Victoire à Lyon : les foulards disparaissent

communiqué des enseignants

12 septembre 2003




L'an dernier nous avions entrepris de multiples actions pour avancer dans la résolution du problème (intervention de la médiatrice nationale, grève de 83% des personnels, journée de la Laïcité avec conférence du philosophe Henri Pena RUIZ, modification du règlement intérieur, vote du Conseil d'Administration demandant en vain la tenue du Conseil de Discipline, pétition qui a réuni 1600 signatures à ce jour, participation à un colloque sur la Laïcité à l'Assemblée Nationale). Devant l'inertie de notre chef d'établissement qui se soumettait aux injonctions de M. le Recteur (refusant que soit réuni le Conseil de Discipline), nous avions contribuer à alerter les élus sur la situation qu'avait à affronter les établissements scolaires. Deux commissions d'enquêtes ont été créées, et nous serons auditionnés le 12 septembre au Sénat par la Commission présidée par Bernard STASI (médiateur de la République) et au mois d'octobre par la Commission Debré qui conduit une réflexion sur les signes religieux à l'école.

A la rentrée, trois élèves sont arrivées voilées. Deux d'entres elles étaient nouvelles dans l'établissement. Le chef d'établissement, fort du nouveau règlement intérieur (et sous la pression de notre vigilance) a demandé et obtenu que ces élèves renoncent à porter le foulard. La 3ème élève, qui était celle à l'origine du conflit de l'an dernier, s'est engagée elle aussi à retirer son foulard.

La preuve est faite qu'il est possible d'obtenir le respect de la Laïcité par une action collective forte et pugnace quand bien même nous faut-il affronter le Recteur de l'Académie qui nous qualifiait de " laïcards ", préférant masquer le problème en le minimisant. Nous sommes conscients qu'il nous faut rester vigilants, et convaincus que le nombre de jeunes filles voilées aurait été plus important si nous n'avions pas agit pour les protéger de la pression qu'exerce sur elles les groupes politico-religieux intégristes qui mettent en cause les droits des femmes.

Chacun doit avoir à l'esprit, que c'est l'ensemble de la communauté éducative qui est attachée à cet espace de neutralité consacré par la Laïcité. Le problème, s'il se manifeste dans une classe, dans un établissement, ne concerne pas seulement l'équipe éducative de la classe mais l'ensemble du service public éducatif. Ne rien faire, c'est faire le jeu de tous ceux qui s'opposent à la laïcité.

L'intervention du législateur sera seule susceptible d'éviter que ne surgisse ici et là ce difficile problème qui sape les fondements même de l'Ecole de la République en faisant le lit du communautarisme. Nous nous associons au collectif signataire de l'appel du 6 mai (Teper, Tagieff, Tribalat, Kintzler) pour obtenir une loi qui interdise les signes religieux à l'école. Rejoignez nous ! !

Pour les Enseignants Elus au C.A : J.C. SANTANA (S1 Lycée La Martinière)


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