Laurence Parisot et Bernadette Chirac tous voiles dehors pour complaire aux rois du pétrole
A 48h de la journée des femmes, la présidente du MEDEF Laurence Parisot a choisi son camp, celui des marchands de pétrole contre celui de la libération des femmes du machisme religieux. Accompagnatrice du chanoine Chirac en Arabie Saoudite, ce riant pays où c'est à coups de bâton et de sabre qu'on corrige les mauvaises pensées, Laurence Parisot, et son avidité à signer des contrats, a constitué une basse caution du fascisme islamique en se présentant vêtue de la abaya, le traditionnel voile noir qui rassure les fous d'Allah engoncés dans leurs frustrations. La patronne en chef a ajouté à son déshonneur avec le port de gants au cas où elle aurait été amenée à serrer la main d'un responsable local. Bien mal lui en pris : pas un contrat n'a été ramené par Chirac et sa clique de cravatés. Que le commerce français ait connu un échec est sans importance, il s'en consolera sur le dos des licenciés des CNE et de ceux, futurs, des CPE. Par contre l'insulte faite aux femmes au nom de l'argent roi est un encouragement inespéré pour les fanatiques adeptes, en France, du port du voile dans les entreprises. En attendant l'application de la charia au MEDEF, Laurence Parisot traite les principes d'égalité femmes-hommes comme les produits commerciaux emportés dans sa valise : par la marchandisation. Pire, en même temps que Laurence Parisot, sainte Bernadette a été vue elle aussi revêtue de la abaya ! Le pieux torchon s'accordera harmonieusement, dans sa garde-robe, avec la mantille qu'elle avait exhibée lors de la béatification de Mère Teresa au Vatican en 2003. Plus rien ne surprend de la part de celle qui, en décembre 2005, avait convié Mgr Di Falco à dire une prière à l'Elysée...
Mais Laurence Parisot n'est pas un cas isolé qui déshonorerait, seule, la profession. Lors de l'affaire des caricatures danoises, des responsables patronaux du petit royaume avaient en effet déploré la publication des dessins au motif que l'économie danoise aurait à en subir de fâcheuses conséquences. La société Nestlé s'était empressée de préciser qu'elle n'était pas danoise mais suisse et un supermarché Carrefour de Dubaï avait retiré de ses rayons tous ses produits danois. Lamentables contorsions envers le fanatisme religieux. Auparavant, en 2003, les faux modernes Lustiger et Boubakeur, respectivement archevêque de Paris et recteur de la mosquée de la même ville, étaient intervenus à l'université d'été du MEDEF pour y délivrer la bonne parole. Le bénéfice de cette sainte alliance est réciproque : d'une part, le syndicat patronal reçoit la caution prétendument morale qui lui fait tant défaut et, d'autre part, les religieux sont consolés de leur perte d'influence par le grisant contact avec les chefs.
Avec ce piteux voyage en Arabie Saoudite, Chirac poursuit ses tentatives de séduction en terre musulmane. On se souvient qu'en Tunisie il avait redéfini les droits humains comme le droit de disposer d’un toit et de pouvoir se nourrir. En 2004, il s'était hâté de féliciter Bouteflika de sa réélection à la présidence algérienne, processus dans lequel on chercherait en vain une ébauche de démocratie. L'année suivante, Chirac avait fait un saut éclair à Ryad suite au décès du roi Fahd parti vérifier les thèses islamiques sur les vierges éternelles du paradis. Enfin, les caricatures danoises de Mahomet ont vu un Chirac agenouillé devant les menaces proférées par les fascistes de l'islam en appelant au respect des croyances plutôt que réaffirmer l'intangibilité de la liberté d'expression et de la liberté de critique et de moquerie des religions, toutes les religions. A quand des vacances du couple présidentiel dans le royaume wahhabite ?
Sources : AP 5 et 6 mars 2006, Libération 6 mars 2006, Liberté (quotidien algérien) 7 mars 2006
26 mars 2006
|