En Kabylie, la population proteste contre l'imposition du Ramadan par la Gendarmerie





Alors que la société française est tenue, comme chaque année, de s'extasier devant les pseudos vertus culturelles du Ramadan, il faut traverser la Méditerranée pour observer des résistances vigoureuses à ce jeûne absurde et dangereux pour la santé. Loin de constituer un sommet de méditation philosophique, l'interdiction de manger et boire du matin jusqu'au soir est d'abord l'incroyable mesure de la docilité et du conformisme des croyant(e)s. Si le Ramadan imposait de se promener avec un nez rouge, les rues seraient remplies de clowns.

C'est en Kabylie qu'il faut se rendre pour observer l'irritation d'une population face à l'imposition, par l'État algérien, du Ramadan pour tou(te)s. Dans le village de Tifra, le 19 juillet, la Gendarmerie a fait fermer une cafétéria pour cause de "casseurs du Ramadan" pris en flagrant délit de... restauration. Très consciencieux, les gendarmes s'y étaient rendus vers midi afin de prendre sur le fait les non jeûneurs, avec prise de photos et de vidéos ! C'est donc le non respect du Ramadan qui devient un délit.

Mais, chose imprévue par les autorités, la population excédée a manifesté son mécontentement devant cette expression supplémentaire de l'inquisition islamique. Et la mobilisation a été couronnée de succès : le rassemblement devant le poste de la Gendarmerie de Tigzirt a contraint celle-ci à faire marche arrière et la cafétéria a pu ouvrir de nouveau.

Comme ce genre d'intimidations se multiplie, particulièrement en période de Ramadan, un appel à se rassembler a été lancé pour le 3 août à 11h au carrefour Matoub Lounes à Tizi Ouzou. Il y est expressément demandé de venir "consommer des sandwichs et des boissons, dans un climat de fête et de tolérance".


Sources :
- Observatoire des Droits de l’Homme de Tizi-Ouzou, 19 juillet 2013 ;
- SIWEL, 21 juillet 2013 ;
- El Watan, 22 juillet 2013;
- Appel pour la liberté de conscience en Kabylie, 25 juillet 2013.



29 juillet 2013

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