Observations du Haut Conseil à l'Intégration sur l'islam en France
Le Haut Conseil à l'Intégration a remis en décembre 2000 au Premier ministre Lionel Jospin son rapport sur "L'Islam dans la République". Il est disponible sur le site de La documentation Française.
Dans une première partie, le rapport effectue des rappels de la loi de 1905, dresse les étapes de l'implantation musulmane en France, décrit le quotidien de l'islam et de sa pratique pour terminer par des recommandations et des propositions. La seconde partie contient des statistiques relatives à la présence des étrangers en France.
La publication du rapport reçut une publicité inattendue, et dont le HCI se serait bien passé, du fait de la démission d'une de ses membres, la démographe Michèle Tribalat, en signe de protestation contre des conclusions trop consensuelles envers les musulmans.
Le rapport du HCI rend compte, pourtant, d'un nombre élevé d'évènements inacceptables pour un état laïque qui auraient dû inciter à plus de fermeté dans ses conclusions.
Observations du HCI sur le communautarisme musulman:
- en 1990, seulement 4% des 500 imams exerçant à temps plein étaient français, ce qui handicape d'autant plus la bonne compréhension de la laïcité.
- il n'existe aucun institut satisfaisant pour la formation des imams.
- 10 à 15% du marché de la viande halal provient d'abattages clandestins sans aucun respect des normes sanitaires. 20000 à 30000 tonnes de viande sont concernées chaque année.
- proportion élevée d'abattages clandestins d'ovins lors de l'Aïd el kébir, le 10ème jour du mois du pélerinage à La Mecque. Le HCI constate avec dépit que l'augmentation du nombre de terrains mis à disposition par les préfectures et les municipalités pour l'abattage des animaux n'a pas conduit les croyants à les utiliser de façon plus généralisée que les années précédentes.
- dans les écoles, revendications des parents d'élèves pour proposer des produits halal aux repas. C'est une étape supplémentaire après la demande de ne pas consommer de porc.
- mimétisme vestimentaire: port de la barbe chez les garçons et port du voile chez les filles.
- demande d'aménagement des rythmes scolaires pour les fêtes musulmanes. Certains établissements sont quasiment déserts le jour de l'Aïd el kébir. Plus grave, pendant le mois de Ramadan, des revendications apparaissent pour interrompre ou quitter les cours à l'heure de la rupture du jeûne.
- protestations contre les programmes scolaires, la philosophie et la biologie sont contestées. Des certificats médicaux de complaisance sont accordés aux jeunes filles pour les dispenser d'activités sportives.
- prosélytisme dans les établissements scolaires (tracts, pétitions, rassemblements).
- des parents et des élèves adoptent des comportements différents envers un enseignant selon son sexe.
- pressions des élèves musulmans contre ceux issus du même milieu ne montrant pas un degré de religiosité similaire.
- comportements autoritaires des garçons musulmans à l'égard des filles dans les salles de classe.
- le système de l'Enseignement des langues et cultures d'origine (ELCO) initié en 1973 est un échec. Il confine en fait les enfants dans leur milieu d'origine au lieu de favoriser leur ouverture à la société française.
- risques de polygamie ou de répudiation des épouses en vertu des conventions bilatérales signées entre la France et certains pays musulmans. Ces accords permettent l'application sur le sol français de certaines lois des pays d'origine relatives à la famille.
29 mai 2002
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