Plus efficace que la protection divine, la surveillance électronique des églises
A en croire certaines églises catholiques, les catholiques semblent avoir assez peu confiance en l'efficacité de la protection divine : il n’est pas rare que des églises soient équipées d’un système de vidéosurveillance ou d’une alarme électronique. Malgré cette méfiance, les croyants persistent à prendre pour vraies les fables chrétiennes tant est tortueux le chemin suivi par la foi. L'acte de croire évite prudemment de rechercher des preuves de véracité, la conviction suffit.
Bien que les églises soient aussi désignées "maison du Seigneur", celui-ci n'y semble pas vraiment maître chez lui et divers dispositifs électroniques y ont pour fonction de remplacer une protection divine totalement absente. Concrètement, le scepticisme (religieux) envers l'efficacité du divin bouclier contre le vol et les accidents s'incarne dans des procédés technologiques variés. Alarmes, vidéosurveillance et extincteurs contre l'incendie réduisent le Psaume 91 à un amas de bobards archaïques ("Oui, Seigneur, tu es pour moi un refuge").
Au Crotoy et à l'église Saint-Martin de Saint-Valéry-sur-Somme (Somme), ainsi qu'à Gisors (Eure), la protection électronique a les faveurs des curés :
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Le Crotoy (gauche) et Saint-Valéry-sur-Somme (droite)
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Les mêmes doutes sur la puissance protectrice de l'idole sont observés à Vétheuil dans le Val d'Oise. On y indique la mise sous alarme d'une cage en verre contenant des vieilleries qu'un brocanteur peinerait à brader :
Église de Vétheuil
Plus modernes, certains temples des superstitions catholiques ont fait le choix de la vidéosurveillance. A Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) et Saint-Aignan-sur-Cher (Loir-et-Cher), le clergé a fait le pari des caméras pour veiller sur les troncs. A défaut d'avoir prouvé son efficacité, la vidéosurveillance confère l'illusion du progrés :
Église de Saint-Aignan-sur-Cher
Mais la protection électronique est impuissante contre la vétusté de certains édifices. A l'église Notre-Dame d'Étampes (Essonne), on avertit les catholiques du danger qui les guette, face à un Christ inutile : "Attention danger. Ne pas entrer dans cette chapelle : chutes de pierres." Tu es pierre et, sur cette pierre, je construirai une église en ruine. L'avertissement n'est pas excessif : ailleurs certains en sont déjà morts, y compris la veille de Noël.
Église Notre-Dame d'Étampes
Beaucoup plus au sud, dans le Gers, la Sainte Trinité n'est pas plus fiable. A La Romieu, on apprend que des dégradations et des vols ont eu lieu dans l'église, justifiant qu'elle soit "malheureusement fermée". Même constat désolé à la cathédrale de Condom (voir photos à droite) : l'édifice est placé sous vidéosurveillance "suite à des actes de malveillance". Une précision y vaut son pesant d'ouvrages de théologie : la vidéosurveillance est désactivée pendant les offices. Qui oserait accuser de vol les chrétiens qui assistent à la messe ? Par contre, un qui est prêt à l'action en tout temps, y compris pendant la messe, c'est l'extincteur placé dans un recoin. Le concept fantaisiste de "Dieu" ne peut-il rien contre les flammes ? Qu'une église ne puisse faire l'économie d'un extincteur afin de ne pas finir en cendres serait assez incompréhensible à saint Dominique. Le précurseur de l'Inquisition attendait du feu qu'il distingue les bons livres des mauvais : selon une superstition catholique, un livre cathare aurait brûlé alors que le sien aurait résisté (voir le tableau de Pedro Berruguete). Conclusion : si le clergé craint que sa cathédrale brûle, c'est-à-dire qu'elle n'ait pas droit au secours de "Dieu", elle ne peut être qu'un foyer d'hérétiques.
4 août 2015
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