diocèse Fréjus-Toulon en hommage aux victimes. Sarkozy était accompagné du ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo, du ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux et du secrétaire d'Etat à la Défense et maire de Toulon, Hubert Falco. Une fois de plus, l'éternelle collusion entre les religions et l'État use des manipulations les plus indécentes pour faire de toutes les victimes des chrétiens pas forcément consentants. Insupportable réquisition des individus, la mode des cérémonies religieuses, toujours frauduleusement présentées comme œcuméniques, est l'ultime exécration, de la part des autorités, de la liberté de penser en dehors d'un cadre religieux. Accaparer l'individu de sa naissance jusqu'à sa mort est la mission totalitaire de toute religion.


7 septembre 2010 : Sarkozy souhaite un bon Aïd-el-Fitr aux musulmans.

    Le message du Président d'une République autrefois moins cléricale a été lu par le Préfet Christian Lambert lors du repas de l'Iftar organisé par l'Union des Associations Musulmanes de Seine-Saint-Denis (UAM-93) à Noisy-Le-Grand (source : UAM 93).


30 septembre 2010 : Sarkozy à la basilique de Vézelay.

    A l'occasion du déplacement de Sarkozy à la basilique de Vézelay, le journaliste Arnaud Leparmentier rappelle sur son blog "L'Élysée côté jardin" que c'est de Vézelay que saint Bernard a prêché la seconde croisade. Sans surprise, Nicolas Sarkozy a ressassé sa vision particulière de l'histoire de France : « Quand on regarde le long manteau des églises, des basiliques et des cathédrales sur notre territoire, on voit bien l'influence de l'héritage chrétien dans l'histoire de France ».
    Source : Blog "L'Élysée côté jardin" du Monde


1er octobre 2010 : Le film de Xavier Beauvois Des hommes et des dieux est projeté à l’Elysée.

    Avec, dans le public, un alibi culturel (Frédéric Mitterrand, ministre de la culture), un responsable du renseignement à l’Elysée (Bernard Bajolet) et un curé (Philippe Verdin, co-auteur avec le protochanoine de "La République, les religions, l’espérance").
    Source : Blog "L'Élysée côté jardin" du Monde


8 octobre 2010 : Sarkozy rencontre Benoît XVI au Vatican et se surpasse avec cinq signes de croix et une prière Notre Père.

    Nicolas Sarkozy ne s'est pas contenté d'aller serrer la pogne de son pote aux fameuses pantoufles rouges. Il a multiplié les signes d'allégeance à la secte romaine avec cinq signes de croix et une prière Notre Père !
    Une énumération de quatre signes de croix a été donnée dans Le Monde (9 octobre 2010) : "Un premier en entrant devant la chapelle du Saint-Sacrement dans la basilique Saint-Pierre de Rome ; un deuxième et un troisième dans la chapelle Sainte-Pétronille, où s'est déroulée une cérémonie de recueillement pour la France ; un quatrième, enfin, devant le tombeau de Saint-Pierre. Et même un notre-père murmuré." A ce pieux décompte il faut en ajouter un cinquième à l'heure du repas avec une cohorte d'ensoutanés.


    Dans la basilique Saint-Pierre (Reuters).

    Dans la basilique Saint-Pierre.

    Avant le repas (diaporama sur le site du Figaro, 8 octobre 2010, photo n° 6).

3 mars 2011 : Sarkozy au Puy-en-Velay.

