Une manifestation à l'ambassade d'Algérie
pour les femmes agressées par les islamistes à Hassi Messaoud





Hassi Messaoud est une ville riche, très riche : des entreprises pétrolières y prospèrent en jouissant d'une sécurité absolue assurée par l'Etat algérien. Poussées par le chômage qui sévit dans le reste du pays, des femmes seules viennent y travailler et accéder à une certaine indépendance économique. Mais des mâles lobotomisés par le machisme coranique veillent et, le 13 juillet 2001, une centaine de femmes ont été agressées, violées, par une horde de cinq cents islamistes, encouragés par le prêche d'un imam qui voulait " purifier Hassi Messaoud de ces femmes impures " (El Watan 5 mai 2010). L'Etat, pourtant si appliqué à garantir la sécurité des entreprises pétrolières, a laissé les criminels impunis et, en mars et avril 2010, de nouvelles agressions de femmes par des hommes cagoulés et armés ont rappelé la liberté d'action dont bénéficient les barbares (AFP 10 mai 2010).

Contre les lynchages, le silence et l'impunité, un rassemblement a été organisé le 10 mai 2010 à proximité de l'ambassade d'Algérie à Paris. Environ deux cents personnes, très majoritairement des femmes, sont venues crier leur rage face à l'inaction et le cynisme du pouvoir algérien. Pour les islamistes, une femme seule n'est qu'une prostituée et le code de la famille comme l'article 2 de la Constitution, qui impose que l'islam est la religion de l'Etat, leur ouvrent un boulevard. Plusieurs organisations féministes étaient présentes pour joindre leurs voix et adresser, par-delà la Méditerranée, un message de solidarité aux travailleuses de Hassi Messaoud.

Pour la comédienne Nadia Kaci, auteure d'un livre de témoignages sur les agressions de 2001 (Laissées pour mortes), "Hassi Messaoud c'est trente ans de compromission du pouvoir avec les islamistes". Toutes les intervenantes ont dénoncé la "misogynie d'Etat" et demandé inlassablement l'abrogation du code de la famille (le code de l'infamie). Afin de préserver les oreilles délicates des diplomates, une forte équipe de policiers a bloqué le cortège à une centaine de mètres de l'ambassade et les autorités algériennes n'ont pas été contraintes d'entendre les cris, les slogans et les discours pour que la justice soit enfin rendue sur ces attaques :

"Solidarité avec les travailleuses d'Hassi Messaoud"
"Non, à l'impunité"
"Justice pour les femmes d'Hassi Messaoud"

Sans oublier de conspuer les représentants de l'ambassade infiltrés dans le rassemblement (l'un d'eux est indiqué dans la première vidéo sur cette page à 1 min 35 sec) : l'Algérie est un Etat policier dont la zone de surveillance s'étend aussi au sol français.

Enfin, alors que la foule vibrait de son soutien aux travailleuses d'Hassi Messaoud, un prototype de machisme très français a livré un spectacle dont on se serait bien passé. Malgré l'assistance compacte, un homme qui passait par là (la cinquantaine, costume, sacoche) n'a pas daigné détourner son chemin et, tel un conquérant dont le pas ne saurait être ralenti par un groupe de femmes, s'est avancé jusqu'aux premières lignes du rassemblement en pestant contre les manifestantes qui occupaient le trottoir. L'arrogance du coq dressé sur ses ergots fut accueillie par une salve de huées et, dans son isolement, le gallinacé lâcha un "connasses" qui ne laissa aucun doute sur sa sincérité. Le macho put finalement quitter les lieux par l'ouverture spéciale des barrières maintenues par les policiers. Ces mêmes barrières empêchaient pourtant les manifestantes de se rendre à l'ambassade d'Algérie qui a refusé de recevoir une délégation.

A consulter : le blog Femmes de Hassi Messaoud


11 mai 2010








Nadia Kaci, auteure de "Laissées pour mortes"




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