Simone Gbagbo fait entrer le christianisme à la présidence de la Côte d'Ivoire
Simone Gbagbo n'est pas femme à se laisser mener par le premier gourou de passage : JC est son seul maître et il convient de l'annoncer bien haut. Depuis que son mari Laurent a été élu Président de la Côte d'Ivoire en octobre 2000, les sphères du pouvoir ont vu peu à peu s'installer de nombreuses références au christianisme : prières au début du Conseil des ministres et des séances de l'Assemblée nationale, présence d'ecclésiastiques dans les couloirs du pouvoir et saupoudrage de mentions religieuses dans les discours.
Mais Simone Gbagbo n'a pas la foi rigide, les charismatiques catholiques et les gourous protestants sont tous acceptés avec engouement dans le palais présidentiel, tout est bon pour affirmer son pouvoir et le légitimer par "Dieu". Ainsi, un pasteur très proche du pouvoir n'hésite pas à clamer que "La Côte d'Ivoire est pour Jésus", jusqu'au président lui-même qui, dans la guerre civile qui secoue le pays depuis septembre 2002, se réclame d'une mission divine : "Ce poste, c'est le peuple qui me l'a donné avec l'aide de Dieu, car c'est Dieu qui établit toutes les autorités." Dieu, le pouvoir, l'autorité, l'ordre, un résumé correct de la doctrine sociale du christianisme.
L'épouse du président n'est pourtant pas la victime d'une révélation tardive, étudiante elle avait déjà des responsabilités au sein de la Jeunesse étudiante catholique et le christo-marxisme l'avait aussi tenté. Si cette dernière mode est passée, Simone Gbagbo demeure néanmoins convaincue que la Côte d'Ivoire est "bâtie sur le socle de l'Eternel."
25 mars 2003
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