Les Actes des apôtres, les épîtres de Paul, Pierre
et Jacques et l'Apocalypse
Le Nouveau Testament est composé des quatre évangiles de
Matthieu, Marc, Luc et Jean et d'une collection de textes relatant les
premiers pas de l'évangélisation du pourtour de la mer
méditerranée par Paul principalement mais aussi Jacques,
Pierre, Jean et Jude. Confondre les épîtres de
Paul avec des lettres effectivement écrites par Paul serait une
grande naïveté étant donné les nombreuses
réécritures et retouches apportées aux textes dans
les premiers siècles de la chrétienté. Les quatre
évangiles ne doivent leur célébrité qu'à
la sélection, effectuée progressivement par les
évêques des premiers siècles, de quatre versions les
moins contradictoires de la vie de JC parmi une soixantaine
d'évangiles. Ces derniers, malchanceux, reçurent le
nom d'apocryphes, que les éditions Gallimard ont eu l'excellente
idée de publier (Bibliothèque de la Pléiade).
Les actes des apôtres, diverses épîtres et l'apocalypse
sont ici analysés en détachant leurs nombreuses injonctions
à la discrimination (croyant - non croyant, homme - femme, juifs),
les menaces qui véhiculent la propagation de la foi, le recours au
surnaturel, l'importance de l'autorité. La philosophie est absente
de ces textes, la suprématie des anciens grecs n'est pas atteinte.
Les similitudes avec le Coran sont nombreuses, autant dans la violence des
imprécations, dans le rejet de l'autre, que dans la pauvreté
intellectuelle des réflexions ébauchées.
L'antisémitisme
Le peuple déicide ne peut espérer aucun salut de la part du
missionnaire Paul. La haine pour le juif prend, avec ces textes, une
teinte viscérale, qui influera sur le cours de l'histoire, toujours
présente deux millénaires après les faits (le Vatican
n'a reconnu l'état d'Israël qu'en 1993 alors que sa formation
date de 1948). La
discrimination envers le juif n'est pas seulement une question d'ordre
religieux mais c'est le groupe social lui-même qui est attaqué.
Leurs méfaits ne se limitent pas à l'arrestation de JC
(Act 4,10: "celui que vous avez crucifié et que Dieu a
ressuscité des morts") mais incluent celle de Paul
(Act 21, 27): "les juifs d'Asie ayant aperçu Paul dans le
temple, excitent la foule et se saisissent de lui en criant:
« Israélites, au secours! Voici l'individu qui par son enseignement
partout et pour tous combat notre peuple, la loi et le temple!»",
et les accusations portées contre lui lors de sa comparution
devant le gouverneur (Act 24.9): "Les juifs appuient ce
réquisitoire affirmant qu'il en est bien ainsi. ". Les juifs ne sont
que des agitateurs (leurs "machinations" en Act 20, 19) qui troublent
l'ordre public (Act 17, 5): "Irrités les juifs prennent avec eux
quelques vauriens parmi la populace, forment des attroupements et
sèment le désordre dans la ville.". Les divergences
religieuses
ne sont pas la seule cause de rejet, la spécificité culturelle
des juifs suffit à les rendre suspects (Act 26, 2): "«Je
[Paul] suis heureux, roi Agrippa, de pouvoir me justifier devant toi
des accusations des juifs d'autant plus que tu connais leurs coutumes et
leurs controverses.» ". Et tel
un coup de grâce, les Actes des apôtres se terminent
éloquemment sur un constat d'impuissance à ramener les juifs
à la vraie foi (28, 26): "Vous [les juifs] aurez beau entendre, vous
ne comprendrez pas, beau regarder, vous ne verrez pas".
La première lettre aux Thessaloniciens donne un
condensé des malfaisances juives (2, 14 - 16).
La tactique, réutilisée depuis, de faire d'un groupe particulier
le responsable de tous les maux d'une société n'a pas
été oubliée par Paul, missionnaire vigoureux dans ses
menaces (Rom 2, 24): "c'est par votre faute, à vous juifs, que le
nom de Dieu est blasphémé par les nations païennes.".
Misogynie chrétienne
La femme chrétienne est essentiellement un ventre.
Destinée à procréer, elle reste soumise à son
mari comme son mari est le sujet du Christ, lui-même fils de Dieu.
