Une journée de prière à Washington pour mieux bombarder Bagdad

"Dieu" lève son glaive




Il est de coutume de s'horrifier des foules musulmanes fanatiques priant, manifestant, éructant pour qu'Allah confère la victoire à leurs armées sur les infidèles, qu'ils soient juifs ou chrétiens. Ce genre de spectacle effraie fort logiquement les démocraties dont le souvenir de l'Inquisition et des guerres de religion n'est pas si lointain.

Pourtant, bien faible a été l'émoi lorsqu'en ce 27 mars 2003, à Washington, la Chambre des Représentants a voté un texte demandant l'instauration d'une journée de prière en soutien à l'armée des Etats Unis d'Amérique, c'est à dire pour la victoire contre l'Irak. Par 346 votes pour et 49 contre, avec 23 abstentions, les députés ont approuvé une motion qui donne libre cours à Georges Walker Bush pour fixer une date où tous se retrouveront derrière Dieu, la bannière étoilée et l'armée. Au cours de ces réjouissances, c'est probablement par téléportation que le jeûne et les prières fortifieront à n'en pas douter l'ardeur des militaires en Irak. Un texte similaire avait été voté par le Sénat le 17 mars 2003.

Cette journée d'action de grâce exprime, sans rire, "le besoin public de jeûner et de prier pour attirer la bénédiction et la protection de la Providence pour les Américains et nos forces armées". Les Talibans priaient pour attirer la pluie, les animistes pour ramener le soleil après une éclipse, les états-uniens se recueillent pour mieux diriger les bombes sur Bagdad. On profitera aussi de cette journée de pénitence pour "avoir plus de détermination face aux défis posés à notre nation" et cela concerne tous les citoyens du pays. A l'heure où Saddam Hussein engage parallèlement les irakiens à "combattre comme Dieu le leur a ordonné", l'histoire se répète inlassablement quant elle est abandonnée entre les mains de mégalomanes ignorants, abrutis par leur foi ou exploitant la crédulité humaine.

L'instauration d'une journée de prière n'a été décidée par le gouvernement des USA que dans quatre occasions au cours de son histoire, la dernière datant de 1863 lors de la guerre de Sécession. Dieu contre Dieu, et les humains ne s'entretueront que mieux. La théocratie du pasteur Georges Bush opère une régression catastrophique du pays le plus puissant de la Terre. Il conviendra aux prochaines élections de ne pas lui laisser l'opportunité d'aller plus avant dans sa folie belliqueuse et dans l'imposition de ses diktats économiques à la Terre entière. Si Bush est une grenouille de bénitier sans envergure, les rapaces Rumsfeld, Wolfowitz et Perle ne sont que des bêtes de proies dont l'unique ambition est d'assurer la domination des USA à l'échelle mondiale, avec ou sans alibi religieux.


15 avril 2003


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