Le bail emphytéotique est certainement la trouvaille la plus astucieuse, et légale, pour contourner le principe de la non subvention des religions par de l'argent public. Pour un montant symbolique, une commune peut louer pour 99 ans un terrain à une organisation confessionnelle afin d'y construire un lieu de culte. Ainsi à Gennevilliers, dans les Hauts-de-Seine, un terrain situé rue Paul-Vaillant-Couturier a été attribué à l'association Ennour par la municipalité pour un loyer d'un euro et, le 20 janvier 2007, la première pierre de la future mosquée a été posée. Bien sûr, à la Mairie, on aime la laïcité et on assure que "même si notre Municipalité est laïque et ne finance pas la mosquée, notre démarche
relève du mieux vivre ensemble, d’un respect mutuel et d’une égalité de
traitement entre les habitants" (Gennevilliers magazine, janvier 2007).
Dans son discours enthousiaste, le Maire a placé l'offre du terrain dans la continuité de la mise en place d'un carré musulman dans le cimetière de la ville. Il n'a pas manqué de saluer la présence de représentants d'autres religions, preuve que la construction d'un nouveau lieu de culte, avec la participation de la municipalité, soude les monothéismes face à l'adversité laïque. Quant à Mohamed Benali, président de l'association Ennour ("la lumière"), il se réclame naturellement de la laïcité mais une "laïcité ouverte, tolérante, généreuse". Une générosité "laïque" qui se chiffre en fait au prix du mètre carré... L'évènement antilaïque observé à Gennevilliers n'est, finalement, qu'une manifestation parmi d'autres de la frénésie actuelle à construire des mosquées. La rapport Machelon, réalisé sur mesure pour Nicolas Sarkozy, vise même à généraliser et étendre ces financements publics. Les musulmans sont évidemment libres d'édifier, à leurs frais, des lieux où entretenir des superstitions obsolètes. Cependant, pas un centime d'argent public et pas un mètre carré de terrain ne sauraient être abandonnés à ces entreprises. Au nom de quel égalitarisme les collectivités publiques devraient-elles faire ces cadeaux ? Pourquoi ce privilège locatif envers les religions ? Face au patrimoine immobilier indécent de l'Eglise catholique, l'égalité de traitement ne consiste pas à multiplier les faveurs à l'égard de l'islam mais à amener l'Eglise à plus de modestie dans son patrimoine, les églises étant vides et les couvents plus inutiles que jamais. 1er février 2007 | ||||||||
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