    Pousuivant dans le raccolage actif des voix catholiques, le caporal-chef de l'Élysée s'est rendu à la cathédrale du Puy-en-Velay (Haute-Loire). Dans son discours, qui s'est plutôt apparenté à une homélie, ce temple de la superstition et du fanatisme devient "un formidable viaduc spirituel lancé vers le Ciel" qui ne se résumerait pas à une prouesse architecturale mais serait "inspiré" (au sens mystique du terme) et aurait "transfiguré l'œuvre de la nature". Aucun mot n'est trop fort, aucune formule n'est trop ridicule, aucun élan n'est trop niais pour s'immerger dans le verbiage superstitieux qui fit la fortune de la secte romaine. Plus politique, Sarkozy vante ensuite les efforts de l'État pour la restauration des cathédrales en célébrant "l'apport de la Chrétienté à notre civilisation" comme une évidence dont on devrait être reconnaissant, genou à terre et regard humble. Comme, en d'autres lieux, il avait tenté de récupérer Jean Jaurès, Guy Moquet et d'autres, cette incursion dans la sauvegarde du patrimoine lui fait, cette fois, s'accaparer l'anticlérical Ernest Renan. Nicolas Sarkozy n'en est pas à une perfidie près pour s'attirer les faveurs d'un électorat qui le fuit de plus en plus. Cynique, il ose une provocation supplémentaire en faisant de la laïcité la fille de l'Église : "La chrétienté nous a laissé un magnifique héritage de civilisation et de culture : les présidents d'une République laïque."
    Mais la fausse érudition a des limites rapidement atteintes avec une confusion atterrante. Voulant apporter son tonneau d'eau bénite au moulin à palabres de l'œcuménisme, Sarkozy évoque les inscriptions en arabe sur la porte de la cathédrale en les désignant comme "soufique" qui est, en fait, une confusion désastreuse de coufique, le terme correct, et soufi, une variante mystique de l'islam ! Ce terme hasardeux peut être vérifié dans le discours consultable sur le site internet de l'Élysée, en bas de la page 4.


14 avril 2011 : Après avoir prévu d'assister à la béatification de Jean-Paul II, Sarkozy renonce.

    JP2 a été béatifié le 1er mai sans les agenouillements du pèlerin Sarkozy. La presse a annoncé le 14 avril que celui-ci a finalement renoncé à faire le déplacement au Vatican. Le Premier ministre François Fillon l'a remplacé.


19 juillet 2011 : Une messe officielle pour des soldats tués en Afghanistan.

    Sept soldats français ont été tués en Afghanistan du 11 au 14 juillet 2011 et une messe d'hommage a été célébrée en l'église Saint-Louis-des-Invalides à Paris. Nicolas Sarkozy et une partie du gouvernement y ont assisté (lemonde.fr 19 juillet 2011).


4 octobre 2011 : Sarkozy poursuit son tour de France des religions par l'étape protestante.

