Participation des femmes aux élections municipales au Qatar
L'innovation est double: ce sont les premières élections
au niveau national et les femmes ont pu à la fois voter et être
candidates. Dans ce pays où l'islam enseigné est des plus
fermé, la nouveauté est d'importance. Six d'entre elles ont
osé être candidates sur un total de 240 aspirants au Conseil
municipal.
Certes ce conseil a un pouvoir très limité, certes les
maris peuvent interdire à leur femmes d'aller voter et le ministre
des Affaires municipales ne s'en est pas privé, certes s'afficher
en public sans le voile reste un acte de bravoure, certes il y eut des
urnes réservées aux hommes et des urnes réservées
aux femmes, mais le pas franchi au Qatar, et voulu par l'émir, reste
historique. Un émir dont l'une de ses trois épouses entend
jouer un rôle dans l'émancipation féminine. Mais la
société qatarienne reste très conservatrice ce qui
rend tout triomphalisme exagéré, les religieux étant
naturellement contre le vote des femmes et le faible nombre de candidates
résultant de l'opposition masculine.
Le voisin saoudien maintient les femmes aussi bas que possible et pas
plus de droit de vote pour elles au Koweit. Oman était jusque là
le seul émirat du Golfe à accorder le droit de vote aux femmes.
L'évènement qatarien a essentiellement une valeur de symbole,
le chemin à parcourir reste long pour accéder à un
rôle actif des femmes dans le pouvoir décisionnel. Mais ces
symboles sont suffisamment rares dans le monde musulman pour mériter
d'être mentionnés.
Mars 1999
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