Une auteure algérienne agressée à Paris




D'Alger à Paris, les fascistes lobotomisés par le verbe coranique poursuivent de leur haine la liberté de création et la résistance à leur folie collective en usant des mêmes méthodes que pendant les années sanglantes en Algérie. Une auteure et comédienne algérienne, Rayhana, a été agressée le 12 janvier 2010, alors qu'elle se rendait à la Maison des Métallos, dans le XIe arrondissement de Paris, où est jouée sa pièce "A mon âge, je me cache encore pour fumer". Deux individus ont projeté sur elle du white-spirit puis tenté, sans succès, de l'enflammer avec une cigarette. Rayhana avait déjà reçu des insultes ("putain", "mécréante") au début du mois de janvier. Dans sa pièce, neuf femmes se confient sur la douleur de leur condition face à l'oppression masculine. Rayhana est née à Alger et a dû quitter son pays en 2000, menacée de mort par les fanatiques. Un rassemblement de soutien a été organisé le 16 janvier par Ni Putes Ni Soumises devant la Maison des Métallos avec la présence de 500 personnes.

Le lieu où se joue la pièce n'est pas anodin. La Maison des Métallos, haut lieu du syndicalisme, est située au n° 94 de la rue Jean-Pierre Timbaud, du nom d'un syndicaliste fusillé par les Allemands en 1941. Dans la cour d'entrée, une plaque à la mémoire de l'Espagne républicaine de 1936 à 1938 a été apposée en 2009 mais la rue Jean-Pierre-Timbaud est, depuis plusieurs années, accaparée par le fanatisme islamique avec l'installation d'un nombre croissant de librairies musulmanes dans lesquelles le pire en matière d'obscurantisme, de machisme et d'intolérance, peut être trouvé. En outre, la Maison des Métallos fait face à la mosquée Omar Ibn Al Khatab et plusieurs agressions pour non conformité à l'islam ont déjà été observées dans le quartier : le journaliste algérien Mohammed Sifaoui par deux fois pour ses enquêtes (France Soir, 16 janvier 2010) ainsi que l'auteur de ces lignes pour avoir pris des photos de la prière dans la rue en juillet 2003. La démence de certains habitués de la mosquée les a même conduits à pratiquer une séance de désenvoûtement sur un de leurs "frères", victime de douleurs au ventre. Bilan de la thérapie spiritualiste : un mort. Ce sont aussi des excités de Foi et Pratique, l'association qui gère la mosquée, qui avaient agressé un caméraman de Canal +, en 2004, lors d'un reportage à Grisy-Suisnes. On comprend alors bien la désolation de Hamadi Hammami, responsable de la Mosquée Omar Ibn Al Khatab, dans le film propagandiste Mosquées de Paris de Jean-Michel Riera, Franck Hirsch et Pierre Guenoun : "si je tape le nom de la mosquée sur internet, je m’inquiète. Je ne voudrais pas fréquenter ce lieu de culte ni laisser mes enfants le fréquenter. C’est à nous de faire en sorte que cela change" (dossier de presse du film). Le vérifier est très simple : tapez "mosquée Omar" ou "mosquée Omar rue Jean-Pierre Timbaud" sur Google...

Le communiqué de presse publié par Foi et Pratique en soutien à Rayhana apparaît donc comme une piteuse opération de communication. Un autre aurait mieux fait de se taire : après l'agression de la comédienne, Christophe Girard, adjoint à la culture à la mairie de Paris, s'est empressé de tempérer les accusations contre l'islam en déclarant qu'"il faut se garder de tout amalgame, une enquête est en cours, et l’intégrisme a souvent bon dos. On verra bien." (Mediapart, 14 janvier 2010). Du côté du MRAP, un communiqué de presse en soutien à Rayhana a, certes, été publié mais sans aucune référence à la religion. Ne pas choquer, ne pas gêner, ne pas stigmatiser (tarte à la crême qui finira bien par se retourner contre son envoyeur) et feindre, béatement, que l'islam ne saurait produire un tel fanatisme.


Source : Libération, Le Monde, Le Point, L'Express, Le JDD, Le Parisien, Mediapart, du 14 au 16 janvier 2010.


12 mars 2010


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