    Le caporal de l'Élysée a visité le musée du Désert à Mialet dans le Gard puis s'est rendu à Alès pour l'habituelle livraison de flatteries, pour les protestants cette fois. Le succès systématique de ces acrobaties verbales témoigne d'une excellente connaissance de l'exercice du pouvoir : la fonction de président consiste précisément à gratifier le peuple de son lot de flagorneries et de promesses pour mieux acheter sa servilité. Le Président a parlé aux protestants, les protestants sont contents et le Président aussi. On le comprend aisément : Sarkozy leur a attribué la paternité de la défense de la liberté de conscience et il a validé la notion de blasphème !
    Quelques extraits du discours du chef :
    - "En acceptant, au mois de juin dernier, de classer les Causses et les Cévennes au patrimoine mondial, l'UNESCO n'a pas seulement rendu hommage à l'âpre beauté de la terre cévenole, elle a voulu aussi honorer le rapport si particulier qu'entretiennent ici l'esprit et la matière."
    - "il y a, dans ces Cévennes, une unité que j'oserais qualifier de spirituelle tant elle semble englober la terre et le ciel."
    - à propos de l'exploitation de gaz de schiste : "Et cela ne se fera pas au prix d'une fragmentation des terres qui massacrerait, - j'emploie le mot à dessein - , qui massacrerait ce paysage presque spirituel que l'UNESCO a justement choisi de classer au patrimoine mondial de l'humanité."
    - "Ici même, il y a trois siècles, des paysans, des artisans, de simples bergers, au fond tout un petit peuple dont l'horizon ne dépassait que très rarement ces montagnes et qui avait été nourri aux écritures saintes, ce petit peuple a donné à l'Europe médusée une incroyable leçon de liberté."
    - après un historique de l'Édit de Nantes, de sa révocation et des conséquences tragiques pour les protestants : "Pendant tout le XVIIIe siècle, le protestantisme retourna à la clandestinité, à ce « Désert » qui était le sien et qui n'est pas sans rappeler, pour ces gens imprégnés de la Bible, la longue errance du Peuple de l'Exode."
    - "J'ai été profondément ému, il y a quelques instants, lors de ma visite du Mas Soubeyran, par ces bibles de chignon que les femmes dissimulaient dans leurs coiffures pour se rendre aux assemblées interdites. J'ai été profondément touché par ces bougeoirs d'étain qui, d'un seul tour de main, pouvaient se transformer en calices, ou encore par ces chaires habilement dissimulées dans des tonneaux. "
    - présentation de l'adhésion à un culte comme la défense de la liberté de conscience : "Si j'ai tenu à visiter aujourd'hui le musée du Désert, qui fêtait son centenaire, c'est que j'ai souhaité m'incliner, au nom de la Nation, devant la mémoire de ces milliers de femmes et d'hommes qui ont refusé de transiger avec la liberté de conscience, au prix de leur vie même, et qui nous ont laissé cette intransigeance en héritage."
    - aucun athée dans les Cévennes : "Qu'ils soient protestants, catholiques ou agnostiques, ces maquisards avaient bien repris le combat des camisards."
    - utilisation du mot blasphème et, incidemment, validation de cette notion : "J'aimerais tellement faire comprendre que l'histoire n'est pas une nostalgie, que nous ne venons pas de nulle part, que nous sommes les héritiers du travail, de l'engagement et de la sueur de nos aïeux, que nous devons être à leur hauteur, à la hauteur de leurs souvenirs et de leurs exemples, que nous devons les vénérer, que nous devons les célébrer, que nous devons les comprendre. Que les oublier est une forme de blasphème."
    - et fin du discours par le recours au sacré : "ce moment sacré du souvenir dans cette terre cévenole".


6 janvier 2012 : la fête de Jeanne d'Arc.

    Le Front National a été doublé par son ombre : Nicolas Sarkozy a célébré Jeanne D'Arc le 6 janvier alors que les sbires de Jean-Marine Le Pen n'ont pu faire de même que le lendemain. A l'occasion du 600e anniversaire de l'adolescente illuminée, Sarkozy s'est rendu à Domrémy-la-Pucelle (Vosges) et à Vaucouleurs (Meuse). Pour que l'escapade soit complète, il aurait aussi été bien inspiré d'aller apporter quelques tisons à Rouen où les Anglais, qui ne l'ont pas crue, l'ont cuite en 1431. Deux photos du cul-bénit de l'Élysée : en recueillement devant Jeanne D'Arc et devant une statue de la légendaire Vierge Marie.


25 janvier 2012 : Les vœux aux responsables religieux.

    Une petite foire religieuse s'est tenue au Palais de l'Élysée le 25 janvier pour entendre les bons vœux du pontife local à l'occasion de la nouvelle année. On y a trouvé du catholicisme, du protestantisme, du christianisme d'Orient, de l'islam, du judaïsme, et même du bouddhisme. Sikhs, hindous, astrologues, numérologues et autres charlatans ont dû se contenter de la vidéo disponible sur elysee.fr.

