La charia dans un pays européen
Ce beau pays est la France ou plus exactement l'île de Mayotte, un de ses territoires d'outre mer situé dans l'archipel des Comores, au nord ouest de Madagascar. L'île est française depuis 1841 et les 130000 habitants adhèrent à l'islam sunnite à 97%. La loi y est assurée par les cadi locaux souvent illettrés. Elle relève de l'islam en vertu d'un livre du 13ème siècle et la polygamie y donc est acceptée! Les femmes sont particulièrement affectées en ce qui concerne aussi la répudiation, le divorce et les successions (le Coran prescrit que la fille n'a droit qu'à la moitié de la part du fils). L'habitant de Mayotte peut néanmoins s'adresser à la législation républicaine, l'obéissance à la charia n'étant pas obligatoire.
Mais, dans les faits, comment croire que le poids de la religion n'interdise pas ce genre de recours à la seule loi qui devrait être reconnue sur l'île ?
Cette exception cultuelle française n'est pas simplement une anecdote touristique mais peut représenter un réel danger: un jugement de 1995 avait condamné à mort par lapidation une femme coupable d'adultère. Cette décision barbare avait fort heureusement été annulée par les lois de la République (Marianne, 7 janvier 2002).
Une fois de plus, les femmes souffrent du machisme des législations religieuses.
Rapport présenté à l'Assemblée Nationale par le député Jacques Floch, enregistré le 29 mars 2000:
Consultation de la population de Mayotte sur le choix de son statut définitif dans la République.
Rapport présenté au Sénat par la sénatrice Dinah Derycke, séance du 25 mai 2000:
Renforcer les droits des femmes et favoriser l'égalité entre les hommes et les femmes dans les départements d'outre-mer
Projet de loi relatif à Mayotte présenté à l'Assemblée Nationale au nom de Lionel Jospin, Premier ministre, par Daniel Vaillant, ministre de l'Intérieur, enregistré le 28 février 2001.
24 janvier 2002
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