Qui est le grand rabbin de France Joseph Sitruk ?
Elu grand rabbin de France en 1987 et deux fois réélu (pour des mandats de sept ans), Joseph Haïm Sitruk n'est pas ce qui se fait de plus moderne (photo). Né en 1945 à Tunis, c'est donc un séfarade qui occupe la plus haute place du judaïsme en France. Il avait été, auparavant, en poste à Strasbourg et Marseille.
Dans son livre Marianne je t'aime, Patrick Kessel évoque le rabbin dans ce qu'il a de plus réactionnaire. Sitruk est ainsi contre les préservatifs au nom de la tradition et il conteste la laïcité en dénonçant "une tendance dangereuse" qui fait de "la laïcité le moteur de la société" et "de la religion une matière strictement privée" (page 51). Noter aussi que Joseph Sitruk est père de neuf enfants.
2000 : Sitruk naturellement contre les sectes
Le grand rabbin de France a été auditionné, comme tous les représentants des autres sectes monothéistes, par le groupe de travail chargé de la proposition de loi tendant à renforcer la prévention et la répression à l’encontre des groupements à caractère sectaire. Fort justement, le rabbin a noté "que tout orateur ayant un ascendant naturel sur son auditoire pourrait être accusé de manipulation mentale", pressentant qu'il pourrait, un jour, figurer dans le box des accusés... Il a aussi ajouté que l'opinion des monothéismes sur les dites sectes était nécessaire à un bon traitement du problème, ce qui constitue le meilleur moyen de veiller à ce que la loi ne se retourne pas contre soi-même. Il a, pour cela, accrédité le mensonge sur le pseudo retour actuel de la spiritualité.
2001 : Le rabbin Sitruk demande au Premier ministre Lionel Jospin de ne pas organiser d'examens scolaires les jours de fêtes juives
2002 : Joseph Sitruk déclare sa préférence pour le candidat Chirac
16 mai 2003 : Son opposition à l'interdiction du voile islamique à l'école
31 mai 2003 : Cours autant pitoyable que simpliste du grand rabbin sur Télévision Française Juive
Les cours du rabbin Sitruk sont diffusés sur Télévision Française Juive comme la parole sinon du prophète, du moins du gourou adulé par ses ouailles (qui n'apparaissent pas à l'écran mais dont la présence est devinée par l'écho donné à ses plaisanteries stupides). Le thème du cours diffusé le 31 mai 2003 était "Les personnes âgées" et Sitruk commence sa piètre allocution en commentant l'actualité du moment sur les retraites (projet du gouvernement et manifestations de protestation). Les propos du rabbin, qu'on pouvait croire homme érudit et fin par son statut et son autorité intellectuelle, seront d'une banalité affligeante et d'une bêtise consternante.
Digne d'une discussion de comptoir, ses commentaires se sont attachés à fustiger le goût immodéré des loisirs et le supposé refus de travailler des contemporains, argument classique de tous les nostalgiques d'antan. Et de donner un pronostic sur la nocivité des loisirs qui permet d'apprécier la hauteur du personnage : la décadence est proche comme l'a subie la Rome antique avec ses orgies et ses jeux du cirque. Raccourci saisissant.
Adversaire résolu de l'hédonisme pour un meilleur asservissement de l'individu à son maître, Sitruk ironise sur les fonctionnaires, les 35 heures, et conteste les jours de RTT, sans en donner une critique argumentée qui permettrait le débat. Le premier personnage du judaïsme français ne sait que tenir des propos simplistes qui ravissent les niais et les adorateurs aveugles.
Mais cette introduction amenait une réponse imparable : les juifs, peuple élu, ont LA solution. Le shabbat les occupe chaque fin de semaine ce qui les protège de l'oisiveté. Effectivement, s'astreindre à la prière en débarrassant son esprit de toute autre activité, qu'elle soit intellectuelle ou de simple distraction, est une garantie contre toute forme de réflexion qui pourrait distraire de la religion. Joseph Sitruk, encouragé par une autosatisfaction manifeste, s'alarme des "centaines de milliards d'heures" perdues chaque semaine par les loisirs. Ses arguments attristent par leur idiotie insondable : les week end, sans travail ni prières, sont nocifs car ils sont le théâtre d'une proportion importante d'accidents de la route. On est confondu par tant d'absurdité.
Sitruk, afin de montrer qu'il n'est pas le personnage austère que sa barbe abondante laisserait supposer, tente quelques traits d'humour qui ne dérident que son public et consternent plutôt le téléspectateur par ses piètres qualités de comique et de comédien.
L'allocution du rabbin Sitruk n'aura été, du début à la fin, qu'une suite ennuyeuse et exécrable de propos approximatifs, de phrases sans envergure, de réflexions basses et simplistes, qui, néanmoins, ne manquaient pas d'impressionner un auditoire béat.
25 juin 2003
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