Le pape s'invite au parlement italien
Comme aucune porte n'ose lui résister, le pape Jean Paul II s'invite partout où il peut prêcher son message de reconquête catholique des états, de l'Europe, du monde entier. La Terre entière semble livrée à ce vieux despote dont l'ultime objectif aura été de l'infecter avec ce poison mortel appelé christianisme dont la nocivité est connue depuis près de deux millénaires.
Il s'est donc rendu au parlement italien le 14 novembre 2002 devant des parlementaires proches de l'extase, en admiration complète devant celui qui veut faire de l'Europe une terre chrétienne: "Je nourris l'espoir que, grâce aussi à l'Italie, ne fera pas défaut aux fondations de la maison commune européenne le ciment de l'extraordinaire héritage religieux, culturel et civil qui a fait la grandeur de l'Europe."
Pourtant, des voix (extrême gauche, laïques, quelques médias) se sont élevées pour protester contre cette ingérence; mais aucune n'est représentée à l'intérieur de l'hémicycle. Que peuvent ces résistants devant la servilité de tous les grands partis en quête d'un mot agréable, d'une attention, d'une prière d'un pape qui n'a jamais autant méprisé les lois civiles? Le Vatican fut le dernier salon où l'on cause à l'occasion des élections présidentielles de 2001 qui a vu tous les grands partis venir s'agenouiller devant le vieillard. Et la version italienne de la politique de "la main tendue" a été illustrée récemment quand le maire de Rome, ancien communiste, a élevé Wojtyla au rang de citoyen d'honneur de la capitale. La bête cléricale, affamée de tout ce qui ne lui appartient pas encore, poursuit sans relâche cette reconquista des temps modernes, encouragée qu'elle est par la disparition de toute contestation.
Source : Le Monde 15 novembre 2002
25 novembre 2002
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