Représentations de l'évangélisation des Amérindiens au Québec
Après quelques brèves excursions de Vikings et de pêcheurs de morue sur les
côtes de Terre Neuve et dans le Saint-Laurent, Jacques Cartier fut le premier
européen venu au Canada dans un but exploratoire à être découvert par ses
habitants en 1535. Le véritable début de l'installation des Français est donné
en 1608 par Samuel de Champlain avec la fondation de Québec et, comme tout lieu
attaché à son histoire, Montréal et Québec possèdent de nombreux monuments où
sont célébrés les premiers arrivants. Dans leurs bagages, en plus de l'espoir
d'une vie meilleure que sur le sol européen, les colons disposaient aussi de
prêtres, parasites éternels pour lesquels la véracité de leur religion se mesure
au nombre de convertis. L'évangélisation comptable a détruit d'innombrables cultures
autochtones, des Onas et Yaganes de la Terre de Feu aux Algonquins et Montagnais du
Québec en passant par les Aztèques et les
Mayas du Mexique, malgré la résistance des Mapuches au Chili ou des Iroquois au Québec.
Près de Montréal, le cas de la commune de Kahnawake
illustre l'insistance du christianisme armé à se greffer sur tout
support. Kahnawake est une commune indienne de 8000 habitants qui, en vertu des
emplois occupés aux USA et des conflits qui ont, dans le passé, opposé Mohawks
et Français, est plus orientée vers les Etats Unis d'Amérique que vers le Québec
francophone. La langue française n'y est pas pratiquée pour lui préférer
l'anglais et de nombreux drapeaux des USA trônent sur les maisons. Jouissant
d'un statut particulier aux communautés amérindiennes, Kahnawake tire une grande
part de ses revenus d'activités commerciales facilitées par l'absence de
franchise. La vente de cigarettes à bas prix y est lucrative. Mais le rejet du
Québec francophone ne s'est pas accompagné du rejet du christianisme, une
puissance colonisatrice pourtant redoutable, en tout temps et en tout lieu de la
planète. La contamination chrétienne des esprits y a, en particulier, été
facilitée par la stratégie de créer une gloire locale pour accaparer la
religiosité des Mohawks. Ainsi, la béatification souhaitée de Kateri Tekakwitha,
une autochtone du 17e siècle, atteste de la réussite des activités missionnaires de l'Eglise, bien que cela ne fut pas sans occasionner des affrontements avec elle.
Ailleurs, à
Montréal comme à Québec, les monuments célébrant l'arrivée des prêtres abondent
(photographies ci-dessous) mais, élevés pour la plupart entre 1890 et 1920, ils ne
sauraient correspondre, actuellement, à un engouement intact pour la religion. Dans la belle et agréable province du Québec
comme en Europe, l'éloignement vis-à-vis de la religion est un phénomène marqué
(cf. l'affectation d'églises à des
utilisations non religieuses).
Montréal :
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Monument à Maisonneuve (1892),
fondateur de Montréal en 1642, place d'Armes : prise de possession et première
messe. |
Monument à Maisonneuve (1893),
fondateur de Montréal en 1642, place d'Youville : "Le 23 février 1642 Montréal avait été consacré à la Sainte-Vierge sous le nom de Ville-Marie". |
Monument à Maisonneuve (1893),
fondateur de Montréal en 1642, place d'Youville : "Ce projet de Montréal pourra être, un temps à venir, une grande gloire à Dieu, l'honneur de l'Eglise et une grande utilité à ce Royaume", Jean-Jacques Olier, fondateur de l'ordre des sulpiciens. |
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Chalet, parc de Mont-Royal :
arrivée d'un prêtre sur les rives du Saint-Laurent.
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Chalet, parc de Mont-Royal :
sermon face à des Amérindiens en position inférieure.
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Chalet, parc de Mont-Royal : messe pour les colons. |
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Chalet, parc de Mont-Royal : messe pour les colons. |
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Kahnawake
:
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Eglise.
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Kateri Tekakwitha (1656-1680), gloire locale destinée
à fixer la foi chrétienne chez les Mohawks. Panneau placé devant
l'église. |
Monument aux Mohawks morts "à
la gloire de Dieu" lors des deux guerres mondiales et de la guerre de
Corée. | Québec :
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Monument à Mgr de Laval (1908),
premier évêque du Québec en 1659 et béatifié en 1980 : bénédiction des
autochtones. |
Monument à Mgr de Laval (1908),
premier évêque du Québec en 1659 et béatifié en 1980 : évangélisation de deux autochtones par des religieuses. |
Paroi extérieure de la
chapelle funéraire de la cathédrale : un fleuve, principal moyen par lequel a été effectuée l'évangélisation, relie la famille améridienne (à gauche) à la famille
d'origine européenne (à droite). |
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Monument à Marie de
l'Incarnation, cofondatrice de l'institution des Ursulines en 1639. A
droite, une jeune Amérindienne, et à gauche, une fille d'origine
européenne tenant un livre avec les mots CHARITE et
FOI. |
Monument aux premiers colons (1918)
: "Dieu ayde au premier colon", l'inscription est surmontée d'une
colombe avec un rameau d'olivier.
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Monument de la Foi (1916),
place d'Armes : plaque commémorant l'arrivée des récollets en 1615. |
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Monument de la Foi (1916),
place d'Armes : arrivée du père Dolbeau en 1615.
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Monument de la Foi (1916),
place d'Armes : première messe. |
Monument de la Foi (1916),
place d'Armes : évangélisation des autochtones.
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5 décembre 2006
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