Traité d'athéologie

Michel Onfray

Grasset 2005




C'est le livre qu'attendaient tous les athées tant le sujet est rarement voire jamais abordé avec tant de pugnacité. Michel Onfray vise juste et frappe fort. Unique en son genre, son Traité d'athéologie est à lire d'urgence, il est l'outil indispensable pour un rejet catégorique de ces fables névrotiques et doloristes qui enseignent la soumission et la haine de soi.

Mieux qu'un commentaire qui ne pourrait que réduire la pensée fièrement blasphématrice de Michel Onfray, quelques extraits de son livre permettent avantageusement de juger de sa vigueur à débarrasser les religions, ainsi que la notion de dieu, de la propagande mensongère distillée par des générations de clercs qui sont autant de faussaires :

page 29 :
"Tant que le religion reste une affaire entre soi et soi, après tout, il s'agit seulement de névroses, psychoses et autres affaires privées. On a les perversions qu'on peut, tant qu'elles ne mettent pas en danger ou en péril la vie d'autrui..."

page 30 :
"L'athéisme n'est pas une thérapie mais une santé mentale recouvrée."

page 67 :
"Trois millénaires témoignent, des premiers textes de l'Ancien Testament à aujourd'hui : l'affirmation d'un Dieu unique, violent, jaloux, querelleur, intolérant, belliqueux, a généré plus de haine, de sang, de morts, de brutalité que de paix..."

page 69 :
"Je ne sache pas que les papes, les princes, les rois, les califes, les émirs aient majoritairement brillé dans la vertu tant déjà Moïse, Paul et Mahomet excellaient respectivement pour leur part dans le meurtre, les passages à tabac ou les razzias - les biographies témoignent."

page 79 :
"La messe dominicale n'a jamais brillé comme un lieu de réflexion, d'analyse, de culture, de savoir diffusé et échangé, le catéchisme non plus, ni même les autres occasions rituelles et cultuelles des autres religions monothéistes.
Mêmes remarques avec les prières au mur des Lamentations ou les cinq occasions quotidiennes des musulmans : on prie, on pratique la réitération des invocations, on exerce sa mémoire, mais pas son intelligence."


page 80 :
"Psalmodier, réciter, répéter n'est pas penser. Prier non plus. Loin de là."

page 120 :
"Puisque le fatras biblique suffit à toute science, l'Eglise passe à côté de toutes les découvertes majeures effectuées pendant les dix siècles où la poussée de l'intelligence est contenue mais pas stoppée par les autorités catholiques, apostoliques et romaines. Le progrès s'effectue grâce à des individus rebelles, des chercheurs déterminés, des scientifiques privilégiant la raison aux croyances de la foi. Mais si l'on examine un peu les réactions de l'Eglise face aux découvertes scientifiques sur les mille dernières années, on demeure stupéfait des ratages accumulés !"

page 134 :
"La haine des femmes ressemble à une variation sur le thème de la haine de l'intelligence."

page 163, à propos des incohérences dans les Evangiles :
"Que faire de ces contradictions, de ces invraisemblances : des textes écartés, d'autres retenus, mais bourrés d'inventions, d'affabulations, d'approximations, autant de signes qui témoignent d'une construction postérieure, lyrique et militante de l'histoire de Jésus."

page 163 :
"Les croyants inventent leur créature, puis lui rendent un culte : le principe même de l'aliénation..."

page 166, à propos de la conversion de Paul :
"cette crise ressemble à s'y méprendre à l'illustration d'un manuel de psychiatrie, chapitre des névroses, section des hystéries..."

page 194, sur les contradictions dans la Bible et le Coran :
"Dans chacun de ces trois livres fondateurs, les contradictions abondent : à une chose dite correspond presque immédiatement son contraire, un avis triomphe, mais son exact opposé aussi, une valeur est prescrite, son antithèse un peu plus loin."

page 203 :
"une sourate (IV, 82) bien imprudente affirme que le Coran provient directement d'Allah. La preuve ? L'inexistence de contradictions dans le livre divin... Las ! Il ne faut pas bien longtemps pour s'apercevoir qu'elles abondent au fil des pages !"

page 204 :
"Mahomet lui-même na pas excellé dans les vertus chevaleresques, sa biographie témoigne : le Mahomet de Médine pratique la razzia lors de guerres tribales, s'attribue des captives de guerre, partage les butins, il envoie ses amis en première ligne pour les exactions guerrières, puis, à peine atteint par une pierre, assiste à la débandade de ses amis dissimulé dans une tranchée, il mandate des proches pour l'élimination de tel ou tel adversaire gênant, quand il combat, il massacre allègrement des juifs, etc. Allah est grand, certes, donc Mahomet son Prophète aussi mais n'examinons pas trop les qualités de l'envoyé, car Dieu pourrait bien en pâtir..."

page 207 :
Mahomet est "un homme qui, ramasseur du crottin des chameaux, ne savait, pauvre bougre, ni lire ni écrire..."

page 240, à propos du Coran :
"Trop de pages invitent à l'antisémitisme, à la haine des juifs, à leur spoliation et leur extermination pour qu'un combattant musulman ne se croie pas légitimé à passer les juifs par le fil de l'épée."

page 241 : "Au sein même de la communauté musulmane de prétendus semblables, la hiérarchie persiste : les hommes dominent les femmes, les religieux dominent les croyants, les fidèles pieux dominent les pratiquants tièdes, les vieux dominent les jeunes. Phallocratie, théocratie, gérontocratie, le modèle tribal et primitif des origines ne cesse pas depuis treize siècles. Il est fondamentalement incompatible avec les société issues des Lumières."

page 250 : "moderniser la religion musulmane, vivre un islam laïque, moderne, républicain" sont des "billevesées intenables."

page 251 :
"l'islam est structurellement archaïque : point par point, il contredit tout ce que la philosophie des Lumières a obtenu depuis le XVIIIe siècle en Europe et qui suppose la condamnation de la superstition, le refus de l'intolérance, l'abolition de la censure, le rejet de la tyrannie, l'opposition à l'absolutisme politique, la fin de toute religion d'Etat, la proscription de la pensée magique, l'élargissement de toute liberté de pensée et d'expression, la promulgation de l'égalité des droits, la considération que toute loi relève de l'immanence contractuelle, la volonté d'un bonheur social ici et maintenant, l'aspiration à l'universalité du règne de la raison. Autant de refus clairement signifiés à longueur de sourate..."


D'autres textes athées de Michel Onfray :
- Enseigner le fait athée !
- L'odeur de sang des monothéismes
- Le lointain amour du prochain


23 février 2005


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