    Entre collègues, le chanoine de Latran a donné du "Éminence" à l'archevêque de Paris et n'a pas craint de présenter le voile intégral comme "une coutume récente" à ne pas identifier "avec le message de l'Islam". Plus grave, Nicolas Sarkozy a appelé les professionnels du culte à renouveler d'efforts en direction des non-croyants : "Cette richesse spirituelle qui vous anime, cette profondeur de pensée que vous incarnez, ces valeurs que vous portez, ont vocation à s'adresser à ceux qui ne franchissent jamais les portes de vos églises, de vos mosquées, de vos synagogues ou de vos temples." Plus clairement : "Je ne peux que vous inviter, comme l'a fait récemment la Conférence des évêques de France, non pas à descendre dans l'arène politique, mais à faire entendre votre voix dans le débat public." La République qui encourage au prosélytisme religieux, c'est nouveau ; Nicolas Sarkozy ose tout, c'est à cela qu'on le reconnaît. Pour poursuivre dans le même mouvement, le clou est enfoncé en direction d'un matérialisme fautif, confondu intentionnellement avec la consommation : "Notre société est en proie à une crise qui n'est pas simplement une crise économique, qui est une crise morale, qui est une crise du matérialisme." Sans surprise, Sarkozy assène alors son couplet sur "l'intégrisme de la laïcité".

    Le reste de ces bondieuseries dégoulinant de mysticisme est à lire ici.


9 février 2012 : Sarkozy accorde la Légion d'honneur à un cardinal et à un responsable musulman.

    La braderie républicaine délivre régulièrement sa quincaillerie à tous ceux dont on souhaite l'allégeance à l'ordre. Le 9 février, ce fut au tour de l'archevêque de Paris, le cardinal André Vingt-Trois, et du président du Conseil Français du Culte Musulman, Mohammed Moussaoui, de se voir décorés des breloques inventées par Napoléon Bonaparte. A propos de ces rubans colorés, voir le numéro de L'Assiette au beurre réalisé par Jossot en 1903 et intitulé, justement, Passementerie.


11 février 2012 : Sarkozy en remet une couche sur l'héritage chrétien de la France.

    Dans un entretien au Figaro Magazine (10 février 2012), le chanoine de l'Élysée a repris une méthode dont il espère qu'elle portera ses fruits en mai 2012. Quelques jours après, le ralliement de Christine Boutin à sa candidature à l'élection présidentielle a inscrit un peu plus sa stratégie dans une recléricalisation du pays. Dans Le Figaro Magazine, à propos de son discours du Latran, Sarkozy ressasse le même refrain déjà maintes fois entendu : "la France a des racines chrétiennes, et mêmes judéo-chrétiennes, c'est une réalité historique qu'il serait absurde de nier! Voyez le long manteau d'églises et de cathédrales qui recouvre notre pays. La France est née de la rencontre entre la volonté des rois et celle de l'Église. Jeanne d'Arc, dont on vient de fêter le 600e anniversaire de la naissance, est au carrefour de cette double volonté. Dire cela ne signifie pas qu'on appartient à une Église, ni qu'on adhère moins aux valeurs de la République ou au principe de laïcité. N'amputons pas la France d'une part de son histoire." Nicolas Sarkozy rêve tout haut en admirant ce qu'il croit être un "long manteau d'églises et de cathédrales qui couvre notre pays". Ce manteau poussiéreux est de moins en moins revêtu par des croyants en raréfaction accrue.


3 mars 2012 : Sarkozy, la France et les églises.

    Dans son déplacement à Bordeaux en tant que candidat à l'élection présidentielle, Sarkozy a rabâché le fantasme d'une France chrétienne (discours) : "il faut considérer, mes chers amis, nos jours fériés, il faut considérer la place qu’occupent dans nos villages et dans nos villes les clochers de nos églises et les tours de nos cathédrales ; il faut considérer nos habitudes alimentaires, notre conception de la morale, il faut les considérer, entendez-moi bien, non pas comme des faits religieux mais comme des faits de civilisation, la civilisation de la République française." Avec, au préalable, un détournement sournois de la laïcité : "La République protège toutes les religions." Faux : la République ne protège pas les religions mais garantit la liberté de croire ou de ne pas croire ainsi que la liberté de pratiquer un culte.


14 mars 2012 : A la Mosquée de Paris, Nicolas Sarkozy oublie les soldats africains non-musulmans.




Mis à jour le 16 mars 2012.

    Contact