Au Pakistan la Cour Suprême acquitte Ayub Masih
Ayub Masih, qui avait été condamné à mort pour blasphème en avril 1998, a
été acquitté par la Cour Suprême du Pakistan le 16 août 2002.
Le jugement a rejeté la décision de la Haute Cour de Multan qui avait
confirmé la condamnation à mort en juillet 2001.
Ayub, un chrétien de 35 ans vivant dans le village de Chak Arifwala au
Punjab, avait été arrété et accusé de blasphème en vertu du texte Section
295 C du Code Pénal pakistanais en octobre 1996, quand son voisin Mohammed
Akram, afin de récupérer ses terres, avait prétendu qu'Ayub avait offensé Mahomet. Ayub nia avoir tenu des propos blasphémateurs et affirma
qu'il était accusé à tort. Amnesty International l'a déclaré prisonnier de
conscience.
Il avait été condamné à mort en avril 1998. Il n'avait pas pu trouver
d'avocat jusque là qui soit prêt à le défendre. Le procès avait attiré
l'attention de la communauté internationale quand l'évêque de Faisalabad
John Joseph, organisateur d'une manifestation en sa faveur, se suicida
en réaction à la condamnation à mort. Cela avait provoqué des pressions à l'échelle
internationale sur le gouvernement de la Premier Ministre Benazir Bhutto. La
condamnation à mort fut temporairement suspendue, mais confirmée par la
décision de la Haute Cour de Multan en juillet 2001. Ayub formula alors son
dernier appel devant la Cour Suprême.
Ayub a informé ses amis chrétiens à l'étranger qu'il avait été torturé
plusieurs fois pendant sa détention et que ses co-prisonniers
fondamentalistes avaient tenté par deux fois de l'assassiner en novembre
1997 et janvier 1999, mais il survécu. Un groupe de fondamentalistes avait
menacé de le tuer ainsi que son avocat s'il était acquitté.
Les trois juges de la Cour Suprême n'ont pas suivi la décision de la Haute
Cour, sans donner de raisons. Les détails seront donnés ultérieurement, a
indiqué la déclaration de la cour.
Source : Rationalist International numéro 101, 20 août 2002
9 septembre 2002
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