Le sabre, compagnon fidèle de l'islam
Religion guerrière dès les origines, l'islam a toujours pu compter sur un allié solide. Le sabre est omniprésent dans la religion fondée par Mahomet*, qu'il s'agisse de son expansion militaire (prolongement viril du bras du soldat), de l'iconographie (drapeaux), et des petits cadeaux offerts aux amis.
Le sabre des origines : "Allah a ordonné au prophète de combattre les incroyants avec le sabre"
Dans son commentaire du Coran, Ibn Kathir a la gentillesse de préciser le mode opératoire pour se débarrasser des incroyants (Tafsir 9, cité sur islam-documents.fr) :
Allah a ordonné à son messager de combattre durement contre les incroyants et les hypocrites et d’être dur avec eux. Allah a aussi ordonné qu’il soit miséricordieux quand les croyants le suivent, en l’informant que la destination des incroyants et des hypocrites était le feu dans l’Au-delà.
Allah a ordonné au prophète de combattre les incroyants avec le sabre, de combattre contre les hypocrites avec la langue, et a annulé les traitements doux à leur égard.
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L'injonction a, certes, le mérite d'être claire mais rien ne vaut une image. En guise d'illustration des premières années de l'islam, le film "Le Message" de Moustapha Akkad montre le sabre bifide d'Ali, dont la vue seule suffirait à convertir le dernier des koufars. Lors de la bataille de Badr, qui donnera la victoire aux Musulmans, Ali ne paraît pas à l'écran mais c'est son sabre qui s'agite dans le champ (vidéo en français) :
Dans leur quête de s'approcher des fondements rêvés de l'islam, en même temps qu'ils les élaborent, les Hadiths nous renseignent aussi sur les vertus du sabre. Dans un de ceux rassemblés par Bukhari (Livre 52, n° 2666 I), Mahomet assure sa bande de guerriers qu'il leur garantit l'accès au Paradis :
Ô peuple ! Ne souhaitez pas rencontrer l'ennemi, et demandez votre sécurité à Allah, mais quand vous faites face à l'ennemi, soyez patient, et souvenez-vous que le Paradis est à l'ombre des sabres.
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Le sabre, plus concrètement
Mille quatre cents ans plus tard, décor, acteurs et méthodes n'ont pas changé. En Syrie et en Irak, le sabre demeure le plus puissant argument de conversion à l'islam. Toutefois, la modernité a fait son œuvre et les successeurs de Mahomet ont récemment commis une entorse exotique à la tradition. Dans une vidéo diffusée le 3 février 2015, un djihadiste français vomit sa haine de tout ce qui n'est pas musulman (vaste tâche) et, pour mieux se faire comprendre, brandit vigoureusement un sabre planté devant lui :
Hélas pour l'universalisme de la oumma, la quincaillerie exhibée n'a rien d'arabe mais est plutôt un katana japonais. Sacrilège ! On en a égorgé pour moins que ça. Les puristes objecteront que la kalachnikov n'était pas plus connue du temps de Mahomet.
Relever la popularité du sabre en islam n'est pas nouveau et L'Assiette au Beurre en donnait déjà la mesure en 1904. Dans un numéro entièrement consacré aux religions, le talentueux Kupka place le sanguinaire sultan Abdul Hamid II sur une montagne de cadavres, brandissant haut son sabre sanguinolant :
"DIEU TURC
Allah est Allah et Mahomet son prophète.
A su s'assurer l'existence, en promettant toutes les joies à ceux qui meurent et en supprimant les incrédules..."
L'Assiette au Beurre, 7 mai 1904
Le sabre des étendards
Pavillon des nations comme étendard à la guerre, le drapeau est un instrument incontournable de toute propagande. Sans surprise, le sabre n'a pas été oublié :
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Arabie Saoudite
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Paris, 11 février 2006
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Frères Musulmans
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Iran (épée verticale au centre)
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Front Moro de Libération Nationale, Philippines
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Djihadistes caucasiens
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La réalité est conforme au graphisme : en Arabie Saoudite, la peine de mort est toujours pratiquée par décapitation.
Le sabre des copains
Et, enfin, le sabre est aussi un beau cadeau pour les amis.
Un pour François Hollande (vidéo sur francetvinfo.fr, 30 décembre 2013) :
et un autre pour Nicolas Sarkozy (Le Monde, 16 janvier 2008) :
Note :
* : fameux chamelier qui ne devrait être désigné comme "le prophète" que par ses disciples et pas par les journalistes et commentateurs pour qui il n'est rien d'autre qu'un chef de secte.
25 février 2015
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