Le christianisme est très fervent de ce genre de classement rapide
des personnes et des valeurs. L'ordre est donné en (1 Cor 11, 3):
"Le Christ est le chef de tout homme, l'homme est le chef de la femme,
et Dieu le chef du Christ". On ne peut que louer tant de clarté.
Afin que le message soit bien entendu, le Nouveau Testament réaffirme
ces vues scandaleuses en (Ephé 6, 21-24): "Dans la crainte du Christ,
soyez tout dévouement les uns aux autres, les femmes pour leur mari
comme au Seigneur, car leur mari est la tête de la femme comme le
christ est la tête de l'église, son corps, dont il est le
sauveur. L'église est tout dévouement au Christ, qu'il en soit
toujours de même pour les femmes vis à vis de leur mari.".
La femme est au service de l'homme (Colo 3, 18): "Femmes, soyez tout
dévouement pour vos maris comme il convient à des personnes
unies au Seigneur".
La relégation de la femme au rang de servante prend des accents
musulmans en (1 Cor 11, 5-6) lorsque le port du voile s'impose comme
unique solution à la perversité féminine: "Toute
femme qui prie ou parle sous l'inspiration de Dieu sans voile sur la
tête, commet une faute identique, comme si elle avait la tête
rasée. Si donc une femme ne porte pas de voile, qu'elle se tonde;
ou plutôt, qu'elle mette un voile puisque c'est une faute pour une
femme d'avoir les cheveux tondus ou rasés.". Et plus loin,
en (1 Cor 11, 10): "C'est pourquoi la femme doit avoir la tête
couverte, signe de sa dépendance par respect des messagers de
Dieu". C'est donc au nom du respect que les femmes chrétiennes,
comme musulmanes, se voient imposer le port d'un torchon infamant,
signe du machisme intrinsèque à toute religion. La
masculinité des mythes, en dehors de l'oppression des femmes, trouve
aussi sa pleine expression dans la violence requise à l'imposition
des dogmes. La pudeur vestimentaire ne se limite pas au voile mais est
définie en (1 Pier 3, 3): "Votre parure ne sera pas
extérieure: ondulations des cheveux, bijoux d'or,
élégance des toilettes; elle sera toute intérieure:
une âme douce et paisible en son secret. Voila ce qui est
précieux au regard de Dieu.". Toutes au couvent!
L'adultère féminin est
condamné en (Rom 7, 3 ) mais rien n'est dit sur un comportement
similaire de la part du mari. Même situation pour le veuvage
où aucune exigence n'est assénée au veuf alors que
la veuve est destinée à l'adoration de son dieu (1 Tim 5, 5-7).
Le mépris de la femme ne se limite pas au rapport
hiérarchique mais s'étend à ses capacités
intellectuelles (1 Cor 14, 34-35): "Que les femmes se taisent
pendant les assemblées; il ne leur est pas permis d'y parler,
elle doivent obtempérer comme le veut la loi. Si elles souhaitent
une explication sur quelque point particulier, qu'elles interrogent leur
mari chez elles, car il n'est pas convenable à une femme de parler
dans une assemblée". Une fois encore, la Bible fait preuve d'une
remarquable clarté.
Et pour couper court à toute critique, l'énervement prend
le rédacteur de (1 Tim 2, 12-14): "Je ne permets pas à
la femme d'enseigner, ni de faire la loi à l'homme, qu'elle se tienne
tranquille. C'est Adam en effet qui fut formé le premier, Eve ensuite.
Et ce n'est pas Adam qui se laissa séduire, mais la femme qui
séduite, a désobéi.". La misogynie chrétienne
n'est que l'expression de la faute originelle, un artifice pratique pour
désigner le bouc émissaire. Mais le salut existe
(1 Tim 2, 15): "Néanmoins, elle sera sauvée par la
maternité". Un ventre, tel est l'unique rôle de la
femme dans une société chrétienne.
Le mépris de la femme assure à la religion chrétienne
un pouvoir renforcé dans la mesure où la moitié de la
population est privée du droit de parole et maintenue dans une
position subalterne. Mais, paradoxalement, les penchants mystiques sont
plus fréquents chez les femmes que chez les hommes. Il s'agit donc
d'une situation absurde où la population féminine alimente
une foi qui l'opprime et cherche son salut dans sa soumission. Plus que jamais,
la Bible reste la meilleure lecture pour se libérer d'une religion
méconnue par ses adeptes.
