Défendre la laïcité dans un pays laïque devient un délit !

par Lucette Guibert




Première arrestation par les forces de police.... et dans des conditions surprenantes.
J'ai été arrêtée parce que je refusais d'enlever mes autocollants UFAL "Pour un combat laïque social et féministe" et "Lier le combat laïque et le combat social".
Je n'étais même plus sur le parvis où nous avions réussi à nous glisser avec 3 copines, et dont nous avions été éjectées dès l'exhibition de nos autocollants objets du délit.
Bien sur, j'ai demandé à voir les papiers des personnes qui m'ont interpellée : j'ai eu droit au brassard "police" sous le nez et comme les 4 gars semblaient manquer d'humour, je n'ai pas insisté, d'autant qu'il m'ont fermement empoignée et rapidement encagée.
Quand le car a démarré, c'est sous les encouragement et les applaudissements de soutien des personnes choquées qui ont assisté aux arrestations. Nous étions 37 dans ce premier car, militants de la lutte contre le sida, homo gays et lesbiennes, et laïques. Mais nous n'étions même pas tous militants : et le fait d'avoir assisté à la manif du début de l'après midi a été le motif d'arrestation pour 4 d'entre nous. Une souricière d'ailleurs cette manif : impossible de revenir en arrière et encerclés pour rester tranquilles le temps de sécuriser le parvis pour l'inauguration officielle!
Hugo (Victor) revient ! Le parvis qui a servi de décor à ta superbe histoire d'amour entre une gitane trop belle, coupable d'avoir "tenté" un ecclésiastique et un bossu, va être souillé du nom d'un pape particulièrement réactionnaire. Ton slogan : "l'Etat chez lui, l'église chez elle" redevient encore plus d'actualité maintenant.
Pendant 3 heures au commissariat du 18ème, nous avons eu le temps de discuter entre nous : une femme va rendre sa carte du PS, deux autres personnes ont décidé de s'engager dans un mouvement plus construit.
J'ai tenté d'obtenir "un certificat d'arrestation" : ça ne se fait pas! Il aurait fallu pour ça, que je reconnaisse avoir troublé l'ordre public : un comble!
Je n'ai pas eu le droit de serrer la main des codétenus hommes dans la cellule d'à côté, mais nous nous sommes attendus à la sortie. Cette histoire de parvis, ce n'est qu'un début...

Lucette Guibert


Source : Respublica n° 467, 4 septembre 2006


4 septembre 2006


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