Echec de la manifestation islamiste du 7 février 2004

Un fiasco supplémentaire pour les provoile




Alors qu'à l'Assemblée Nationale les députés débattaient pendant toute la semaine de la future loi sur les signes religieux à l'école, les partisans du voile islamique ont réussi un beau doublé : ils ont échoué par deux fois, les 4 et 7 février, à mobiliser largement pour le port du torchon islamique à l'école. C'est d'abord devant l'Assemblée Nationale que des mouvements antiracistes, écologistes, féministes et d'extrême gauche ont constaté que seuls les fanatiques religieux avaient répondu à leur appel à un maigre rassemblement de 500 personnes, les militants étant restés chez eux. Et c'est, ensuite, de la place Denfert Rochereau au Champ de Mars, où les musulmans ont échoué à mobiliser... les musulmans en ne réunissant que moins d'un millier de barbus et de femmes voilées alors que les organisateurs, n'ayant peur de rien et surtout pas du ridicule, ont imaginé 5000 participants. Preuve que la pseudo "stigmatisation" des musulmans de France ne convainc pas grand monde, y compris parmi ceux présentés comme les victimes expiatoires du "racisme" laïque. La démotivation est donc avérée et le fiasco complet.

La très faible participation des musulmans à la manifestation du samedi 7 février a d'ailleurs encouragé les plus malintentionnés des observateurs à imaginer un autre scénario que celui prévu au départ. Le ridicule d'un défilé clairsemé dans les rues de Paris aurait pu adroitement être évité par la transposition, dans la ville lumière, du pèlerinage mecquois : faire sept fois le tour de la place Denfert Rochereau aurait satisfait autant la Préfecture de police, chargée des questions de circulation automobile, que les fidèles trop heureux de ressentir ici l'émotion des sables saoudiens. Mais tel ne fut pas le choix des organisateurs, des groupuscules comme le Mouvement pour la Justice et la Dignité et l'Union Française pour la Cohésion Nationale, et le défilé s'est élancé à la conquête du bitume de la capitale après, toutefois, que quelques pieux adversaires de l'islamophobie aient effectué leur prière devant la gare de RER. Une conquête qui sera plus inspirée par Don Quichotte que par le Cid...

Sous le signe de la lutte contre l'islamophobie, forme politiquement correcte de la censure de toute critique de l'islam, la manifestation a appelé à "une loi réprimant l'islamophobie". Concernant le voile, ce sont les femmes elles-mêmes qui l'affirment : "Ni putes ni soumises, le voile on l'a choisi". C'est au nom du "libre choix" que des puritaines archaïques optent pour l'enfermement psychologique : "Mon voile c'est mon choix, merci de le respecter". En tête du cortège, une pancarte est plus précise sur l'articulation des lois de la République et de celles présentées comme divines : "Le voile est l'ordre de Dieu, l'identité de la femme musulmane" ; les lois établies par les parlements démocratiquement élus ne peuvent donc que s'insérer dans les interstices permis par "dieu". Les drapeaux tricolores abondent, brandis par des mains subitement républicaines ou revêtus comme des keffiehs ou des hidjabs raffinés. Le tout sur un fond musical fait de la récupération de la Marseillaise et du Chant des partisans.

Malgré une participation en baisse par rapport aux pèlerinages précédents, les pancartes et slogans vomis par la sonorisation ont quelque peu énervé les passants. Aux infidèles qui l'ignoreraient, on explique que "l'islam c'est la paix" et que "le plus grand courage de l'homme est toujours de s'attaquer aux femmes", un avertissement que les femmes voilées de force ne contesteront pas bien que l'homme ici visé soit plutôt la forte majorité masculine des législateurs. Mais tout n'est pas sombre pour les musulmans de France et un prophète leur est apparu. Il s'agit de Jean Baubérot, seul membre de la commission Stasi à s'être opposé au principe d'une loi : "J. Baubérot vous êtes un homme juste". D'autres, par contre, le sont moins et se voient accablés par les amalgames les plus répugnants : "1940 instauration du régime de Vichy, 2004 instauration de la loi Stasi".

Sur le boulevard Montparnasse, des passants éberlués s'arrêtent devant des prières improvisées sur le trottoir, un prosélytisme agressif qui désole un service d'ordre très présent et désespéré par l'indiscipline de ses aspirants républicains. Quelques vociférations anti-islamophobie plus loin, une cinquantaine de personnes affluent en quelques instants sur un trottoir de l'avenue Daniel Lesueur et donnent un spectacle que les koufar (les infidèles) croyaient réservé à Téhéran ou Kaboul : à la suite d'un petit groupe d'entre eux, les fous d'Allah se pressent sur un territoire exigu au grand dam de riverains choqués par la prise de possession de leur rue à des fins religieuses et ne pouvant plus accéder à leurs appartements. Le service d'ordre, impuissant mais néanmoins prévoyant, avait auparavant interdit la prise de photographies de cette démonstration de laïcité islamique. Le même scénario, avec quatre personnes, est observé quelques mètres plus loi, dans la rue suivante.

Le trajet trop long et une averse bien peu compatissante envers les djihadistes auront raison de la force des convictions "laïques et républicaines" de beaucoup de participants et seulement 500 d'entre eux parviendront à l'étape finale de la manifestation, devant l'Ecole Militaire. Plus connu sous le nom de Docteur Abdallah sur oumma.com où il n'hésite pas à prodiguer ses conseils pour une circoncision réussie, le gourou Thomas Milcent prendra la parole et exhortera les jeunes filles à résister à l'enlèvement du voile, précisant qu'il leur faudra néanmoins être prudentes. Le téméraire médecin ajoutera qu'il sera toujours à leurs côtés pour aider, par ses conseils "techniques", à contourner la loi. Tant de générosité sera saluée par d'enthousiastes "Allah akbar". Le défilé terminé, et alors qu'on répète une ultime fois que "l'islamophobie n'est pas une opinion mais un délit", chacun peut enfin se sustenter avec un sandwich halal ou une bouteille de Mecca Cola et s'interroger sur l'échec retentissant d'un cortège rachitique.


8 février 2004


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