Paradoxe de la volonté divine qui crée les incroyants
Dieu a créé le ciel et la Terre et l'a remplie de ses bienfaits.
La créature de Dieu la plus achevée, l'être humain,
n'est pas pour autant un modèle de perfection, et le mal,
l'incroyance, ont pu se développer par sa faute. Est-ce là un
signe que Dieu n'est pas tout puissant? Les textes dits sacrés nous
rassurent en précisant que cette situation de corruption a aussi
été voulue par Dieu. Mieux, dans certains cas, Dieu
empêche certains sujets de croire pour mieux les tourmenter, la
bonté divine est sans limite.
Les Actes des apôtres ne sont pas avares en rappels du chemin que
Dieu a fait suivre à JC en direction de sa mort. L'issue était
connue depuis longtemps (Act 1, 16): "«Frères, il fallait
que s'accomplisse cette prophétie de l'Ecriture d'après
laquelle l'Esprit Saint, par la bouche de David, prédit au sujet
de Judas qu'il se ferait le guide de ceux qui arrêtèrent
Jésus» ". Néanmoins le texte
oscille entre rappeler que Dieu a sacrifié JC pour le bien de
l'humanité et fustiger les juifs d'avoir conduit à son
arrestation, ce qui, finalement, n'est que l'accomplissement du dessein
divin (Act 2, 23): "Selon le dessein délibéré de
la prescience de Dieu, vous avez livré cet homme et l'avez tué,
en le faisant crucifier par des mains impies.". De même
(Act 4, 10): "Jésus Christ le Nazaréen, celui que vous
avez crucifié et que Dieu a ressuscité des morts.". Aux
juifs la crucifixion, à Dieu la gloire de le ressusciter. Voir aussi
Act 2, 36. La religion chrétienne est ici confrontée à
sa principale aberration, prétendre que la perfection de Dieu
réside dans l'imperfection du monde qu'il a créé.
L'incroyance ou l'adhésion à d'autres mythes est une
manifestation supplémentaire de la puissance divine (2 Thes 2, 11 - 12):
"Voilà pourquoi Dieu met en eux une énergie qui les pousse
à se tromper et à croire au mensonge. Ainsi seront
condamnés tous ceux qui n'ont pas cru à la vérité
et qui ont pris plaisir au mal.". Dieu ne fait de ces personnes des
incroyants que pour les punir
en représailles. Cette forme d'évangélisation a un
nom: le sadisme. La même explication a posteriori de l'existence
des incroyants est donnée en (2 Cor 4, 3 - 4): "Si notre
évangile demeure voilé, c'est seulement pour ceux qui se
perdent, les incrédules dont le dieu de ce monde a aveuglé
l'intelligence afin qu'ils ne voient pas resplendir l'évangile
de la gloire du Christ, lui qui est l'image de Dieu.". Le
texte entend démontrer l'existence de Dieu par son incapacité
à agir sur le mysticisme de chacun. S'émerveiller de cette
rhétorique ou se réfugier derrière le mystère
des propos divins n'est que naïveté ou soumission
gênée. Voir aussi Rom 11, 7 - 8. La puissance de Dieu
n'a pour autre objectif que de nier l'individu, lui assigner un
rôle subalterne de pion (Rom 11, 32): "Car Dieu a enfermé
tous les hommes dans la désobéissance afin que tous
ne doivent leur salut qu'à sa miséricorde. ".
La première lettre aux Corinthiens confirme ces incohérences
(1, 20 - 21): "Dieu n'a-t-il pas frappé de folie la sagesse du monde?
En effet, selon une disposition de sa sagesse, il n'a pas laissé les
hommes le reconnaître par leur propre sagesse.". L'aspect
choquant pour les sens de la doctrine
chrétienne n'était pas ignorée des rédacteurs
(1 Cor 1, 21): "et il lui [Dieu] a plu de sauver les croyants par
l'absurdité du message que j'annonce.", et (1 Cor 3, 19):
"la sagesse de ce monde est absurdité devant Dieu.".
Et la faillite du christianisme est annoncée, un brin triomphaliste,
gage supplémentaire de talents prédicateurs (1 Tim 4, 1):
"L'Esprit dit clairement que dans les derniers temps, certains
abandonneront la foi, ils obéiront à des esprits trompeurs,
suivront des doctrines inspirées par les esprits du mal."...
