BERNADETTE DEFEND LE VOILE CONTRE SARKO
QUI est cette religieuse au bord de l'épectase alors que Bernie oui-oui lui dédicace son pieux ouvrage «Conversations» ?
C'est sœur Adalberta, mère supérieure de la Congrégation des sœurs carmélites de l'Enfant Jésus de Bornes-les-Mimosas (paroisse de Brégançon). Ces religieuses polonaises ne plaisantent ni avec le dogme ni avec la tradition : outre leur robe, elles ne sortent jamais sans un double voile des plus stricts, auquel même un ayatollah ne trouverait rien à redire. Pas un cheveu ne dépasse, et les oreilles, comme la gorge, sont soustraites aux regards impurs. Y compris à ceux des services de police, qui exigent sur les cartes de résident : «deux photographies de face, tête nue, de format 3,5 x 4,5 cm récentes et parfaitement ressemblantes».
Or sœur Adalberta ne veut rien entendre. Elle a exigé en octobre dernier de figurer voilée sur ses photos d'identité. Les services de la préfecture persistant dans leurs exigences impies, la nonne a fait appel à l'entremise de sainte Bernadette de l'Elysée. Le 1er novembre dernier, au sortir de la messe de la Toussaint à l'église de Bornes-les-Mimosas, la présidente, alpaguant fermement un représentant de la préfecture, l'a sommé, après lui avoir présenté la religieuse polonaise, d'exaucer sa requête. Quelques jours plus tard : miracle, les fonctionnaires acceptaient pour la protégée de Bernie les photos avec voile. Sœur Adalberta l'a d'ailleurs confessé lundi au «Canard» : «J'ai deux jeunes sœurs qui ont accepté de poser tête nue, mais moi, à cinquante ans, me déshabiller, vous n'y pensez pas ! Je porte l'habit depuis vingt-cinq ans.»
«Déshabiller» la tête de sœur Adalberta et de ses semblables, c'est pourtant ce que prêche le laïc Sarko. Et comme il l'a rappelé voilà peu sous les sifflets au congrès de l'UOIF (Union des Organisations Islamiques de France) à propos du foulard, proscrit sur les cartes d'identité : «Cette obligation est respectée par les religieuses catholiques comme par toutes les femmes vivant en France.» Sauf les femmes de président de la République et leurs copines cornettes à piston.
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