Début du Ramadan, sottise infinie et politique




Chaque année, onze jours plus tôt que la précédente, la même émotion transparaît dans le cœur des musulmans : le Ramadan approche ! A la question des koufar ignorants qui, naïvement, demandent la date de son début, les docteurs de l'islam répondent que ce n'est pas si simple, il faut voir ça ensemble, on ne peut pas se prononcer avec certitude par avance, c'est de la spiritualité.

Le Ramadan*, neuvième mois du calendrier musulman, débute le lendemain du jour où est vu à l'œil nu, pour la première fois après le coucher du soleil, le fin croissant de lune qui suit la nouvelle lune. Alors qu'il suffit de consulter n'importe quel calendrier des PTT ou, pour les plus sérieux, les horaires des couchers du soleil et de la lune, les puristes persistent à guetter la lune après le coucher du soleil ou à organiser d'obscurs conclaves pour en fixer la date. Le symbolique vient toujours fort à propos pour renommer ce qui n'est que stupidité.

Pour le Ramadan 1424 (2003) la nouvelle lune a lieu le 25 octobre 2003 à 12h50 TU. Le croissant peut être visible après le coucher du soleil à partir du 26 octobre (la lune ne se couche que 8 minutes après le soleil le 25 octobre et demeure donc invisible), le premier jour du Ramadan sera donc le 27. Les savants autoproclamés de l'islam français, c'est à dire les membres du CFCM, ont fièrement décidé du début du mois sacré lors de la nuit du doute du 25 au 26 octobre : le Ramadan commencera le 27 octobre 2003, sans surprise... L'idiotie est à son comble quand le Conseil européen de la recherche et de la fatwa déclare que l'observation est nécessaire mais qu'elle doit aussi être en accord avec le calcul scientifique. Dans une vraie démarche scientifique l'observation a valeur de test et ne se réduit pas à un alignement imposé a priori sur la théorie.

On ne peut s'empêcher de sourire tristement devant la frénésie qui entoure cet évènement alors que la consultation des éphémérides répond à la question et qu'il n'est nul besoin de conciles faussement savants ou de déclarations solennelles pour fixer ce que la mécanique céleste produit sans se soucier du folklore des fils d'Allah. Il est pitoyable, et révélateur du gouffre obscurantiste dans lequel s'embourbe l'islam, que le site de la Mosquée de Paris présente encore comme des "prévisions" la date de la nouvelle lune et du début du Ramadan, à quelques jours de l'échéance. La détermination du début du Ramadan a eu, en fait, une fonction plus politique que spirituelle en 2003 : elle a permis au CFCM, ce monstre créé par Chevènement et Sarkozy, d'afficher une unité de façade en faisant oublier ses querelles de minarets et le désordre qui prévalait dans les années 90.

À la vanité de quelques hommes à se passer de la mécanique céleste, on ajoutera le dirigisme extrême de l'islam dans les horaires des prières : l'horaire étant fonction de la longitude, un musulman de Mulhouse se prosternera 30 minutes avant son frère bordelais. La pratique de la foi devient un exercice où l'assiduité et le réglage de sa montre priment sur la réflexion métaphysique. Réflexion étant un terme à bannir de la prière.


Ramdam : tapage, vacarme (Le Petit Robert)


26 octobre 2003


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