Ramadan, la grande hypocrisie





Jeûner du lever au coucher du soleil est l'équivalent, en plus rude, du carême. La violence faite au corps de ne rien absorber pendant la journée serait, si on en croit les gourous autorisés, un exercice spirituel de contrition et d'amélioration de soi. Pourtant la réalité est bien différente et, pour le troupeau des croyants conformistes qui braillent leur passion du Ramadan, le jeûne est surtout un procédé pour faire de la soirée de rupture du jeûne l'événement principal. Dans la pratique, le Ramadan est un mois de fête, de goinfrerie, de musique, de chants, de joie partagée, d'hyperglycémie et de gain de poids.

Au fil des années, de plus en plus de fêtes musicales sont organisées à la rupture du jeûne et Paris n'a jamais été en retard d'une complaisance. Cette année, l'Institut des Cultures d'Islam, machin créé par Bertrand Delanoë pour préparer la construction de mosquées à Barbès, organise plus d'une semaine de fête avec sa 5e édition des veillées du Ramadan du 2 au 11 septembre : concerts, danse, théâtre, etc., avec une soirée de clôture le 11 septembre au Théâtre du Châtelet. A la Villette, une grande fiesta (Le Grand Ramdam) a été donnée le 28 août de 17h30 à 1h30 du matin avec des concerts sur la grande pelouse du parc et à la Cité de la Musique. Frédéric Mitterand, ministre de la Culture, et Fadela Amara, secrétaire d'État chargée de la Politique de la ville, ont cru bon d'y assister mais les huées qu'ils ont récoltées resteront dans leurs mémoires. Musique, danse, cinéma et des activités festives variées sont aussi proposés à Pessac près de Bordeaux et à Mulhouse (Respect Mag, 10 août 2010).

Servie par la complaisance béate de certains acteurs du monde culturel et politique, la célébration du Ramadan dérive de plus en plus de son fondement religieux vers tout ce qui peut évoquer le Maghreb et les pays arabes. Le henné, la calligraphie, le thé et les petits gâteaux se bousculent dans le bric-à-brac de la construction d'une identité islamique tentée par l'impossible tâche d'aggriper la modernité sans renier ses archaïsmes.

Musiciens et chanteurs ne sont pas les seuls bénéficiaires de la supercherie spirituelle, les restaurateurs et pâtissiers peuvent aussi remercier la mode. Qu'il s'agisse d'affiches grand format pour des bêtes "fièrement halal" (Isla Delices) ou d'annonces de commerçants sur les radios adéquates (Radio Orient, Radio Soleil) garantissant de passer un bon Ramadan avec leurs sucreries, l'hypocrisie atteint les sommets. Quand on sait le destin promis par le Coran aux hypocrites, on tremble à l'idée du carnage annoncé...

Mais le mois de l'hypocrisie est aussi le mois de la dissimulation et de la contrainte pour tous les athées abusivement considérés comme musulmans par leur famille, leurs amis, leurs voisins, leurs collègues de travail. Interdits de repas ou devant se cacher pour se nourrir, les athées maghrébins, arabes, turcs ou autres subissent l'arrogance d'une mode agressive. Contre cela rien n'est à attendre, en France, des organisations qui passent pour progressistes, trop obsédées à donner des gages de leur antiracisme en s'abandonnant à la mode islamique avec la servilité des courtisans. L'espoir n'est pas dans une gauche française autrefois laïque et, évidemment, encore moins dans une extrême droite xénophobe qui demeurera toujours ce qu'elle a toujours été ; l'espoir doit être guetté hors des frontières dans le courage de tous ceux et toutes celles qui refusent l'absolutisme islamique. C'est le mouvement des dé-jeûneurs au Maroc, l'appel du Collectif SOS Libertés pour le respect de la liberté de conscience en Algérie, les résistances kabyles à l'islamisation, ou encore en Iran le refus d'un footballeur vedette de respecter le jeûne. Les réponses aux problèmes posés par l'islam en Europe sont contenues dans l'émergence et le développement de la contestation dans les pays soumis au joug islamique.


4 septembre 2010


La campagne d'affichage d'Isla Délice

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