Le pape et le recteur de la mosquée de Paris prient pour la pluie
Mieux vaut entendre ça qu'être aveugle
C'est Jean Paul II qui s'est agenouillé le premier. Le 10 août 2003, en réaction aux températures très élevées observées depuis plus d'un mois en Europe de l'Ouest, le vieux dictateur romain a appelé la masse des chrétiens à prier pour la pluie afin de renouer avec les pratiques superstitieuses qui ont jalonné les plus illustres moments de la chrétienté :
"Je vous invite tous à vous joindre à mes prières pour les victimes de cette catastrophe et je vous exhorte à élever vos prières ardentes vers Dieu, afin qu'Il puisse apporter le soulagement de la pluie à cette terre assoiffée".
La canicule avait déjà été sérieusement combattue par des prières dites en Italie mais c'est un coup de maître qui est donné par le pape en assénant un monumental coup d'épée dans l'eau. Toutefois, sa déclaration s'est bornée à solliciter Dieu sans le rendre responsable de la chaleur extrême ou des incendies. Ceux-ci demeurent la responsabilité des humains qui s'en trouvent ainsi adroitement culpabilisés, stratégie récurrente du catholicisme pour mieux contrôler les individus.
Probablement vexé par la célérité de Jean Paul II, le recteur de la mosquée de Paris a, dès le lendemain, appelé ses troupes à s'adresser à leur divinité habituelle pour mettre fin à la canicule.
Des troupes qu'il dirige bien mal d'ailleurs et que cette initiative vise en fait à convaincre de son autorité religieuse. En effet, à la mosquée de Paris on attend moins de cet appel une réelle venue de la pluie que l'attribution d'une stature nationale à son recteur isolé par les fondamentalistes de l'UOIF et de la FNMF. Acte politique pitoyable, les sermons aquatiques entendus le vendredi 15 août 2003 ne confèreront pas beaucoup plus de prestige ni de représentativité à Dalil Boubakeur. Après ses fausses démissions du CFCM, Boubakeur s'agite désespérément comme un chaytan (diable) pour se poser en personnage incontournable de l'islam français.
Juifs, hindous et bouddhistes n'ont, par contre, dit mot contre la sècheresse, soit qu'il la considèrent contre un juste châtiment, soit qu'il ne disposent pas des éléments adéquats pour interpeller leurs dieux...
16 août 2003
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