Déchristianisation sur les terres du Primat des Gaules
La ville de Lyon ne manque pas d'atours pour retenir le visiteur de passage. Son Musée des Beaux Arts contient des collections d'une grande richesse (peintures italiennes, flamandes, hollandaises, françaises, sculptures des 19e et 20e siècles, antiquités égyptiennes, grecques, romaines, proche et moyen-orientales) et, comme tous les musées, ne disposera jamais de trop d'espace pour les présenter au public. Comment s'étendre quand on est situé en plein centre ville, place de l'Hôtel de Ville ?
La politique de la Troisième République a rejoint l'humanisme laïque en lui attribuant les mètres carrés inutile d'un temple de la superstition et du fanatisme tout proche. En 1907, en pleine déchristianisation des organismes publics, l'église Saint Pierre qui jouxte le musée est désaffectée et son espace lui est attribué. Elle accueille la collection de sculptures (voir photo sur le site du musée), dont plusieurs de Rodin, et sera inaugurée en 1934 par Edouard Herriot. L'utilisation non religieuse de cette église romane mit un terme à une carrière prosélyte fort longue. Erigée au 12e siècle, elle était devenue, comme tant d'autres, une fabrique de salpêtre pendant la Révolution avant d'être rendue au culte en 1803. Quant au bâtiment principal du musée, il est situé dans l'ancienne abbaye royale des bénédictines.
L'entrée de l'ancienne église Saint-Pierre.
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Le clocher de l'ancienne église Saint-Pierre. Un parement incongru demeure au sommet.
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Voir aussi l'affectation d'églises à des usages non religieux à Dijon, Sarlat, Chartres et l'enjeu actuel.
2 avril 2007
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