Le fantôme

Herbert Achternbusch





Fiche technique, 1982, 87 minutes de blasphèmes


Diffusé sur Arte le 25 octobre 2013, le film de Herbert Achternbusch était présenté par la chaine comme un "ovni anarcho-surréaliste", une catégorie assez peu fréquentée. Dans un couvent de Bavière, le Christ répond à l'appel de la Mère Supérieure et s'invite dans son lit. Ainsi revenu dans le monde, il devient serveur au bar du couvent et découvre la société et ses étrangetés.



Organisé en plusieurs séquences relativement indépendantes et filmé en noir et blanc, Le fantôme accumule situations absurdes, naïveté fine, obscénités à dessein et évocations des frustrations sexuelles entretenues par la religion. Marque de son inventivité totale, il n'hésite pas à servir de longs plans séquences où une situation absurde, ridicule ou hilarante peut se répéter pendant de longues minutes sans la moindre évolution. Deux policiers alcooliques font les frais de cet art raffiné de la répétition sans ennui. Le vin est d'ailleurs omniprésent : pour les policiers, les Romains, la Mère Supérieure, et JC lui-même qui refuse d'y voir son sang ("transformer l'eau en vin serait plus utile").



Autre pépite théologique, la présence simultanée sur un même support d'un crucifix et d'une photographie représentant Ernest Hemingway, qui était athée. Mais tout est simple pour JC : la résolution de cette incompatibilité passe par l'enlèvement du crucifix. Stupeur de la Mère Supérieure.



20 décembre 2013

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