La routine des déclarations antilaïques du pape
Le pape Jean Paul II a mis à profit quelques instants de lucidité pour lire son discours au corps diplomatique européen le 12 janvier 2004. Que des relations diplomatiques soient entretenues avec le faux Etat du Vatican est un premier agenouillement. Que le pape donne des directives aux diplomates en est un second, une ingérence toutefois peu surprenante, le pape étant coutumier du fait. Plus grave, les récriminations papales ont concerné la situation française avec la tentative d'intimider les parlementaires au sujet du débat sur la loi contre les signes religieux à l'école. Sans un regard vers les méfaits dont le catholicisme se rend toujours coupable lorsqu'il est livré à lui-même, le pape a déclaré que la liberté religieuse pourrait être mise en péril "dans certains pays d'Europe". Et pour que cela soit bien clair, Wojtyla a précisé que "la laïcité n'est pas le laïcisme".
En guise de réaction, Xavier Darcos, ministre délégué à l'enseignement scolaire, a souhaité expliquer la position française après avoir bien veillé à s'aplatir devant la figure papale : il a précisé que ses propos était prononcés "toute révérence gardée vis-à-vis du pape" ! Au nom de quoi un ministre d'une république laïque doit-il se prosterner devant le chef de la secte qui a réussi ?
Quant à Dalil Boubakeur, éternel passager de la voiture balai, il a, à la suite de son collègue mitré, regretté "que la société dans laquelle nous vivons affirme la primauté du politique sur le religieux". La Mosquée de Paris n'ignore pas que l'inverse, la primauté du religieux sur le politique, s'appelle la théocratie.
Source : AP 13 janvier 2004
21 janvier 2004
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