Un dieu qui reçoit sa légitimité de la crainte
qu'il inspire
Quand une idéologie ne peut gagner la popularité par
faute de fondements de qualité, l'intimidation
s'avère être la seule issue vers l'accès au pouvoir.
Les premiers chrétiens, à défaut de mériter
le titre de sages, ont su appliquer cette tactique avec le succès
que l'on sait aujourd'hui. Craindre Dieu reste la preuve la plus visible
d'une foi sincère.
Les apôtres ne réalisent des tours
de prestidigitation (appelés "miracles" dans la terminologie
chrétienne) que pour mieux abuser le peuple (Act 2, 43): "La crainte
est dans tous les cœurs, car nombreux sont les prodiges et les signes
accomplis par les apôtres". L'intimidation est l'arme de Pierre
lorsque l'interrogatoire auquel il soumet la femme d'Ananie, Saphire,
s'achève sur la mort de celle-ci (Act 5, 11): "Une grande crainte
s'empare alors de toute la communauté et de tous ceux qui apprennent
cet évènement". La crainte de Dieu est une marque de
respectabilité (Act 10, 22): "Le centurion Corneille, homme juste
et craignant Dieu". Dieu lui-même se félicite de pareille
soumission (Act 10, 35): Pour lui [Dieu], en tous pays, celui qui le
craint et pratique la justice lui est agréable".
La Bible n'hésite pas à employer un vocabulaire de choc pour
mieux atteindre le croyant (1 Cor 7, 22):"De même l'homme qui
était
libre lors de son appel [par Dieu] est un esclave du Christ".
L'épître de Paul aux Romains est extrêmement
explicite et dissipe toute tentative de reléguer l'autoritarisme
chrétien au rang de métaphore salvatrice (Rom 13, 5):
"C'est pourquoi vous devez être soumis, non seulement par
crainte de cette colère, mais encore à cause de votre
conscience", craindre le dieu vengeur et culpabiliser le croyant
pour assurer la domination de la secte.
Le moraliste Paul poursuit (Phil 2, 12 - 13): "Continuez à
travailler avec crainte et en tremblant, pour parfaire votre salut",
ainsi que (Ephé 5, 21): "Dans la crainte du Christ, soyez tout
dévouement les uns aux autres". Et dans sa première
épître, Pierre confirme sa convergence de vue avec Paul
dans un laconique (1 Pier 2, 17): "Craignez Dieu".
Le culte de la souffrance
Le bon chrétien est celui qui souffre et se tait. Il sait que
l'au-delà lui assure un avenir meilleur, donc pourquoi refuser
le malheur terrestre? Le paradis est un plaisir morbide. La souffrance
est inéluctable, elle est prédite, elle survient, inutile
de se rebeller contre elle, ce serait aller contre les desseins de Dieu
(1 Thes 3, 4): Vous savez bien que tel est notre sort. Quand nous
[Paul et son frère Timothée] étions près de
vous, nous annoncions à l'avance que nous allions souffrir; c'est ce
qui est arrivé, vous le savez". Le christianisme cultive l'art
de l'absurde en affirmant (2 Cor 7, 9 - 10): "La tristesse venant de
Dieu est salutaire, en effet, elle conduit à un heureux changement
des cœurs". Paul se réjouit de souffrir (Rom 9, 1 - 2):
"Uni au Christ,
je dis la vérité, je ne mens pas; ma conscience,
éclairée par l'Esprit Saint me l'assure: j'éprouve
une grande tristesse et une douleur incessante".
La Bible n'hésite
pas à nous apprendre que le malheur est un don de Dieu (Phil 1, 29):
"Et c'est par sa [Dieu] faveur qu'il vous a été donné
non seulement de croire au Christ, mais encore de souffrir pour lui".
Et comme tout don de Dieu doit être accepté sans rechigner
(2 Tim 2, 3): "Prends ta part de souffrance comme un loyal soldat du
Christ Jésus". Jacques préconise aussi cette thèse
insensée (Jac 1, 2): "Mes frères, prenez avec joie les
nombreuses épreuves que vous traversez; car, vous le savez, elles
fortifient votre foi et affermissent votre endurance". Les
pèlerinages éprouvants et autres flagellations sont la
parfaite illustration de la popularité de cette doctrine fataliste
chez les esprits faibles et malléables. Voir aussi 1 Pier 4, 13 - 14.
