Encore des repentances: le pape demande pardon aux aborigènes d'Australie et aux autochtones d'Océanie




La méthode est maintenant bien rodée: on demande pardon et tout est oublié. Mais le pape, loin d'être un imbécile, prend bien soin de prononcer la repentance au nom des membres de l'Eglise et pas de l'Eglise en tant qu'institution: "L'Eglise exprime son profond regret et demande pardon pour toutes les fois où ses fils ou ses filles ont participé ou participent encore à ces injustices". L'honneur est donc sauf...

Le document utilisé pour cette déclaration a été rédigé en 1998: Ecclesia in Oceania. Au programme de cette fausse contrition: violences, abus sexuels et enlèvement d'enfants à leur familles (plusieurs dizaines de milliers) commis par les curés depuis l'arrivée des premières missions en Océanie en 1827. Si d'habitude JPII se rend sur place, il a cette fois innové en restant à Rome et en envoyant sa déclaration par messagerie électronique. Le progrès permet désormais d'éviter la confrontation directe avec les victimes, habile utilisation de ce qui peut aussi être honni selon l'intérêt qu'on y a. Le pape a rappelé que "dans l'Eglise les abus sexuels sont en profonde contradiction avec l'enseignement et le témoignage de Jésus Christ", un bel effort d'analyse après 2000 ans de massacres et d'oppression... Et pour mieux faire diversion, Karol Wojtyla déplace son propos vers les problèmes actuels qui menacent ce qui reste des aborigènes: disparition de la culture, perte d'identité et des droits, danger des jeux d'argent, aliénation de leurs terres. Sans oublier d'attirer la compassion sur l'Eglise elle-même en gémissant que le phénomène des viols "a été dramatique pour la vie de l'Eglise et devenu un obstacle à la proclamation de l'Evangile". En stratège habile le Vatican retourne également la situation à son compte en plaidant pour une action plus marquée des religions dans les questions sociales. L'Eglise catholique reste donc une institution de vampire qui, par tous les moyens, s'accroche à sa proie pour en retirer la substance qui la maintiendra en état de nuire.


Source : Yahoo Actualités 22 novembre 2001



5 décembre 2001

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