Ratzinger élu pape, la logique vaticane a fonctionné
Habemus papam ! Ou plus exactement, ILS ont un pape car cette anecdote vaticane nous passionne autant que la question de la virginité de Marie. Et pas n'importe quel pape : avec l'élection du Panzerkardinal Joseph Ratzinger c'est l'héritage de l'Inquisition qui prend la direction du Vatican (mais l'avait-il jamais quittée ?). Ratzinger était en effet le préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi qui a succédé à la sinistre Sacrée Congrégation de l'Inquisition romaine et universelle. Le programme du nouveau pape est simple et bien connu puisqu'il a déjà été exprimé dans de nombreux textes officiels écrits pour le despote précédent : on ne trahira pas son esprit en disant que pour lui les femmes sont des pécheresses, le divorce une abomination, l'avortement un crime, les défenseurs de la laïcité et les athées des chiens d'infidèles, sans oublier qu'il s'est attaché à combattre avec beaucoup d'énergie la théologie de la libération. Quant à la conception chrétienne de la démocratie, le mode de son élection suffit à en donner l'essence : le conclave est constitué uniquement de cardinaux (des hommes évidemment) âgés de moins de 80 ans (les vieux seraient des individus de seconde classe ?) dont quasiment tous (113 sur 115) ont été nommés par Jean Paul II. Autant dire que les électeurs ont été choisis sur mesure par un Jean Paul II soucieux d'assurer sa succession à l'identique de son pontificat ce qui a permis à l'Opus Dei d'entrer au plus haut de la secte catholique.
Ratzinger pape n'est donc une surprise que pour ceux qui aiment à se bercer de l'illusion d'une "ouverture" de l'Eglise, misère d'une foi aveugle qui met la raison sous le boisseau. Une Eglise catholique humaniste et soucieuse des droits humains est un oxymore; l'institution reste fidèle à ce qu'elle a toujours été avec l'accession de Ratzinger au trône. Âgé de 78 ans, Ratzinger est récompensé pour ses bons services par un poste honorifique de fin de carrière pendant que chez les papabili perdants on pense moins à sa prochaine encyclique qu'on ne prie pour qu'une nouvelle "élection" advienne rapidement par la grâce de "Dieu" aidé de Parkinson, d'un cancer ou d'une attaque cérébrale.
22 avril 2005
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