Jésus lui-même montre l'exemple dans cette apologie de la
souffrance (Héb 5, 8 - 9): "Bien que Fils, il a appris
l'obéissance par les souffrances qu'il a endurées. Ainsi, il
est devenu parfait, la source du salut éternel pour ceux qui lui
obéissent". Détruire le croyant pour le soumettre,
le vrai visage du christianisme.
L'obéissance au chef
L'ordre, au sens catholique, s'articule suivant deux voies distinctes
mais en continuité l'une par rapport à l'autre: la loi de
Dieu prime sur celle de l'état et l'individu doit être soumis
à son maître, à son gouvernement.
Le premier point, qui nie la notion d'un état indépendant
et dénué de tout cléricalisme, est exprimé sans
ambiguïté dans (Act 5, 29): "Pierre et les apôtres
répondent: Il nous faut obéir à Dieu plutôt
qu'aux hommes", les hommes ayant crucifié celui qui devait
ensuite être ressuscité par Dieu. La première
épître aux Corinthiens (2, 5) rappelle que les jugements
des hommes n'ont aucune valeur devant les volontés divines:
"ce n'est pas sur la sagesse des hommes que doit s'appuyer votre foi
mais sur la puissance de Dieu". Ou encore (1 Cor 3, 19): "la
sagesse de ce monde est absurdité devant Dieu". La sagesse du
monde peut être comprise comme ce que l'intellect humain a produit
pour la meilleure organisation de sa société, à savoir
la constitution d'états. La primauté de la loi de Dieu sur
la justice des hommes se fait plus claire en (1 Cor 6, 1) où
l'autorité de celle-ci est rejetée: "Quand l'un de
vous a un différend avec un autre frère, comment ose-t-il
aller en justice devant un tribunal composé de païens au lieu
de s'adresser à des membres du peuple de Dieu?". Voir aussi
(1 Cor 6, 5-6).
Dans la mesure où le gouvernement n'est pas contraire au christianisme,
la soumission du peuple à celui-ci est ordonné par le Nouveau
Testament.
L'épître aux Romains (13, 1) précise l'ordre des
responsabilités: "Chacun doit se soumettre à ceux qui
gouvernent, car toute autorité vient de Dieu et c'est lui qui
donne à chacun son pouvoir.". C'est en vertu de ce principe
que tout chef d'état a intérêt soit à se
réclamer de lignée divine (rois de France) soit à
se poser en défenseur de la foi chrétienne sur Terre
(régimes fascistes de Franco en Espagne, Mussolini en Italie et
Pinochet au Chili). Une situation résumée en (1 Pier 2,
17): "Respectez tous les hommes. Aimez vos frères. Craignez
Dieu. Honorez le chef d'état.".
De la soumission à
l'état au rejet de la rébellion contre une situation
d'esclave il n'y a qu'un pas que la première épître
aux Corinthiens n'hésite pas à franchir (7, 21 - 22).
Comme le dit Nietzsche, le catholicisme n'est que la religion de la
souffrance entretenue. La même injonction d'obéissance
absolue est rappelée en (Colo 3, 22): "Serviteurs, obéissez
en tout à vos maîtres d'ici-bas. Ne vous contentez pas de
paraître bien les servir pour vous faire apprécier d'eux. Mais
travaillez pour eux dans la simplicité de votre cœur avec la
crainte du Seigneur.", Dieu, le gendarme du monde... De même
en (Ephé 6, 5) les esprits blasphémateurs assimileront
le maître d'esclaves à JC: "Esclaves, obéissez
à vos maîtres sur la terre, avec crainte et respect; agissez
à leur égard avec sincérité comme si vous serviez
le Christ". Voir également (Tite 2, 9).
Et, paradoxalement,
Tite (3, 1) recommande la soumission aux magistrats: "Rappelle à
tous qu'il faut être soumis aux magistrats" alors que (1 Cor 6, 1)
rejette la justice des hommes...
Thèmes qui seront développés prochainement:
- la concurrence des autres mythes
- le sort réservé aux infidèles
- l'ésotérisme
23 novembre 1999
Mis à jour le 22 décembre 1999.
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