Rasée et battue pour avoir fréquenté un non musulman




Décider seule de sa vie, de ses amours, est encore un rude combat, en France, dans certaines familles musulmanes. Mariage forcé contre liberté d'aimer, c'est l'asservissement à la famille et à la religion qui s'affronte à la liberté de chaque individu de décider de sa vie. A Oullins près de Lyon, une jeune fille de dix-huit ans a été rouée de coups et rasée le 16 novembre par son frère, pendant qu'elle était maintenue par son père, du fait de sa relation avec un jeune garçon non issu de la communauté musulmane mais d'origine espagnole. Pour cette famille d'origine tunisienne, Bouthaïna devait être mariée à un cousin tunisien. Attirée au domicile familial par sa mère sur la base d'un mensonge, la jeune fille est coincée dans la salle de bain par son père et son frère. Celui-ci la frappe, lui crache dessus et la tond partiellement. Bouthaïna tentera de se suicider en avalant de l'eau de Javel.

Après une comparution immédiate le 20 novembre, le procès a eu lieu le 20 décembre au tribunal correctionnel de Lyon. Très courageuse, la jeune fille a tenu à y assister et a confirmé que le rejet d'une union avec un Français était bien la raison de cette agression sauvage : "Ils me reprochaient de sortir avec un Français." Le frère a reconnu avoir battu, tondu et craché sur elle, et s'en montrait même fier. En tant qu'homme et musulman, comme l'a dit son avocat, il se doit de faire régner l'ordre dans la famille. Pire, la salle comportait de nombreuses personnes, femmes comme hommes, favorables aux agresseurs ! L'enfermement communautaire, la solidarité de la meute, a montré, dans cette cabale contre un femme libre, toute sa nocivité. Quant au père, il n'a pas hésité à renier sa fille : "Cette fille-là ne m'appartient plus, je la donne à l'Etat français."

Le tribunal a condamné le frère à quatre mois de prison ferme et huit avec sursis, et le père à six mois de prison avec sursis.

Dans le souci de ne pas diaboliser l'islam politique ou d'alimenter l'imposture du relativisme culturel, certains n'hésiteront pas à minimiser cette affaire comme un acte de délinquance ordinaire. Pourtant rien n'est plus faux. L'enfermement dans la famille, la Tradition, la religion, n'est pas chose rare dans les milieux musulmans peu éduqués. Le non musulman y demeure un impur qui mange du porc, un occidental pervers. Innombrables sont les femmes qui étouffent sous cette carapace imposée par une religion arriérée. Combien de vie ont été brisées par l'autoritarisme parental, l'obscurantisme de la famille, des voisins ou des amis ? Le vrai combat antireligieux, aujourd'hui en France, loin de l'antipapisme traditionnel qui demeure finalement très confortable autant que distrayant, passe par la lutte sans merci contre le totalitarisme islamique qui opprime, en premier lieu, les femmes et les incroyants maghrébins et arabes.


Sources : Reuters 20 décembre 2006, Le Progrès 20 décembre 2006, Regards de femmes 20 novembre et 20 décembre 2006


6 janvier 2007


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