Jean Pierre Raffarin et Nicolas Sarkozy à la Mosquée de Paris
Alors que les provocations des jeunes musulmanes voilées sèment la discorde dans les établissements d'enseignement et à l'avant-veille de son voyage au Vatican pour la béatification de Mère Teresa, le Premier ministre Jean Pierre Raffarin n'a pas hésité à effectuer une visite à la Mosquée de Paris le 17 octobre 2003. Il n'est pas sûr que se rendre dans un lieu où sont cultivés superstition, autoritarisme et machisme, soit le plus approprié pour faire entendre aux soumis la nécessité d'une séparation stricte des cultes et de la politique. Guidé par Dalil Boubakeur, il n'a probablement pas pu s'attarder à examiner les panneaux placés sur les murs où les femmes en prières sont systématiquement représentées voilées, ni écouter de guide appointé par la mosquée jugeant de l'islamité d'un individu à son faciès.
Le Premier ministre, qui n'en pas à un défi près comme savent l'être les gagneurs, a effectivement prétendu inscrire sa visite dans le cadre de la laïcité. Il a été aidé pour cela par son second, le ministre des Cultes Sarkozy, un habitué des mosquées et grand ami de l'UOIF. Après avoir recommandé la fermeté dans les affaires de voiles islamistes, Raffarin a montré l'amabilité attendue par ses hôtes en évoquant le péril de l'islamophobie, dissuasion à peine dissimulée du droit à la libre critique de l'islam.
Le déplacement avait aussi une valeur symbolique à une semaine du début du Ramadan. La puissance du symbole n'est pas à négliger quand il s'agit d'occulter des comportements bien peu démocratiques ou laïques.
26 octobre 2003
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