Echec de la tentative de financement des JMJ 2005 par le Parlement européen




Les émissaires du Vatican n'ont pu que flairer la douce odeur du Saint Pognon dans les couloirs du Parlement européen sans s'en emparer. Comme les prochaines Journées Mondiales de la Jeunesse (Catholique) organisées à Cologne en août 2005 ne se financeront pas en vendant de l'eau bénite, l'Europe n'avait pas craint d'envisager l'attribution de son pieu concours à la hauteur de 1 500 000 euros. L'assurance de bénéficier des subsides des contribuables européens évitait de parier sur la générosité des fidèles. Le déficit de 1 300 000 euros de la visite récente du pape à Lourdes a montré que les pèlerins ne sont pas vraiment disposés à verser leur obole. Pour les JMJ 2005, la droite (PPE) souhaitait que la Sainte Oseille vienne directement du robinet de la pompe à fric mais le vote effectué mi décembre 2004 en a décidé autrement en n'atteignant pas la majorité des deux tiers. Une dîme de 1 500 000 euros n'aurait d'ailleurs pas été de trop pour rappeler les vœux de pauvreté de l'Église.

Après Vienne (2003) et Paris (Toussaint 2004), et avant Lisbonne (2005) et Bruxelles (2006), la campagne de réévangélisation se poursuit néanmoins avec une ardeur de croisé malgré cet échec. Dans le message où il appelle les jeunes à participer aux JMJ de 2005, le pape a évoqué avec intransigeance les exigences du catholicisme et n'a pas fait mystère de l'inscription de ces journées dans une campagne de conversion des non-catholiques. Il n'a pas manqué, aussi, d'alimenter la tromperie d'une compatibilité entre foi et raison, dérisoire astuce pour masquer l'obscurantisme chrétien. Sachant que Jean Paul II prévoit de venir à Cologne, c'est en fait le financement de son voyage par le Parlement européen qui a été évité. Mais il n'est pas sûr que la tentative de subventionner ces journées relève d'une générosité désintéressée. La religion a toujours constitué un auxiliaire utile pour les pouvoirs en place du fait de son extraordinaire capacité à faire endurer l'injustice au peuple dans l'attente d'un au-delà imaginaire : l'ordre des choses a été voulu par "Dieu" et l'individu n'est pas fondé à intervenir. Nul doute que l'enfermement dans la prière distillé lors des JMJ 2005 contribuera à dissuader les participants d'agir contre le chômage et les régressions sociales.


Source : Centre d'action laïque de Bruxelles


25 janvier 2005


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