Sexe halal ?
Viande halal ou haram ? La copulation nu ou habillé ? La spiritualité musulmane atteint des sommets dès qu'elle s'aventure vers des thèmes aussi transcendants que la bouffe ou le sexe : Fouad Alaoui, secrétaire général de l'UOIF, a récemment douté de la validité du caractère halal de certains produits vendus dans le commerce (AFP 8 janvier 2006) et, en Egypte, une fatwa a déclaré qu'il n'est pas permis d'avoir des rapports sexuels entièrement nu (AFP 8 janvier 2006)... Si ces élucubrations islamiques libèrent, d'abord, un rire tonitruant, elles révèlent plus profondément deux constats : l'état de déliquescence de la pensée musulmane actuelle et les fondements puritains des textes fondateurs, directement responsables de ces archaïsmes. D'une part, il est révélateur de l'impasse de la pensée islamique qu'elle n'ait pu, y compris en Europe, élaborer un discours émancipateur : les absurdités dispensées à chaque page du Coran rappellent tout apprenti humaniste à la rigidité du dogme et à l'obscurantisme des croyances. D'autre part, la fatwa interdisant de pratiquer un acte sexuel complètement nu est un discours puritain à l'excès qui trouve aussi un bon écho en France, les rayonnages des librairies islamiques fourmillent d'ouvrages en ce sens.
La culpabilité sexuelle, et le dégoût du corps qui en résulte, procède en fait d'une stratégie élémentaire de domination des masses. Le peuple est d'autant mieux dirigé que, convaincu qu'une faute a été commise ou que sa soumission aveugle s'impose à la divinité, il ne devra son salut qu'à la prière, la mortification et l'expiation. Pour orchestrer ces sermons, rien ne vaut des textes présentés comme divins accompagnés des paroles infaillibles des dictateurs romains ou de fatwas qui confinent à l'obsession du licite et de l'illicite.
Ainsi, le Pentateuque ne présente les femmes que comme des procréatrices (Sara, Agar) ou des tentatrices (Genèse 39, 7-20) et Ratzinger vante la chasteté conjugale. Le Coran procure maintes recommandations aux plus pieux pour les orienter dans la droiture. De même que le sacrifice de l'Aïd, sur lequel Fouad Alaoui exerce sa vigilance, exige que l'animal soit tué en respectant une orientation précise par rapport à la Mecque, les Hadiths, qui constituent la Tradition islamique, dispensent une recommandation similaire pour l'acte d'uriner ou de déféquer qui ne doit pas être effectué face à La Mecque (Dawud I 7). Eblouissant islam dont les Hadiths, dans un domaine plus sexuel, régissent aussi les situations de "rêves humides" (Bukhari V 280), les éjaculations (Bukhari V 269) et recommandent de louer Allah avant un rapport sexuel (Bukhari IV 143).
Rien n'augure donc d'une modernisation prochaine de l'islam. Les chastes célibataires en robe noire en place au Vatican montrent d'ailleurs la voie à leurs frères en monothéisme par la haine persistante du corps et du plaisir.
29 janvier 2006
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