Sarkozy-Ramadan-UOIF,
une trinité de culs-bénits




Après avoir berné quantité d'associations (ATTAC, FSE, MRAP, Ligue de l'Enseignement, etc.), et obtenu la complaisance de quelques médias cléricaux (Le Monde, Le Monde Diplomatique, Politis), Tariq Ramadan polluera les écrans de la télévision publique le jeudi 20 novembre : invité par France 2 à discourir avec le ministre de l'Intérieur et des Cultes Nicolas Sarkozy, on pourra contempler "sa barbe soigneusement taillée" et s'ébahir devant sa "figure de dandy" ou son "élégance patricienne qui semble innée dans les bonnes familles", selon les mots doux que lui a immodestement susurré Xavier Ternisien dans Le Monde du 16 novembre 2003. On savait l'amitié qui lie le ministre Sarkozy aux fanatiques de l'Union des Organisations Islamiques de France (UOIF), le congrès 2003 l'avait révélé avec moult salamalecs, on le découvre maintenant en proche attentionné de Tariq Ramadan, le gourou qui appelle à l'islamisation de la modernité pour mieux dissuader de moderniser l'islam. Sachant en outre que Ramadan et l'UOIF sont montés en puissance simultanément par leur coopération mutuelle, reniée aujourd'hui par le premier avec une hypocrisie efficace, cette nouvelle trinité Sarkozy-Ramadan-UOIF ne surprendra que les extraterrestres qui n'auraient rien voulu voir des agenouillements répétés du ministre devant les fous d'Allah.

Quelques jours après son incroyable présence au Forum Social Européen qui a vu la bénédiction d'une autre trinité, Bové-Ramadan-Aounit (président du MRAP), l'antiféministe Tariq Ramadan bénéficiera d'une tribune qui le consacrera comme l'égal d'un des autres interlocuteurs du ministre dans l'émission de France 2, Jean-Marie Le Pen. Aussi adversaire l'un que l'autre de la laïcité, le populisme de leur ligne politique se réduit à l'exaltation des prétendues spécificités d'une frange de la population qui serait opprimée par le reste de la société, à la phobie du péril juif, que l'un comme l'autre ont fustigé en jugeant les personnes selon leur affiliation religieuse, et à la défense du système patriarcal qui maintient la femme dans une position de réserve.

Tariq Ramadan est le nouveau Le Pen de l'islam sans qui, personne n'en doute sur oumma.com, la France court à sa perte. Nicolas Sarkozy ne pouvait rêver meilleur allié pour s'entendre féliciter de ses efforts islamophiles à un moment où il semble bien isolé dans le débat sur l'urgence de légiférer contre les signes religieux à l'école : en créant au forceps le Conseil Français du Culte Musulman, Sarkozy n'a pas hésité à rendre publique sa préférence pour l'islam brutal de l'UOIF et de la Fédération Nationale des Musulmans de France. Et cela au mépris des "intégristes de la laïcité" tels qu'il aime à discréditer les défenseurs de la stricte séparation entre les affaires publiques et le pouvoir religieux. Sarkozy met en pratique ce que Napoléon 1er avait compris avant lui, à savoir qu'une religion forte et, du moins l'espère-t-il naïvement, canalisée selon les rails du ministère, peut asseoir plus avantageusement l'autorité du pouvoir politique que la liberté, l'égalité et la fraternité réclamées par les partisans de la laïcité.

Nicolas Sarkozy et Tariq Ramadan ont besoin l'un de l'autre, tel le contrat malsain dans un couple de mantes religieuses où le mâle requiert la femelle qui, après l'étreinte, le dévorera. La coopération de la République et de l'islam, exhortée maladivement par Sarkozy et attendue avidement par Ramadan, ne conduira qu'à la destruction de la première au bénéfice de l'engraissement du second.


18 novembre 2003


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