A Saint-Sulpice, l'Eglise met la science des cadrans solaires au service du charlatanisme
Le roman Da Vinci Code de Dan Brown situe une part de son action dans l'église Saint-Sulpice à Paris. Il y utilise en particulier la méridienne réalisée par l'astronome Le Monnier en 1743. Alors que cet instrument a pour seule fonction de donner l'instant du midi vrai (un œilleton placé dans une vitre projette l'image du soleil sur une ligne en cuivre encastrée dans le sol), Dan Brown l'inscrit dans une intrigue où le mysticisme remplace l'astronomie. Du fait du succès mondial du roman, l'église reçoit désormais de nombreux visiteurs attirés par le scénario imaginé.
Le roman présente l'Église et le christianisme sous un jour très éloigné des dogmes catholiques et, comme il inclut des éléments fantaisistes sur Saint-Sulpice, les autorités de ce temple de la superstition ont placé une note à proximité du cadran solaire pour rectifier le sens réel de sa présence. Cependant, l'Eglise catholique cède à la tentation, elle aussi, de récupérer l'instrument pour sa propre boutique en rappelant que son dieu serait le maître du temps : "La seule manière de conférer un sens religieux à cet instrument d'astronomie est de reconnaître en Dieu le Créateur et le Maître du temps." Les curés sont incorrigibles dans leur propension à mettre la science au service du charlatanisme.
La méridienne du solstice d'hiver
|
La plaque de cuivre de l'équinoxe
|
La plaque de marbre du solstice d'été
|
19 novembre 2005
|